• La-moustache.pngUn soir le personnage principal de ce roman décide de se raser la moustache pour faire une surprise à sa femme. Mais elle n'est pas surprise, même, elle fait comme si de rien n'était. Puis pressée de mettre fin à cette plaisanterie, elle prétend qu'il n'a jamais porté la moustache. Les amis, les collègues, adoptent la même attitude.

    Imaginez, vous faites un acte en apparence anodin et soudain votre vie bascule. Vous entrez dans une sorte de dimension parallèle où votre réalité n'est plus celle des autres, où tout ce qui vous paraissait acquis s'effondre. Folie ? Complot ?

    Voilà une lecture très prenante et dérangeante. La narration a fait que je me suis identifiée au personnage. C'est forcément lui qui a raison, pense-t-on. Puis on commence à se poser des questions. "L'histoire, en tout cas, finit forcément très mal" nous avertit la quatrième de couverture. Quant à moi j'ai trouvé la fin atroce. C'est le genre de chose qui me fait mal à le lire. Je l'ai terminé hier matin et j'en ai des flash qui me sont revenus régulièrement dans la journée. A déconseiller absolument à qui a les idées noires ou doute à l'occasion de sa santé mentale.
     

    1 commentaire
  • homme.jpgEn commençant à se vider le lac de Kleifarvatn a découvert un squelette qui reposait jusque là par 4 mètres de fond. Il était lesté par un vieil émetteur de radio d'origine soviétique. La police soupçonne que l'assassinat remonte à l'époque de la guerre froide et imagine que la victime avait pu être impliquée dans une affaire d'espionnage. C'est l'inspecteur Erlendur qui mène l'enquête. Il s'intéresse aux disparitions non élucidées de la fin des années 60, s'acharnant sur des détails qui paraissent anodins à ses collaborateurs, comme la perte de l'enjoliveur d'une Ford falcon noire en 1968.

    Dans les années 50 des étudiants islandais membres du parti communiste obtiennent des bourses de la RDA pour poursuivre leurs études à l'université de Leipzig. Sur place ils découvrent la réalité du "paradis communiste". Certains se voilent la face ou s'accommodent du décalage entre la théorie et la pratique, d'autres s'imaginent qu'ils peuvent manifester leur opposition. Mieux aurait valu pour eux ne pas quitter leur pays et conserver leurs illusions. "Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru" dit Erlendur.

    Voilà encore un excellent épisode des enquêtes d'Erlendur qui nous entraîne cette fois jusque dans une salle d'interrogation de la stasi. L'histoire des malheureuses victimes de l'idéologie communiste est passionnante et pathétique. Quant à notre héros, il fait connaissance avec son fils. J'ai beaucoup aimé et dès que possible je vais mettre la main sur le dernier épisode paru qu'il me reste à lire.
     

    1 commentaire
  • bon sangbon-sang-2-copie-1.GIFBon sang ne saurait mentir est le deuxième épisode des aventures de Nicholas Fandorine, le petit-fils d'Eraste Petrovitch Fandorine. Boris Akounine nous raconte deux histoires simultanément. Celle de notre héros se déroule dans la Russie d'aujourd'hui. Enlevé par des malfrats prêts à tout pour parvenir à leur but Nicholas se voit forcé de travailler pour eux en échange de la vie de ses enfants. Son éducation de gentleman britannique ne l'a guère préparé à la noirceur qu'il découvre au fur et à mesure qu'il perce à jour une machination diabolique. Heureusement il peut compter sur son intelligence et sur la chance héritée de son ancêtre.

    Parallèlement nous suivons aussi les aventures de Mitia, un petit surdoué de six ans, placé à la cour de Catherine 2 pour la distraire. Ayant eu fortuitement connaissance d'un complot Mitia est obligé de fuir pour sauver sa vie. Le ressort comique est l'opposition entre la précocité intellectuelle de Mitia et sa naïveté face aux choses de la vie.

    Boris Akounine découpe ses deux histoires en chapitres qui s'alternent, changeant de personnage toujours à un moment de forte tension. Le lien est fait par la fin de chaque chapitre dont l'idée est reprise dans le début du suivant : "Et que deviendrai-je après cela ? Si tant est qu'un cadavre puisse devenir quelque chose. Non, sérieusement, quand demain on l'emportera, que sera-t-il advenu de moi ?" "Nous verrons cela demain, déclara Danila en réponse à la question que venait de lui poser Mitia d'une voix misérable". 

    Au début les deux histoires semblent n'avoir aucun rapport entre elles si ce n'est qu'elles se déroulent en Russie puis petit à petit on découvre ce qui unit les personnages en même temps que leurs aventures se ressemblent de plus en plus. Il y a beaucoup d'humour et on n'a jamais aucun doute sur le fait que les gentils vont gagner. La question est plutôt comment vont-ils se sortir de ce mauvais pas car l'auteur se plaît à semer des embûches sur leur route. Tout ceci fait de Bon sang ne saurait mentir un vrai roman-feuilleton que j'ai lu avec beaucoup de plaisir. C'est le genre de lecture qu'une fois commencée j'ai du mal à lâcher mais en même temps je redoute le moment où j'en aurai terminé. Heureusement, il y a deux tomes.
     

    1 commentaire
  • auschwitz.jpg
    A l'âge de 13 ans, Mathilde, fille de l'historienne Annette Wieviorka, remarque un numéro tatoué sur le bras de Berthe, une amie de sa mère. Mathilde avait déjà entendu parler de la shoah, elle savait que des membres de sa famille en avaient été victimes pourtant la découverte du tatouage de Berthe est comme un déclencheur qui l'amène à questionner sa mère.

    Selon le principe de cette intéressante collection, ce petit ouvrage se compose de questions-réponses, conversation entre Mathilde et Annette Wieviorka, spécialiste de la question. L'auteur apporte des explications sur la déportation des Juifs et les idées et complicités qui l'ont permise. Elle fait la différence entre camp de concentration et centre de mise à mort et présente l'organisation des ghettos ainsi que la révolte du ghetto de Varsovie. Elle parle aussi des gens qui ont caché et sauvé des Juifs et termine sur le devoir de mémoire.

    Je trouve ce livre très bien fait, tout à fait à recommander à des adolescents entre 13 et 15 ans. Le propos est accessible, les explications très claires et précises. L'état de la recherche actuel (mon édition date de 1999) est abordé. Je pense que c'est un excellent travail de vulgarisation.
     

    votre commentaire
  • voix.jpg
    Erlendur enquête sur l'assassinat du portier-homme à tout faire d'un grand hôtel de Reykjavik. On l'a retrouvé poignardé, assis sur son lit dans le cagibi qui lui servait de logement au sous-sol de l'hôtel, le pantalon baissé et un préservatif sur le sexe. Cette affaire se déroule quelques jours avant Noël, période qui déprime Erlendur. Redoutant de rentrer seul chez lui il s'installe à l'hôtel dans une chambre qui se révèle glaciale, le radiateur étant en panne. Il y reçoit la visite de sa fille Eva Lind, sortie de son coma quelques mois plus tôt mais qui ne se remet pas de la mort de son bébé et redoute de replonger dans la drogue.

    En creusant dans le passé de la victime, Gulli, les enquêteurs apprennent qu'il avait été un enfant vedette, un petit chanteur à la voix d'ange. Puis il a coupé toute relation avec sa famille. Encore une forme de disparition. L'image qu'il se fait de Gulli enfant, la neige qui commence à tomber ramènent Erlendur à la disparition de son propre frère. Les questions de sa fille qui veut comprendre pourquoi son père, après son divorce, n'a jamais essayé de prendre contact avec ses enfants l'amènent à mettre des mots sur la façon dont sa personnalité s'est construite autour d'un vide.

    Encore une fois j'ai beaucoup aimé ce roman qui mêle habilement l'enquête policière et la vie morne d'Erlendur, entre son passé douloureux et son présent morose. Mais il y a une petite lueur d'espoir quand notre héros invite soudain à boire un verre une biologiste qui effectue des prélèvements de salive sur les suspects.
     

    votre commentaire

  • Un squelette a été exhumé en creusant les fondations d'une maison dans un nouveau quartier en extension de Reykjavik. Autrefois il n'y avait là que des maisons d'été. Le commissaire Erlendur mène l'enquête sur une affaire qui remonte à près de 60 ans.

    Dans le même temps la fille d'Erlendur, Eva Lind, est à l'hôpital, dans le coma pour abus de drogue. On a conseillé au père désemparé de lui parler et c'est l'occasion pour ce dernier de raconter son enfance et ainsi de révéler certains de ses ressors profonds. Il y a aussi une troisième histoire qui est celle d'une femme victime d'une extrême violence conjugale. On comprend bien qu'elle va se rattacher à l'histoire du cadavre mais on ne découvre comment que petit à petit.

    J'ai beaucoup aimé ce très bon roman, beaucoup plus que le précédent. Je trouve le personnage d'Erlendur attachant, Arnaldur Indridason nous en révèle plus sur les racines de sa mélancolie permanente. J'en apprend plus sur l'Islande, son histoire pendant la seconde guerre mondiale, les moeurs de ses habitants. Je trouve ça intéressant à un moment où on parle de ce pays dans la presse à l'occasion de sa faillite.
     

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires