• Nicholas Jubber, Sur les traces du prêtre Jean, LibrettoNicholas Jubber, jeune aventurier britannique dont j'avais déjà lu l'ouvrage postérieur A la barbe des ayatollahs, est d'abord parti Sur les traces du prêtre Jean.

    Le prêtre Jean est un personnage mythique du Moyen-âge, supposé roi des Indes, mais peut-être vient-il en fait d'Ethiopie, en tout cas un royaume chrétien loin de l'Europe, où se trouvent la fontaine de jouvence, des êtres fantastiques et des richesses innombrables. En 1197, le pape Alexandre 3 envoie son médecin, Maître Philippe, porteur d'une missive pour le prêtre Jean. Mais Philippe disparaît en route et personne n'entend plus jamais parler de lui. En 2001, Nicholas Jubber décide d'accomplir la mission de Philippe. Chargé d'une copie de la lettre du pape, il prend la route de l'Ethiopie, accompagné de son ami Mike.

    Nick et Mike sont partis de Venise, ont traversé l'Italie, la Turquie, la Syrie, Israël, l'Egypte et le Soudan pour terminer leur périple à Lalibela en Ethiopie. Ils utilisent les moyens de transport locaux. Autobus principalement mais aussi bateau, train, taxi, stop. Ils voyagent à l'économie et logent donc toujours dans dans les hôtels les moins chers dont les matelas sont défoncés et habités par des insectes piqueurs, les draps sales, l'approvisionnement en eau et en électricité aléatoire. Sur place ils partent à la recherche des vestiges de l'époque des croisades. Vestiges historiques -forteresses et églises, souvent transformées depuis en mosquées- et vestiges culturels -communautés chrétiennes plus ou moins nombreuses, arméniens, maronites, coptes.

     

    J'ai bien apprécié cette lecture. Nicholas Jubber écrit bien et de façon vivante, toujours avec beaucoup d'humour (un humour devant lequel, je dois l'avouer, j'ai parfois levé le sourcil en me disant "potacheries de gamin de 25 ans" -gamin de 25 ans ! aïe, ça me fout un coup de vieux !) Ce que j'ai le mieux aimé c'est tout ce qui concerne l'histoire des croisades et des Etats francs de Palestine. J'ai découvert le personnage de Saladin que j'ai trouvé très intéressant.

    Une petite critique pour terminer : Nick et Mike sont pressés par le temps, ils n'ont que trois mois pour mener à bien ce long voyage et donc certaines étapes sont très courtes, à peine arrivés ils doivent repartir. Ca laisse peu de temps pour rencontrer des gens, ce que j'ai parfois trouvé dommage. Mais en même temps l'ouvrage fait déjà 650 pages donc prenons le comme un point de départ qui peut inciter à d'autres lectures pour approfondir les découvertes entamées ici.

     

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  • Johan Theorin, L'écho des morts, Le livre de pocheLa famille Westin, Joakim, Katrine et leurs jeunes enfants Livia et Gabriel, quitte Stockholm pour emménager sur l'île d'Öland où ils ont acheté le domaine d'Åludden. Sur Öland les vieux racontent qu'Åludden est hanté par toutes les personnes qui y sont mortes depuis plus de cent ans. En tout cas, dans la grange, il y a un mur mémorial sur lequel ont été gravés les noms et les dates de tous ces morts. Peu de temps après l'arrivée des Westin, Katrine est retrouvée noyée. Très perturbé par cette mort, Joakim passe beaucoup de temps devant le mur aux noms, espérant que sa femme va revenir le visiter pour Noël, comme le prétend une légende locale. Pendant ce temps la policière Tilda Davidsson, nouvellement nommée sur l'île, enquête officieusement car elle se demande si la mort de Katrine ne serait pas criminelle plutôt qu'accidentelle.

    J'ai retrouvé avec plaisir l'île d'Öland où Johan Theorin situe l'action de ses romans. Ici j'ai apprécié la description de la venue de l'hiver dans cette île pourtant située au sud de la Suède. Peu avant Noël il commence à faire sombre avant 15 heures et enfin arrive la tourmente, une tempête de vent glacé qui charrie avec lui des grains de sable et laisse au matin des congères de neige qui ont recouvert les voitures, et la mer gelée. J'aime aussi l'ambiance légèrement fantastique de cette maison hantée où les morts viennent parler aux vivants dans leurs rêves.

     

    L'avis de Liliba.

     

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  • Panagiotis Agapitos, Le luth d'ébène, AnacharsisL'action se passe dans l'empire byzantin en 832. Léon, protospathaire (premier porte-glaive) de l'empereur Théophile, est envoyé à Césarée, aux limites de l'empire, pour négocier la paix avec le calife de Bagdad. A peine est-il arrivé sur place que la fille du juge local est enlevée, violée et assassinée. On découvre alors que trois autres jeunes filles ont disparu dans les mois précédents mais comme elles étaient d'origine modeste le juge n'a pas donné suite... Léon décide de mener l'enquête.

    Ce roman policier intelligent a été un régal pour moi. J'en ai apprécié le style, l'ambiance et les personnages. L'ambiance est celle d'une ville à la frontière de deux mondes où les cultures byzantine et arabe se mélangent. Dans le formalisme des titres hiérarchiques innombrables, dans les relations entre les personnages, je retrouve un peu la même atmosphère que dans les aventures d'Artem le boyard. Si nous ne sommes pas tout à fait à la même époque, il s'agit d'une culture de même origine grecque.

     

    Ce qui me frappe chez les personnages c'est la jeunesse de nombre d'entre eux. Le secrétaire de Léon a 16 ans, les officiers de sa garde la vingtaine. Quant à notre héros, il surprend son entourage pour être célibataire et sans enfant à 32 ans. Il paraît évident que maintenant, c'est trop tard pour lui.

     

    Le roman est suivi d'une postface de l'auteur qui présente le cadre historique et ses sources. C'est intéressant et confirme qu'on a affaire à un érudit, ce dont je m'étais déjà doutée en lisant le livre.

     

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  • Florence Trystram, L'épopée du méridien terrestre, Le procès des étoiles, J'ai luEn 1735, une expédition quitte la Rochelle, menée par les savants Pierre Bouguer, Louis Godin, Joseph de Jussieu et Charles de la Condamine. Elle s'en va dans la présidence de Quito, au Pérou -(aujourd'hui Equateur) pour y mesurer la courbure du méridien terrestre. Dans le même temps une autre expédition part au pôle nord pour faire la même chose. Il s'agit de déterminer, en comparant les résultats, si le globe terrestre est aplati aux pôles ou à l'équateur. Florence Trystram nous raconte ici les aventures des membres de l'expédition partie pour le Pérou.

    Il s'agit bien d'aventures car, pour mener à bien leur mission, nos savants ont du se faire diplomates pour négocier avec les autorités espagnoles l'autorisation de faire leurs relevés; terrassiers pour aplanir le terrain à partir duquel ils ont pris leurs mesures; alpinistes pour atteindre des points de repères situés en altitude. Ils se sont brouillés et ont travaillé séparément. Ils ne sont pas contenté des recherches pour lesquelles ils étaient mandatés mais ils ont aussi répertorié une partie de la faune et de la flore locales, proposé leurs services dans la lutte contre diverses épidémies. La Condamine est le premier à cartographier l'Amazone. Enfin ils ont mené leur vie privée pendant ces longues années loin de la France : le technicien Godin des Odonnais épouse une jeune créole, le chirurgien Séniergue est assassiné par un amant jaloux. Les retours en France des survivants s'étalent de 1744 à 1773.

     

    Et bien, malgré toutes ces péripéties, j'ai trouvé la lecture assez souvent ennuyeuse. Comment cela se fait-il ? Il me semble que trop souvent l'auteure délaye en essayant d'imaginer les pensées de ses personnages. Elle a choisi la forme du roman et ne cite pas ses sources, ce que je déplore. J'imagine qu'il doit y avoir des journaux de voyages dont j'aurais bien aimé lire des extraits. Après mon voyage en Equateur cet été j'étais cependant intéressée par la découverte de ce pays. A Quito nous sommes allés visiter la Mitad del Mundo, parc récréatif situé sur l'équateur à l'endroit où les savants français sont supposés avoir commencé leurs mesures. Il y a un petit pavillon français qui raconte leur expédition.

    A la Mitad del Mundo

    A la Mitad del Mundo

     

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  • Johan Theorin, Le sang des pierres, Albin MichelLe printemps pointe son nez sur l'île suédoise d'Öland. C'est le moment où les propriétaires de villas reviennent pour les week-ends. Peter Mörner a hérité d'une petite maison près de la carrière désaffectée et il s'y installe. Il reçoit des coups de téléphone de son père Jerry, qui l'appelle à l'aide. Peter préfèrerait se tenir à distance de Jerry mais se sent obligé de porter secours au vieil homme. Il va être entraîné malgré lui dans une aventure violente.



    De l'autre côté de la carrière, deux grosses villas viennent juste d'être achevées. L'une est celle de Vendela et Max Larsson. Vendela est originaire d'Öland où elle n'avait pas remis les pieds depuis son enfance. Elle retourne près de la pierre des Elfes où elle faisait des voeux quand elle était petite. Beaucoup ont été exaucés et Vendela croit encore que les Elfes veillent sur elle.

    Je retrouve aussi Gerlof qui menait l'enquête dans le premier épisode de cette série. Il a quitté sa maison de retraite et s'est réinstallé chez lui. Il se décide à lire les carnets de sa femme qu'elle lui avait fait promettre de brûler.

     

    Décidément j'aime beaucoup cette série dont je trouve les personnages très attachants. Je suis passée directement au troisième épisode car le deuxième n'était pas disponible à ma bibliothèque mais cela ne pose pas de problème car ici le lien de la série c'est plutôt le lieu que les personnages. Les protagonistes -Peter, Vendela- sont des meurtris de la vie qui sur Öland arrivent enfin à la paix. L'île et les événements qu'ils traversent leur offrent enfin l'occasion de solder le passé et de repartir d'un nouveau pied.

     

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