• Shilpi Somaya Gowda, La fille secrète, Folio1984, Inde, Kavita, une pauvre paysanne qui vient d'accoucher de sa deuxième fille, la confie à un orphelinat pour éviter que son mari ne la tue comme la première. Etats-Unis, Krishnan et Somer, un couple de médecins, lui Indien, elle Américaine, apprennent qu'ils ne peuvent pas avoir d'enfant. Ils décident d'adopter en Inde. Ce roman nous raconte alternativement l'histoire de ces deux familles et de leur fille commune, Asha.

    D'un côté Kavita, son mari Jasu et leur fils Vijay quittent leur village pour Bombay dans l'espoir de vivre mieux. D'abord installés dans le bidonville de Dharavi, ils voient petit à petit leur situation s'améliorer, surtout à partir du moment où Vijay, alors adolescent, commence à ramener à la maison de grosses sommes d'argent sur la provenance desquelles ses parents évitent de l'interroger.

    Aux Etats-Unis, pour s'intégrer, Krishnan a mis à distance sa culture indienne à laquelle Somer ne s'est jamais intéressée. Il ne retourne que rarement à Bombay voir ses parents et n'y a jamais emmené Asha. En grandissant la jeune fille pose de plus en plus de questions sur ses origines et à vingt ans obtient une bourse pour aller étudier là-bas. Son départ va amener ses parents à se poser des questions sur leur relation.

    La fille secrète traite des relations à l'intérieur d'une famille, notamment ce que les parents transmettent à leurs enfants. C'est un ouvrage facile à lire. Les va et vient entre les deux familles maintiennent l'intérêt, on a envie de savoir ce qui va se passer. Cependant ce n'est pas un roman qui me laissera un grand souvenir, il me semble. Je me suis sentie peu touchée par ce qui arrivait aux personnages.

     

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  • Taguée par Aaliz je dois dire quels sont les 10 livres qui m'ont marquée. Cela m'a amenée à réfléchir à mes lectures passées et à ce qu'il en reste. 10 titres c'est beaucoup et finalement je me suis arrêtée à 6 :

     

    1) Hector Malot, En famille : parce que je lis depuis que je suis petite et qu'enfant j'aimais particulièrement les aventures d'enfants en liberté, indépendants. Mais que les héros étaient trop souvent des garçons.

     

    2) Jane Austen, Orgueil et préjugés : parce que j'ai lu plusieurs fois tous les romans de Jane Austen et vu toutes les adaptations qui me sont tombées sous la main. Et que Orgueil et préjugés est le meilleur.

     

    3) Toni Morrison, Beloved : parce que je l'ai lu à une époque où je m'intéressais à la question de l'esclavage. J'avais lu des témoignages et des livres d'histoire mais c'est en lisant Beloved que j'ai compris que si la notion de péché avait un sens alors l'esclavage est un péché. Et après j'ai lu tous les autres romans de Toni Morrison.

     

    4) Andreï Makine, Le testament français : parce qu'après j'ai lu tous les autres romans de Makine. Ses derniers m'ont un peu déçue mais je reste une admiratrice de sa maîtrise du français. Et à une époque j'ai même pris des cours de russe pour lui rendre la pareille, mais c'est raté.

     

    5) Paul Auster, Léviathan : parce qu'après j'ai lu tous les autres romans de Paul Auster.

    Ces trois ouvrages ne sont pas chroniqués sur mon blog, ça fait trop longtemps que je les ai lus. C'est peut-être le moment de les relire.

     

    6) Aymeric Caron, No steak : parce que depuis que j'ai lu ce livre, je n'ai pas mangé de viande.

     

    Et maintenant je dois taguer à mon tours 10 personnes. Mais ça aussi ça fait trop alors je vais me contenter de 6. Il s'agit de Henri, Loupita, Exno, Dominique, Keisha et Zarline. Si ils le veulent bien.

     

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  • Katrina Kittle, Le garçon d'à côté, Le livre de pocheSarah Laden est veuve depuis deux ans. Elle élève seule ses fils, Nate, 17 ans et Danny, 11 ans. A la mort de son mari elle a pu compter sur le soutien sans faille de sa voisine Courtney Kendrick qui est devenue sa meilleure amie. Jordan, le fils de Courtney, un garçon au comportement parfois déroutant, est dans la même classe que Danny. Les réactions étranges de Jordan s'expliquent quand on découvre que les parents Kendrick, malgré une façade de couple modèle intégré dans sa communauté, sont en fait des pédophiles qui abusent de leur fils et le livrent à d'autres couples. Dans la tranquille banlieue de Oakhaven la nouvelle fait l'effet d'une bombe. Elle frappe particulièrement Sarah : comment a-t-elle pu ne rien soupçonner ? Alors que l'enquête suit son cours, elle décide d'accueillir Jordan chez elle.

     

    Dans ce roman Katrina Kittle présente le fonctionnement des prédateurs pédophiles et les stratégies qu'ils mettent en place pour se procurer de nouvelles proies tout en passant inaperçus. Elle montre bien comment ces manoeuvres peuvent tromper ceux qui ne partagent pas leur perversion. Sarah en est un bon exemple qui a bien du mal à croire à la culpabilité de Courtney et qui découvre avec atterrement que celle qu'elle prenait pour son amie s'est en fait jouée d'elle et l'a utilisée.

     

    Mais le sujet c'est surtout la lente reconstruction de Jordan et son intégration à la famille Laden qui va permettre aussi à Danny, Nate et Sarah de finir de faire le deuil de leur père et mari. Malgré son sujet difficile Le garçon d'à côté est une histoire pleine de sentiments positifs, prenante et qui se lit facilement.

     

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  • Patrick Deville, Pura Vida, Points"Pura Vida est un idiotisme costaricien, un ticismo intraduisible. En deux mots, c'est le plus beau compliment qui se puisse adresser à la vie. Lorsque de temps à autre elle le mérite."

    En 1997, en Amérique centrale, voyageant du Guatemala au Panama en passant par le Honduras ou le Nicaragua grâce à son pass des compagnies aériennes du Grupo Taca, Patrick Deville lit chaque jour à son hôtel la presse nationale (" ¡Novia del Club Leo Managua Tiscapa, Candidata a Novia Nacional!") et rencontre, à leur domicile ou dans des cantinas, d'anciens révolutionnaires sandinistes. Comme fil rouge il suit les traces de William Walker, aventurier américain du 19° siècle qui partit à la conquête du Nicaragua dont il se proclama président et mourut fusillé sur une plage du Honduras en 1860. Il était question à l'époque que le Nicaragua devienne le centre du monde car on espérait pouvoir y trouver le passage interocéanique. C'était avant que le canal de Panama ne fut percé. Patrick Deville s'intéresse en fait à tous les aventuriers et révolutionnaires qui ont arpenté cette région et ils furent nombreux. Au gré de ses pérégrinations, l'auteur entremêle les épisodes de leurs vies.

     

     

    Je lis cet ouvrage avec mon atlas Bordas ouvert à la page de l'Amérique centrale sur les genoux, pour mieux suivre les divagations géographiques de Patrick Deville. Quant au cadre historique je ne maîtrise pas tout et je me perds un peu dans les aller-retour de l'auteur, d'autant plus que je ne suis pas capable d'une lecture très suivie ces temps-ci. Pour cause de fatigue il m'est arrivé de poser mon livre pendant deux jours avant d'y revenir. Mais non pas par manque d'intérêt car j'y prends un vrai plaisir

    Patrick Deville, Pura Vida, Points

    Patrick Deville sait choisir des personnages aux vies pleines de rebondissements et surtout semble capable de transformer en épopée même le plus anodin de leurs actes. La proximité géographique m'amène à penser que de même il aurait su rendre passionnantes les aventures des mesureurs de la courbure du méridien terrestre. C'est aussi que je suis conquise par son style auquel je trouve parfois des accents poétiques :

     

    "La Rana est de ces établissements neufs construits au carré n'importe où dans le monde, posé sur des parpaings, au milieu d'une zone commerciale, entre un bricomarché et un parking, où des hommes sirotent avec lenteur des alcools anonymes, hurlent parfois à la trahison de la Fortune et vont s'asseoir seuls à l'écart, avec une feuille de papier, écrivent ou croient écrire une lettre qui jamais ne partira. Ils en ont déjà plein les poches. Près du bar, deux ou trois filles, peut-être vénales, s'étaient mises à danser."

     

    Roman, histoire, enquête ? Un intéressant entretien avec l'auteur, paru dans l'Humanité, explique son travail et me convainc, après Kampuchéa et Pura Vida, de lire prochainement Equatoria.

     

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