• Arnaldur Indridason, Les nuits de Reykjavik, PointsLa première enquête d'Erlendur.

    A la lecture des dernières enquêtes d'Erlendur, j'ai eu le sentiment qu'Arnaldur Indridason était en train de mettre fin à son personnage. Petit à petit, tel un protagoniste des histoires qui l'ont obsédé toute sa vie, celui-ci est en train de disparaître. Mais l'auteur tourne autour de cette fin et emmène maintenant le lecteur aux débuts de la carrière de son héros.

     

    Dans Les nuits de Reykjavik, nous le découvrons jeune policier, affecté à la surveillance de nuit de la capitale. Cambriolages, tapages nocturnes, conduites en état d'ivresse, bagarres à la sortie des boîtes de nuit, aide aux clochards, sont le lot d'Erlendur et de ses collègues. Une activité finalement très routinière, à l'image de sa vie privée. Il fréquente Halldora depuis deux ans, couche avec elle à l'occasion sans trop se poser de questions sur la nature de leur relation.

     

    Cependant Erlendur est intrigué par la personnalité d'Hannibal, un clochard mort par noyade et dont il avait croisé la route. Des rencontres vont l'amener à faire le lien entre cette mort officiellement accidentelle et la disparition d'une femme un an plus tôt. Erlendur décide alors de mener l'enquête. A titre personnel.

     

    Point de rebondissement époustouflant dans ce roman. L'histoire se déroule tranquillement, comme la vie du héros. Je dirais que c'est plan-plan, mais pas déplaisant à lire. Il y a une réflexion sur les circonstances qui peuvent pousser quelqu'un à la rue et beaucoup d'empathie pour les êtres humains qui se cachent derrière les personnages des clochards. En première de couverture il est dit que c'est "un de ses meilleurs romans". Je n'irais pas jusqu'à là. Pour ma part ma préférence reste à L'homme du lac.


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  • Chronique d'une presqu'île.

    Quelques jours de congés en Bretagne, notamment dans la presqu'île de Rhuys, sont l'occasion de lire cet ouvrage déjà ancien (il date de 1990), rédigé par un écrivain local. Il raconte l'histoire de la presqu'île et la vie de ses habitants depuis la préhistoire et ses mégalithes jusqu'au début du 19° siècle avec la fin de la Révolution.

     

    Sur la presqu'île le pouvoir a longtemps été partagé entre deux seigneurs : les moines de l'abbaye de Saint Gildas, implantée dès le 6° siècle et les seigneurs laïcs basés au château de Suscinio, longtemps résidence principale des ducs de Bretagne.

     

    l'église abbatiale de Saint Gildas

     

    Le récit est vivant, mêlant participation à l'histoire locale ou nationale (Rhuys fut un haut lieu de la chouannerie) et vie quotidienne. Yvon Mauffret est un conteur. En lisant je peux presque l'entendre et le voir raconter.

     

    le château de Sucinio


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  • Ken Follett, Aux portes de l'éternité, Le livre de pocheCe troisième tome (le premier, le deuxième) clos la trilogie du siècle avec la guerre froide, de la construction du mur de Berlin en 1961 à l'effondrement du bloc communiste. Le lecteur suit maintenant la troisième génération des familles-héroïnes.

     

    Aux Etats-Unis, George Jakes est un jeune avocat noir, conseiller de Robert Kennedy et proche d'une militante des droits civiques qui travaille pour Martin Luher King.

     

    En URSS, Dimka Dvorkine est lui un conseiller de Khrouchtchev. Il croit qu'on peut faire évoluer de l'intérieur le régime soviétique vers plus de démocratie et mène sa carrière dans ce sens. Sa soeur jumelle Tania est une journaliste qui profite des occasions que lui offre son métier pour faire passer clandestinement à l'ouest les textes d'un écrivain dissident interné au goulag.

     

    A Berlin-est la famille Franck s'est attirée la haine d'un officier de la stasi (la police politique). Rebecca, Bernd et Walli franchissent le mur au péril de leur vie, laissant derrière eux leurs parents et leurs amis.

     

    Ce dernier volume s'est axé sur les relations entre les deux Grands et les personnages britanniques sont donc très en retrait, à part quand ils vont faire carrière au Etats-Unis !

     

    Ken Follett est bien documenté et raconte d'une façon vivante qui fait ressentir les sentiments des contemporains. J'apprends des choses sur la crise des missiles de Cuba et je tremble avec les personnages: est-on à la veille d'une guerre nucléaire qui détruira l'humanité ? De même j'ai été touchée par l'assassinat de John Kennedy (incroyable !) et émue par la destruction du mur de Berlin (ça, ça m'émeut toujours). C'est efficace et on sait qu'à la fin ce sont les gentils qui gagnent (en même temps il y a peu de vrais méchants, même l'infâme Hans Hoffmann de la stasi finit par nous faire pitié) donc c'est une lecture réconfortante et les 1200 pages se lisent sans difficulté.


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