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    David Lagercrantz, Ce qui ne me tue pas, BabelJ'avais apprécié la lecture des trois premiers tomes de la série Millénium (le un, le deux, le trois), j'avais aperçu des critiques positives sur cette suite aussi il m'a semblé qu'elle pourrait faire une plaisante lecture de vacances.

     

    Frans Balder est un scientifique suédois particulièrement calé et tout prêt de mettre au point une intelligence artificielle révolutionnaire. Son travail est convoité par une puissante organisation criminelle et Frans se sent menacé. Et en effet, juste après qu'il ait pris contact avec le journaliste Mickael Blomkvist, il est assassiné à son domicile. Le seul témoin ? Son fils de 8 ans, un enfant autiste et qui n'a jamais parlé.

     

     

    Quel ennui ! Le suspense est très ponctuel. Régulièrement je me suis demandée quand l'action allait commencer, régulièrement j'ai cru que ça y était, et puis non. Et il y a des redites : le chef de la sécurité de la NSA explique à une collègue comment Lisbeth Salander a piraté leur système informatique. Puis il explique la même chose à Mickael. Eh ! Tu l'as déjà dit ! Holger Palmgren raconte à Mickael toute la jeunesse malheureuse de Lisbeth. Mais Mickael la connaît déjà ! Et moi aussi qui ai lu les trois premiers tomes !

     

     

    Enfin il me semble me souvenir que dans les épisodes précédents il y avait des épisodes jubilatoires : quand Lisbeth défait une bande de motards néo-nazis, quand l'infâme Teleborian est percé à jour par la justice et condamné, ça fait plaisir. Ici les moments de punition bien méritée sont nombreux mais rapidement traités. Il a manqué de faire monter la pression petit à petit.

     

     

    C'est donc une lecture qui m'a déçue. Les événements laissent comprendre qu'il y aura une suite et la quatrième de couverture confirme qu'elle sortira en septembre 2017. Ce ne sera pas pour moi.

     

     


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  • Après avoir lu une critique sur ce livre dans le Monde puis une interview de l'auteure dans Libération, j'ai décidé de me le faire offrir pour mon anniversaire. Florence Burgat est une philosophe et la lecture de certains passages est parfois un peu compliquée pour moi, voire même obscure, je dois l'avouer mais l'essentiel est abordable, illustré d'exemples. En s'appuyant sur de nombreuses sources historiques et ethnographiques Florence Burgat s'emploie à déconstruire un certain nombre de croyances qui justifient la consommation de viande.

     

     

    La chasse, première activité humaine ?

    On l'a longtemps pensé car les vestiges du paléolithique sont essentiellement des armes et des vestiges alimentaires animaux (os). Le reste ne s'est pas conservé. En fait les premiers hommes ont laissé si peu de traces qu'on ne peut qu'imaginer comment ils vivaient. Aujourd'hui des préhistoriens remettent en question l'importance de la chasse. L'alimentation humaine à l'époque était essentiellement opportuniste (ils mangeaient ce qu'ils trouvaient), majoritairement végétale.

     

     

    Le sacrifice religieux, meurtre salvateur ?

    Sacrifice animal ou même sacrifice humain, les observateurs extérieurs trouvent de nombreuses excuses au meurtre rituel qui aurait pour vertu de canaliser la violence. Pour l'auteure, au contraire, le sacrifice n'est qu'un prétexte pour manger de la viande car les victimes sont consommées dans la très grande majorité des cas et leur chair se retrouve souvent à l'étal des bouchers. Elle constate que de nombreux chercheurs perdent tout sens critique en matière d'abattage rituel et qualifie cela de "génie du sacrifice": "Il suffit qu'un acte, ordinairement jugé trivial ou barbare, soit déclaré rituel pour le voir perdre son caractère vil, changer radicalement de sens et revêtir une forme noble. Se demande-t-on seulement à quoi tient cette magie ? Le rite habille, et il habille toujours somptueusement."

     

     

    Le cannibalisme, un rite ?

    Quand le cannibalisme n'est pas motivé par la survie (en période de famine, il s'agit généralement alors de nécrophagie), quels sont ses motifs ? On parle souvent de vengeance ou de volonté de s'approprier les qualités de celui qui est mangé. Pour Florence Burgat, l'explication est aussi gastronomique ("Parce que c'est bon") et prétendre autre chose relève du déni. Elle développe longuement sur le cas des Aztèques qui a force de "guerres fleuries" pour se procurer des captifs à sacrifier et consommer avaient fait le vide autour d'eux. L'inauguration de la pyramide principale de Mexico entraîne le sacrifice de 80400 captifs abattus à la chaîne pendant 4 jours et 4 nuits d'affilée.

     

     

    Pour finir l'auteure s'interroge sur les raisons profondes de la manducation des animaux et propose le moyen d'en sortir. Elle pense que "la manducation des animaux exprime un désir de l'humanité : celui d'une séparation radicale et indéfinie avec "l'animalité", que seule la manducation réalise absolument." Il lui semble que l'humanité ne veut pas que les animaux se voient reconnaître de véritables droits et jouissent d'une égalité de considération avec les êtres humains.

    Que faire alors ? Pour elle la viande de substitution (viande de culture ou substituts végétaux) peut être une solution à condition d'être soutenue par la publicité qui la fera passer pour de la "vraie" viande de la même façon qu'aujourd'hui, à coup de petits cochons cuisiniers ou de poulets en liberté on nous fait croire que ces bêtes sont heureuses de passer à la casserole.

     

    Florence Burgat, L'humanité carnivore, Seuil

    C'est donc un livre fort intéressant, dont la lecture m'a appris des choses et qui donne à réfléchir.

     


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  • Elena Ferrante, Celle qui fuit et celle qui reste, GallimardJ'avais tellement apprécié les deux premiers tomes (le un, le deux) que je n'ai pas attendu que le troisième paraisse en poche : je me le suis fait offrir pour mon anniversaire. Nous traversons les années 1970, quand fascistes et gauchistes s'affrontaient violemment en Italie. Il y a des "corrections" à coups de barre de fer et des assassinats punitifs. On retrouve nos deux héroïnes. Les circonstances de leurs vies font qu'elles se voient de moins en moins mais elles restent en contact et Elena, la narratrice, continue de juger ce qui lui arrive à l'aune de ce que Lila pourrait en penser.

     

     

    A la fin du tome deux Elena a publié un roman qui a eu un certain succès et lui a ouvert les portes de la bourgeoisie intellectuelle. Mais son mariage et très bientôt la naissance d'une enfant portent un coup sévère à sa carrière littéraire. Je trouve très bien analysé le marasme qu'est sa vie conjugale et comment la société patriarcale emprisonne et limite les femmes en se servant de l'amour qu'elles ont pour leurs enfants.

    Lila, de son côté, est restée dans son milieu très populaire de Naples contre lequel elle s'est rebellée en quittant son mari. Ouvrière dans une usine de salaisons, elle expérimente au quotidien les conditions de travail indignes, l'humiliation et le harcèlement.

     

     

    Encore une lecture que j'ai appréciée, même si j'y ai trouvé parfois quelques longueurs.

    L'avis d'Eva.

     


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