• Wendy D. Johnson, Tricoter ses chaussettes, EyrollesLes techniques pour débuter

    J'ai beaucoup tricoté étant plus jeune -j'ai commencé à l'adolescence- mais cela faisait un bout de temps que je n'avais pas pratiqué cette activité. Mes enfants sont maintenant trop grands pour porter les tricots de maman et puis aujourd'hui cela coûte moins cher de s'acheter un pull que de se le fabriquer. En même temps cela fait longtemps que j'avais envie de tricoter des chaussettes, ouvrage de petite taille donc rapide à terminer et qui n'utilise pas beaucoup de laine. Aussi j'ai été bien contente de tomber sur ce livre qui propose de superbes modèles. Pour les fournitures il y a l'adresse d'un site qui vend des laines auxquelles on peut difficilement résister, certaines à prix abordable.

     

    Au moment où j'écris ces lignes je viens de terminer ma première paire, j'ai commencé la deuxième et j'ai commandé les laines pour en faire encore deux autres. Ca a un côté addictif et je reconnais que mon rythme de lecture en pâtit.

    Mon avis sur la méthode et les explications :

    Les chaussettes sont tricotées depuis la pointe à 5 aiguilles ou avec une aiguille circulaire. Pas si simple que ça : ça va pour quelqu'un qui a déjà de bonnes bases en tricot, il me semble. Le sous-titre parle de "techniques pour débuter", pour débuter en chaussettes, pas en tricot. Il m'a semblé que certaines explications étaient un peu rapides et, comme l'autrice le conseille elle-même, ça m'a aidé de visionner un ou deux tutos sur youtube. Les passages un peu complexes ce sont la pointe et le talon, le reste ça va tout seul si vous avez déjà tricoté des trous-trous.

     

    Et voilà le résultat !

    Wendy D. Johnson, Tricoter ses chaussettes, Eyrolles


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    Sven Lindqvist, Exterminez toutes ces brutes, Le serpent à plumes

     

    Sven Lindqvist est mort le 14 mai 2019. je n'avais jamais rien lu de lui mais j'ai chez moi Exterminez toutes ces brutes, ouvrage dont mon mari dit grand bien. Sven Lindqvist était suédois, né en 1932

     

     

     

     

     

    Sven Lindqvist, Exterminez toutes ces brutes, Le serpent à plumesExterminez toutes ces brutes. Le titre est tiré d'Au coeur des ténèbres de Joseph Conrad, livre qui a fortement marqué l'auteur (ainsi que d'autres, d'ailleurs). Moi, je suis passée à côté.

    Sven Lindqvist voyage à travers le Sahara en transports en commun. Il traverse le sud algérien pour se rendre à Zinder au Niger. Il trimballe avec lui un lourd ordinateur portable et des documents stockés sur une centaine de disquettes (l'ouvrage date de 1992). Il raconte ce voyage mais aussi les grandes violences et les massacres de masse dont se sont rendus coupables au 19° siècle, dans cette région du monde et ailleurs, les colonisateurs européens. Il s'appuie pour cela sur de nombreux textes, sources historiques ou littéraires.

     

     

    Ces massacres reposent sur une conception de la supériorité de la "race" européenne qui fait froid dans le dos. Chez certains auteurs la théorie de l'évolution des espèces débouche sur un darwinisme racial qui permet d'exterminer en toute bonne conscience : les "races inférieures" sont destinées par l'évolution à disparaître, c'est finalement faire oeuvre de charité que de hâter cette disparition. L'auteur fait un parallèle entre ce racisme meurtrier et la shoah. Pour lui "l'expansion européenne, accompagnée par une défense éhontée de l'extermination, a créé des habitudes de pensée et des précédents politiques qui ont ouvert la voie à de nouvelles atrocités, et qui ont fini par culminer dans la plus horrible de toutes : l'Holocauste".

     

     

    Les récits des exactions dont se sont rendu coupables certains conquérants ne sont pas toujours agréables à lire et il est bien triste aussi de découvrir les histoires des derniers représentants des peuples exterminés. Les épisodes du voyage de Sven Lindqvist apportent une respiration bienvenue. Il y a de belles descriptions du Sahara et l'auteur y apparaît comme quelqu'un de sympathique, capable d'autodérision. Il fait aussi oeuvre d'autofiction en racontant ses rêves (ou cauchemars) et des anecdotes de son enfance. Exterminez toutes ces brutes est donc un ouvrage riche et multiple que j'ai beaucoup apprécié. Je l'ai trouvé passionnant et j'ai plutôt été convaincue par les thèses de l'auteur.


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    Ken Follett, Une colonne de feu, Le livre de pocheNous sommes plus de deux cents ans après Un monde sans fin. L'histoire débute en 1558 à Kingsbridge, petite ville autour de laquelle se sont déroulés les deux précédents épisodes et dont est originaire Ned Willard, le héros, mais nous nous en éloignons vite car Ned entre au service d'Elisabeth Tudor, prétendante au trône d'Angleterre. C'est alors Marie Tudor qui est reine. Elisabeth est sa demi-soeur mais elle est illégitime et protestante. Ned souhaite vivre dans un pays où chacun pourrait pratiquer en paix la religion de son choix et c'est pour cela qu'il soutient Elisabeth car il pense qu'elle est la mieux à même de réaliser ce projet. Quand Elisabeth accède au pouvoir Ned joue un rôle de plus en plus important auprès d'elle et devient un membre influent et efficace de ses services secrets. Sa mission : déjouer les nombreux complots fomentés par les ultra-catholiques contre sa souveraine.

     

     

    Un autre personnage important du roman est le Français Pierre Aumande. Lui attache son destin à la famille de Guise. Il se révèle vite prêt à tout pour permettre l'ascension de ses maîtres et protecteurs. Et la sienne en même temps. C'est un personnage très déplaisant. A une époque où se succèdent sur le trône de France des rois mineurs et faibles les Guise souhaitent profiter de la situation pour obtenir plus de pouvoir voire gouverner de fait et imposer un catholicisme intransigeant. Pierre est leur âme damnée, il est partout où il y a un mauvais coup à faire au nom de Dieu. On nous le présente même comme l'organisateur de la Saint Barthélémy !

     

     

    S'il y a un point faible à ce roman, il est là : Pierre et le Britannique Rollo Fitzgerald sont de tous les complots, Ned toujours présent pour les déjouer. Cela permet à l'auteur de faire participer son lecteur à tous les grands événements de l'époque jusqu'au naufrage de l'invincible armada et à la conspiration des poudres. Je trouve cependant qu'à force cela manque de crédibilité. Ceci mis à part j'ai beaucoup apprécié cette lecture que j'ai trouvée très intéressante. Plus j'avançais plus j'étais accrochée et plus j'avais du mal à lâcher mon livre. Ken Follett plaide pour la tolérance religieuse. Il est convaincant quand il montre comment les peuples commerçants ont intérêt à un cadre religieux moins pesant et donc choisissent le protestantisme. Derrière ses personnages principaux il propose aussi de nombreux personnages secondaires qui lui permettent d'évoquer l'inquisition en Espagne, la condition des esclaves ou la vie des entrepreneurs anversois. Encore une grande fresque bien réussie comme il sait le faire.


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    Audrey Dussutour, Le blob, J'ai luTout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans jamais oser le demander

    Audrey Dussutour est chercheuse au CNRS, spécialisée dans les fourmis (elle est myrmécologue) et... le blob. Le blob est un organisme unicellulaire mais qui peut atteindre une superficie de plusieurs mètres carrés. Ce n'est ni un animal, ni un végétal, ni un champignon. Il fait partie du règne des amibozoaires. Blob est le surnom qu'Audrey Dussutour lui a donné, en référence à un personnage de cinéma. Le vrai nom de celui qu'elle étudie est physarum polycephalum. Dans la petite vidéo qui suit la chercheuse présente les compétences du blob et l'intérêt de l'étudier. Elle en parle beaucoup mieux que moi, bien sûr, donc je lui laisse faire le travail.

     

     

     

    Mais l'objet de l'autrice est aussi de présenter le travail de chercheuse, son intérêt et ses aléas. Il est question de l'importance de publier dans des revues spécialisées et des dérives que cela peut entraîner; du manque de moyens et de la nécessité d'être bricoleuse, inventive et de savoir se vendre. Il s'agit aussi de montrer que même si une recherche peut sembler à priori ne pas avoir d'aspect "utile" elle peut cependant déboucher sur des progrès concrets.

     

     

     

    L'ouvrage est plein d'humour et les connaissances présentées de façon tout à fait accessible. Audrey Dussutour utilise des comparaisons imagées pour illustrer son propos. J'ai apprécié cette lecture.


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