• les-neiges-bleues-jacques-burko-piotr-bednarski-97827467045.gif

     Piotr Bednarski est un poète polonais né en 1934. En 1939, lors de l'invasion par les Soviétiques de la région où ils habitent, la famille est déportée en Sibérie. Le père est interné au goulag, Piotr reste seul avec sa mère, une femme d'une très grande beauté et que tout le monde surnomme donc Beauté. L'auteur raconte les conditions de survie dans une bourgade de Sibérie où les seuls hommes -c'est la guerre- sont des enfants, des vieux, des invalides et des agents du NKVD (la police politique) qui surveillent tout le monde.

     

    "Comme toujours le malheur, le gel arriva sans prévenir. Il suffit d'une seule nuit pour qu'il ouvrît son portail d'argent et semât soigneusement partout ses graines mortifères. Une oreille sensible pouvait percevoir un chuchotis comme celui du blé qui glisse dans la goulotte d'un moulin. Ceci signifiait que la température était tombée en dessous de moins quarante degrés. La neige se fit bleue et la limite entre terre et ciel s'estompa. Le soleil, dépouillé de sa splendeur et privé de son éclat, végétait désormais dans une misère prolétarienne. Le froid vif buvait toute sa chaude et vivifiante liqueur -désormais seuls le feu de bois, l'amour et trois cent grammes quotidiens d'un pain mêlé de cellulose et d'arêtes de poisson devaient nous défendre contre la mort."

     

    Je trouve que cet extrait dit l'essentiel : la vie dure mais aussi l'importance de l'amour. Ce qui me frappe précisément c'est que, malgré les épreuves, l'amour est toujours présent dans la vie de Piotr. Beauté est une femme très positive qui lui enseigne l'amour de Dieu et des Hommes. Les histoires d'amour sont souvent tragiques car la vie ne tient qu'à un fil mais cet héritage que lui a transmis sa mère est ce qui permet à Piotr de grandir en être humain. Avec la poésie c'est aussi une façon de résister à la violence qui les entoure.

     

    L'avis de Gambadou.

     

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  • Jeanette Winterson, Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?, L'olivierNée à Manchester en 1959, Jeanette Winterson a été adoptée toute petite par des parents pentecôtistes. Surtout sa mère était une femme gravement perturbée qui voyait le mal partout et a élevé Jeanette très durement. Le père n'approuvait pas mais laissait faire.

    "A l'époque du monde Winterson, nous avions une série d'aquarelles victoriennes accrochées aux murs. Mrs W. les avait héritées de sa mère et dans un esprit familial, voulait les exhiber. Mais étant farouchement opposée aux "images gravées" (cf. Exode, Lévitique, Deutéronome, etc.), elle a résolu ce problème insoluble en les accrochant face contre mur. N'étaient plus visibles que le papier kraft, le scotch, les punaises en fer, les taches d'humidité et la ficelle. C'était la vie selon Mrs Winterson".

     

    Jeanette grandit dans cette ambiance mortifère. A la bibliothèque municipale elle découvre la littérature britannique "La bibliothèque proposait tous les classiques de la littérature anglaise et un certain nombre de surprises telles que Gertrude Stein. Ne sachant quoi lire ni dans quel ordre, j'ai suivi l'alphabet. Dieu merci, elle s'appelait Austen".

    A la maison Jeanette n'a le droit de lire que des ouvrages religieux. Elle achète des livres à un bouquiniste et les cache sous son matelas. Lorsque sa mère s'en aperçoit elle les jette par la fenêtre puis les brûle dans le jardin. C'est enfin Jeanette elle-même qui est mise à la porte à 16 ans quand sa mère découvre sa liaison avec une camarade de lycée. "Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?" lui demande-t-elle alors.

     

    Je ne connaissais pas Jeanette Winterson et j'ai beaucoup apprécié son autobiographie. Elle a écrit avant plusieurs romans et j'envisage d'essayer aussi cette partie de son oeuvre. J'ai trouvé que c'était une personne très courageuse. Malgré son sort difficile elle ne s'apitoie jamais sur elle-même, elle fait face et elle avance toujours. En plus de la découverte d'une femme admirable j'ai apprécié aussi la peinture des conditions de vie de la classe ouvrière britannique dans les années 1960-1970.

     

    L'avis d'Antigone.

     

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    En août 2008, Guy Delisle et sa compagne Nadège arrivent à Jérusalem où Nadège va travailler pour Médecins Sans Frontières. Ils sont accompagnés de leurs deux jeunes enfants. La famille va résider un an sur place dans le village arabe de Beit Hanina à Jérusalem-est. Pendant que Nadège travaille, Guy s'occupe des enfants et retrouve les joies et les difficultés de la mère au foyer, travaille occasionnellement à dessiner ou à animer des stages pour des étudiants en arts plastiques et visite les alentours.

     

    Guy Delisle c'est Candide à Jérusalem. L'auteur porte un regard à la fois naïf et plein d'humour sur les absurdités de la vie à Jérusalem. Ainsi le système des transports : "Il y a les autobus israëliens qui desservent toute la ville sauf les quartiers arabes et les minibus arabes qui desservent les quartiers arabes". Pas simple quand on habite un quartier arabe et qu'on veut se rendre dans la vieille ville de Jérusalem.

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    J'avais déjà apprécié les chroniques de Guy Delisle auparavant et je retrouve ici tout ce qui avait fait mon plaisir : information claire sur la situation locale et autodérision.

    L'avis de Keisha, celui d'Antigone.

     

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  • Arabian-thrillerA

    Un prince saoudien assassiné dans sa résidence de Ryad. Une équipe de barbouzes iraniens massacrée en plein Paris. Une artiste algérienne menacée pour ses oeuvres jugées blasphématoires contre l'islam. Un même personnage relie toutes ces affaires : Michaël de Maistre, alias Renaud le Diable, mercenaire au service d'une compagnie militaire privée, la Central Warriors. Electron libre il projette de se servir des moyens que son employeur met à sa disposition pour assouvir une vengeance personnelle en renversant la dynastie des Saoud.

     

    Quand le président de la république française demande à Serge Sarfaty (le héros du Testament syriaque) d'aller prêter secours à la police saoudienne dans l'enquête sur la mort du prince, il n'est pas du tout enchanté car il exècre ce régime totalitaire. Bientôt les circonstances ne lui laissent plus vraiment le choix.

     

    La lecture d'Arabian thriller m'a un peu déçue. Pourquoi ?

    - Après avoir lu deux excellents ouvrages de Barouk Salamé mes attentes étaient grandes.

    - L'intrigue est lente à démarrer. Il y a de longs passages où les personnages attendent et moi aussi. Puis à la fin l'action se précipite et pour le coup ça se termine de façon un peu abrupte.

     

    Ca reste quand même très lisible avec plein de choses intéressantes. Lesquelles ?

    - Des informations pointues sur l'histoire de l'Arabie et de la Mecque, les origines de la Kaaba, l'arrivée au pouvoir de la dynastie des Saoud.

    - L'occasion de réfléchir aux façons d'agir des services secrets et des armées privées, au rôle des grandes puissances dans la situation du proche-orient.

     

    L'avis de Jean-Marc.

     

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  • le-testament-syriaque-cover

    A Tombouctou le journaliste Paul Mesure a mis la main sur un très vieux livre écrit en syriaque datant apparemment des origines de l'islam. De retour à Paris Paul prend des contacts dans l'espoir de négocier son codex à bon prix. Mais voilà que des personnes qui le côtoient sont assassinées sauvagement. Que cache donc ce manuscrit ? L'enquête de police est confiée à Serge Sarfaty (dont l'enfance est racontée dans Une guerre de génies, de héros et de lâches), le "commissaire-philosophe", historien des religions spécialisé dans l'islam.

     

    Ah que voilà un excellent ouvrage ! J'ai tout apprécié dans Le testament syriaque : une enquête policière complexe avec du suspens et des coups de théâtre où interviennent les services secrets américains, pakistanais et français et des activistes islamiques; des personnages fouillés qui ont une vraie épaisseur, même les personnages secondaires; et enfin des explications sur les origines de l'islam. Barouk Salamé présente la théorie selon laquelle la religion de Mahomet aurait été au départ une secte chrétienne. Le roman est suivi d'une postface dans laquelle l'auteur revient sur cette thèse en citant les sources nombreuses qui la valident. Une lecture que je conseille. Quant à moi je me mets aussitôt à l'aventure suivante de Serge Sarfaty.

     

    L'avis de Jean-Marc.

     

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  • candy

     

    L'histoire se déroule à Lahore, des dernières années de la seconde guerre mondiale à l'indépendance (1947). La narratrice, Lenny, est une petite fille parsie. Les parsis sont des zoroastriens, adorateurs du feu, originaires d'Iran et qui ont émigré en Inde au début du Moyen-âge, au moment de l'islamisation de leur pays d'origine. Lenny est toute jeune. Elle a huit ans au moment de l'indépendance. Bapsi Sidhwa est née en 1938 et ce roman est (au moins en partie) autobiographique.

     

    Atteinte de la poliomyélite quand elle était bébé, Lenny est restée légèrement handicapée et de santé fragile aussi ne va-t-elle pas à l'école. Le résultat est une grande liberté. Elle est confiée à la garde de son ayah (sa nounou) avec qui elle passe ses journées, entre les quartiers des domestiques et le jardin de la Reine. Ayah est une belle jeune femme de 18 ans aux nombreux prétendants dont Masseur et Mister Candy, le vendeur de glaces. Lenny est le témoin de leurs stratégies de séduction.

     

    Lenny grandit dans une société mélangée. Les amis d'Ayah sont musulmans, hindous ou sikhs. A la maison ses parents reçoivent des anglo-indiens et des couples mixtes. Petit à petit, alors que l'indépendance approche, tout cela va voler en éclats. L'annonce de la Partition, les tractations pour fixer le tracé de la frontière entre Inde et Pakistan entraînent tensions et désaccords entre les amis d'hier :

    "C'est soudain. Un jour, tout le monde est soi-même -et le lendemain, ils sont hindous, musulmans, sikhs, chrétiens".

    La violence n'est pas loin. La situation va servir aussi à certains à régler des conflits personnels. C'est là que se noue le drame du livre.

     

    J'ai beaucoup aimé ce roman. Les événements sont vus à travers le regard d'une enfant qui ne comprend pas tout ce qui se passe et qui imagine des explications erronées, ce qui est amusant. Mais la petite Lenny peut aussi être très clairvoyante. Ces événements extraordinaires se croisent avec ce qui fait la base de la vie de Lenny : les soins médicaux, les visites à la famille proche : Cousin, Marraine... Bapsi Sidhwa s'est très bien mise (ou remise) dans la peau de sa jeune narratrice.

     

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    Mister Candy a été adapté au cinéma sous le titre Earth, 1947, un film de Deepa Mehta avec Aamir Khan dans le rôle de mister Candy. La réalisatrice se concentre sur les violences inter-religieuses de la Partition. Le résultat est poignant. Le film montre bien les statuts des différentes communautés, l'opposition entre musulmans et hindous tandis que chrétiens et parsis sont relativement préservés.

     

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  • guerre

     

    "La révolution est semée par des génies, arrosée par le sang des héros et moissonnée par des lâches"

     

    Une guerre de génies, de héros et de lâches raconte l'histoire de la guerre dans la guerre d'Algérie, la lutte entre le FLN et le MNA de Messali Hadj, à travers le regard d'un enfant, Serjoun Ben Bajou, Juif algérien et petit surdoué. Le MNA (Mouvement Nationaliste Algérien) est le premier parti indépendantiste algérien. Le FLN (Front de Libération Nationale) est apparu plus tard, issu du MNA. La guerre d'Algérie s'est doublée d'une guerre civile. Le MNA a été éradiqué, le FLN est resté seul au pouvoir.

     

    Né en 1950, le narrateur est encore tout jeune lorsque, en 1957, sa grand-mère qui l'élève doit quitter Alger avec lui et se réfugier à Djelfa, une bourgade du sud. La grand-mère est messaliste et sa sécurité est menacée alors que le FLN étend son influence. Les parents de Serjoun, par contre, sont des cadres du FLN.

    A Djelfa Serjoun découvre les violences de la guerre.

     

    L'autre épisode important du récit se déroule à Oran, en juin 1962, dans les jours qui précèdent l'indépendance. Cette ville qui fut un bastion de l'OAS a été lâchée par les autorités françaises. Les militaires ont reçu l'ordre de rester cantonnés dans leurs casernes, des Français sont massacrés, d'autres disparaissent. J'ai vu récemment sur France 3 le documentaire "Algérie 1962, l'été où ma famille a disparu" d'Hélène Cohen, qui traite aussi de ces événements. Il y avait là également une famille de Juifs partisans de l'indépendance. Selon les sources 2000 à 3000 civils européens ont ainsi disparu à cette époque.

     

    Une guerre de génies, de héros et de lâches est pour moi un coup de coeur qui figurera dans mon palmarès de l'année. Barouk Salamé (c'est un pseudonyme, l'auteur préfère rester discret) est un vrai érudit, de ceux qui rendent les questions compliquées faciles à comprendre. J'ai été happée dès la première page par un ouvrage agréable à lire et qui dit les choses. Et tout est limpide. Chacun des protagonistes est renvoyé à ses responsabilités et particulièrement de Gaulle : "En se dégageant avec précipitation de l'Algérie, en écartant des négociations toutes les forces politiques autres que le FLN, en abandonnant les clefs du pays à une armée extérieure, équipée en tanks et mitraillettes lourdes par les Russes et les Chinois, de Gaulle a vraiment joué un sale tour aux Algériens".

     

    Barouk Salamé est aussi l'auteur de deux romans policiers (écrits avant Une guerre...) qui se déroulent à notre époque et dont le héros n'est autre que Serjoun adulte, devenu Serge Sarfaty en France. J'aurais grand plaisir à retrouver ce personnage. Les deux sont déjà dans ma PAL et j'ai prévu de les lire très prochainement.

     

    L'avis de Jean-Marc.

     

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  • mysterium

    Londres, 1304. Une bande de malandrins échappée de la prison de Newgate a investi le quartier de Cripplegate, tué et violé puis s'est réfugiée dans l'église de St Botulph. Sir Hugh Corbett, garde du sceau privé du roi Edouard 1°, donne l'assaut. En marge de cette véritable guerre urbaine, une série de meurtres frappe la capitale. Les victimes sont marquées d'un M gravé au couteau sur le front. Cette signature est celle du Mysterium, un tueur à gages pourtant disparu 20 ans plus tôt dans la même église de St Botulph.

     

    Encore une fois Corbett, héros taciturne, se retrouve confronté aux manifestations du mal. Autour de lui on trépasse de malemort et il semble que le roi lui-même ait quelque chose à cacher. C'est une société extrêmement violente que décrit Paul Doherty : le risque de se faire rançonner -et assassiner- en pleine rue, les petits délinquants attachés au pilori et battus en public, pour les criminels la peine de mort et l'exposition du cadavre. La peau de l'auteur du vol des joyaux de la couronne en 1303 est même clouée sur une porte de l'abbaye de Westminster. La violence c'est aussi la misère la plus crasse qui côtoie richesse et confort. J'apprécie aussi les relations entre Corbett et son homme, l'ambitieux clerc de la Cire verte, Ranulf-atte-Newgate.

     

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  • ayatollahsDans l'Iran et l'Afghanistan d'aujourd'hui

     

    Entre 2004 et 2007 Nicholas Jubber a séjourné à Téhéran et voyagé en Iran, en Afghanistan, en Ouzbékistan et au Tadjikistan. Dans ces pays il est parti à la recherche de l'héritage de la culture perse préislamique. Ce qui lui sert de fil conducteur dans son périple c'est le Shahnameh, le Livre des rois, épopée en vers rédigée au 11° siècle par Ferdowsi. Nicholas Jubber constate que 9 siècles après sa rédaction cette poésie est encore vivante et populaire. Il rencontre ainsi un boucher qui en récite de longs passages à sa clientèle admirative. Pour nombre de persanophones le Shahnameh est aussi une résistance contre la culture arabe perçue comme extérieure et envahissante.

     

    L'intérêt de ce récit pour moi c'est de montrer la fracture qui existe en Iran entre les autorités islamistes et une bonne partie de la population. Sina, le fils de la famille chez laquelle réside l'auteur, connait tous les secrets de la drague à l'iranienne. Il a toujours sur lui des petits papiers sur lesquels est inscrit son numéro de portable et qu'il glisse aux jeunes filles qui lui plaisent. De voiture à voiture à la faveur d'un embouteillage, entre deux pages d'un livre échangé à la bibliothèque. Ensuite il n'est plus qu'à attendre l'appel. Par ce biais s'organisent aussi des fêtes privées où l'on danse et boit.

     

    Nicholas Jubber écrit dans un style très accessible et plein d'humour et en même temps son ouvrage est très bien documenté. Pour circuler en Afghanistan et en Asie centrale, dans des régions interdites aux occidentaux, il se laisse pousser la barbe et se fait passer pour un muet afin de cacher son accent.

    Un livre sympathique et agréable à lire.

     

     

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  • les depossedes

     

    "Créé en 1940, le ghetto de la ville de Lodz, le plus grand de Pologne, survécut jusqu'en 1944, alors que les nazis avaient prévu d'en exterminer la population en moins d'un an. Ce sursis est dû à la personnalité d'un seul homme, Mordechai Chaim Rumkowski, président du Conseil juif. Convaincu que si les juifs se rendaient indispensables à l'effort de guerre allemand, ils seraient épargnés, Rumkowski transforma le ghetto en une cité ouvrière hyperproductive. Pris au piège de sa logique, il sacrifia les inadaptés et les indésirables : malades, vieillards et enfants. Il se mua ainsi, consciemment ou non, en un très efficace rouage de la machine d'extermination nazie". (4° de couverture).

     

    Steve Sem-Sandberg raconte dans ce roman les conditions de vie des habitants du ghetto. Pour cela il suit plusieurs personnages qui permettent d'évoquer différents aspects de l'histoire. Ceux qui m'ont le plus marquée sont Vera Schulz et Adam Rzepin. La première est une jeune femme déportée de Prague vers le ghetto de Lodz avec toute sa famille. Leur sort est celui de nombreux Juifs originaires de l'ouest, Allemagne et Tchécoslovaquie. A la recherche d'un travail Vera croise la route des archivistes clandestins qui rédigent la Chronique du ghetto pour la postérité. Vera participe alors à ce travail résistant. La Chronique du ghetto est l'une des sources de Steve Sem-Sandberg et il en inclut des extraits dans son récit.

     

    Adam Rzepin est un jeune garçon qui travaille à droite et à gauche. Il bénéficie un temps de la protection de son oncle Lajb, indicateur au service des nazis. Au moment de la liquidation du ghetto il se cache pour survivre dans les maisons abandonnées. Je me suis attachée à ces personnages et avec eux j'ai voulu croire qu'une autre issue que celle qui était inévitable était possible.

     

    Rumkowski lui même n'est présenté que de l'extérieur. Il est montré à travers le regard de ceux qui le croisent et de ses proches comme sa femme et son fils adoptif. Petit à petit il apparait qu'il n'est qu'une marionnette entre les mains des nazis et il est de plus en plus isolé dans le ghetto. Il est supplanté par des gens qui profitent sans scrupules du système qu'il a mis en place : toute une pègre se développe sur la misère des habitants. De la nourriture, des médicaments sont détournés et revendus au marché noir, des maisons closes s'organisent.

     

    Cette intéressante lecture complète ma découverte de l'histoire de la Pologne pendant la seconde guerre mondiale. A l'été 2011 j'ai voyagé dans ce pays sur les traces de la shoah. Voici quelques images de mon passage à Lodz. 

     

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    De la gare de Radegast partaient toutes les denrées fabriquées dans le ghetto. C'est de là aussi que sont partis les habitants vers les camps d'extermination.

     

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    Le mémorial de la gare de Radegast rappelle les destinations des déportés.

     

    DSCN5111.JPGLes personnes décédées dans le ghetto étaient enterrées dans une partie du cimetière juif : le champ du ghetto. Le ghetto de Lodz est le seul dont les habitants ont eu droit à des tombes individuelles.

     

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    Plaque commémorative dans le cimetière.

     

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