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Harald Gilbers, Germania, 10-18
Richard Oppenheimer est un Juif de Berlin, marié à une aryenne, ce qui lui a pour l'instant épargné la déportation. Il a cependant été renvoyé de la police où il était inspecteur et s'était illustré en arrêtant un psychopathe. C'est ce palmarès qui explique qu'en ce début mai 1944, un SS le recrute pour en faire son assistant dans une affaire criminelle difficile. A cette occasion notre héros rencontre Joseph Goebbels qui lui dit : "Jusqu'à la fin de cette enquête, je vous relève de votre appartenance au peuple juif". Oui, les chefs nazis pouvaient faire ça. Il me semble que c'est dans les souvenirs de la secrétaire d'Hitler que j'ai vu ce dernier user de ce privilège -de façon définitive- pour une jeune femme qu'il voulait engager à son service. Comme quoi, quand on a tous les pouvoirs, on peut aussi s'assoir sur ses idéaux (tant mieux pour ceux qui en ont profité).
Donc Richard Oppenheimer va devoir trouver qui a massacré une jeune femme. Elle a été torturée, étranglée, mutilée puis son corps a été mis en scène au pied d'un monument à la mémoire des morts de la première guerre mondiale.
J'avais acheté ce roman attirée par son titre et la quatrième de couverture. Après sa victoire finale sur l'Europe, Hitler avait prévu de raser Berlin pour faire construire une capitale à sa mesure : Germania. Son architecte Speer lui en avait tracé les plans et construit la maquette. L'ouvrage s'ouvre sur une préface de deux pages qui explique cela puis il n'est plus question de Germania si ce n'est que l'action se déroule dans une Allemagne bien loin de la victoire prévue et dans un Berlin sous les bombes alliées. C'est d'ailleurs les descriptions de ces bombardements qui m'ont le plus intéressée. Les frappes s'intensifient après le débarquement de Normandie avec l'usage, semble-t-il, de bombes incendiaires. Quant à la quatrième de couverture elle propose un résumé qui ne dit pas tout à fait la vérité. Le résultat est que mes attentes ont été déçues. J'ai même trouvé parfois la lecture un peu ennuyeuse alors que nous sommes chez les nazis et à la poursuite d'un tueur en série !
J'ai eu l'impression que l'auteur avait voulu aborder tout ce qui pouvait toucher au nazisme : SA et SS, drogue de synthèse, propagande et embrigadement de la population, politique nataliste, lebensborn et avortements clandestins, antisémitisme, rationnements... mais sans les approfondir vraiment et je n'ai pas appris grand chose de nouveau. A la lecture cela fait comme s'il y avait une liste de passages obligés et donne un côté artificiel. En cours de route vient se rajouter une histoire de concurrence entre des services de renseignement peu convaincante qui a pour effet de rallonger une intrigue dont je me disais que j'allais enfin en voir le bout. A la fin, j'ai sauté des pages.
A l'occasion d'une rapide recherche sur internet je constate qu'il a généralement plu. L'avis de Clarisse, celui de Bianca.
Tags : Policier historique, Nazisme
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Commentaires
J'aurai été plutôt tentée par le contexte historique mais si c'est superficiel, je passe...
Pour moi en tout cas c'est plutôt une déception.