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    Comment j'ai découvert Bollywood et Shah Rukh Khan :

    En décembre 2005 je pars deux semaines en Inde avec une amie fan de Bollywood et de Shah Rukh Khan. Elle a tenté de me convertir avant le départ en m'envoyant un ou deux films de son idole. Je me souviens avoir regardé Dilwale dulhania le jayenge*. Je l'ai trouvé long et un peu ennuyeux. Sur place le cinéma qui chante et qui danse est partout : dans l'avion, à l'hôtel, dans le bus mais ce qui conquiert mon coeur c'est le pays, la chaleur, la poussière, la nourriture, les sites, les gens...

     

    Je reviens décidée à en approfondir la connaissance et je commence à lire tout ce qui me tombe sous la main. Mon amie m'a recommandé de regarder Swades* et Kal ho naa ho*. Je m'y mets avec un peu plus de bonne volonté et là, coup de foudre ! Dans la foulée je reprends Dilwale dulhania le jayenge : ça n'est pas ennuyeux du tout ! Sept ans plus tard l'enthousiasme de la découverte s'est un peu estompé mais j'ai toujours plaisir à regarder un Bollywood à l'occasion et je suis la carrière de Shah Rukh Khan, notamment par l'intermédiaire du site Fantastikindia.

     

    Et voilà que Babelio propose L'univers Shah Rukh Khan dans sa dernière édition de Masse critique ! Je saute sur l'occasion de me procurer un ouvrage sur un de mes acteurs préférés.

     

    Qui est Gin Piau ? Une fan de Shah Rukh Khan, manifestement.

     

    Qu'est-ce que c'est que ce livre ? Un sorte d'abécédaire de Shah Rukh Khan (à partir de maintenant j'écrirai SRK), de A comme acteur à U comme UK (United Kingdom = Royaume Uni en français). Pour chaque chapitre une présentation du thème suivie de citations de la star sur le sujet. On peut ainsi apprendre ce que SRK pense (ou du moins ce qu'il en dit) de l'argent, du cinéma, des femmes, etc...

     

    Mon avis : D'abord je dois dire que c'est la première fois que je lis un livre destiné aux inconditionnels d'une vedette. Je découvre une adoration dont je me demande si je dois la trouver ridicule ou touchante: "Shah Rukh est-il un homme ou quelque déité réincarnée ? Hanuman se penchant sur son berceau à la naissance lui aurait-il donné des dons surnaturels ?" "Il est un être extraordinaire au sens propre du terme: hors de l'ordinaire, hors du commun. Il est une source d'inspiration, un exemple, un maître à penser, une star, une icône, un phénomène."

    Les citations nous montrent que si SRK est une personnalité ouverte et tolérante -ce que ne sont pas tous les Indiens- il ne s'agit pas non plus du philosophe du siècle. Quant à moi je m'aperçois que si j'apprécie de le voir à l'écran, je me fiche un peu de savoir ce qu'il pense de ceci ou cela.

     

    Alors, quel intérêt ? Le chapitre France fait un rapide récapitulatif des relations du cinéma indien avec la France, depuis les frères Lumière jusqu'au festival de Cannes en passant, bien sur, par l'entrée de SRK au musée Grévin.

    Je découvre l'existence de Khan Abdul Ghaffar Khan (1890-1988) leader politique musulman, non-violent, partisan de Gandhi, qui s'opposa à Ali Jinnah (leader de la ligue musulmane) au sujet de la Partition de l'Inde. Une rapide recherche sur internet m'apprend que le réalisateur Sanjay Leela Bhansali a en projet un biopic de ce personnage. Voilà qui m'intéresse.

     

    Finalement, quel bilan ? A mon avis, un ouvrage à réserver aux mordus de SRK. L'éditeur est plus optimiste : "Si vous appartenez à cette partie de la population qui ne connaît pas encore Shah Rukh Khan, voici votre chance de découvrir l'acteur, l'être humain, le présentateur, l'homme de télévision, le philosophe et les films de Bollywood." Je crois moi que vous feriez mieux de passer par ses films. Et puis L'univers Shah Rukh Khan coûte quand même 29 €.

     

    ddlj-copie-1.jpgDilwale Dulhania le jayenge : Raj (SRK) est un jeune NRI (Non Resident Indian = Indien expatrié). Lors d'un voyage à travers l'Europe il s'éprend de Simran (Kajol), NRI également. A leur retour à Londres le père de Simran s'oppose à l'idylle et emmène aussitôt sa fille en Inde pour qu'elle y épouse son promis. Raj la suit, bien décidé à emporter sa belle, avec l'approbation de sa famille.

    DDLJ est le film qui a apporté la gloire à SRK. Il oppose une première partie comique où Raj fait le pitre pour séduire Simran et une deuxième plus tendue. L'amour triomphera-t-il face aux traditions ? La réponse est que les parents veulent le bonheur de leurs enfants et qu'ils sont donc capables de reconnaître leurs erreurs surtout s'ils ont affaire à un jeune homme décidé mais respectueux.

     

     

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    Swades : Mohan (SRK) est un NRI, chef de projet à la NASA, en passe d'obtenir la nationalité américaine. Un voyage en Inde pour y retrouver sa vieille nourrice va bouleverser sa vie. Sur place Mohan découvre la vie difficile des pauvres villageois, les discriminations dont sont victimes les femmes et les hors castes.

    Un beau film qui donne une image assez réaliste, me semble-t-il, de la vie rurale en Inde.

     

     

     

     

     

     

    khnh.jpgKal ho naa ho : Naina (Preity Zinta) est une jeune NRI, pilier de sa famille depuis la mort de son père. Elle n'a donc guère de temps pour penser à l'amour ou pour s'amuser. Pour elle la vie est une affaire sérieuse. Tout va changer avec l'arrivée d'Aman (SRK) qui semble décidé à lui faire découvrir le bonheur à tout prix. Mais Aman cache un terrible secret.

    Après une première partie légère et amusante où on assiste aux manoeuvres de séduction d'Aman, la seconde partie est beaucoup plus dramatique avec la révélation du secret d'Aman. La fin est carrément pathétique et en fait des tonnes pour nous arracher des larmes. C'est un peu trop.

     

     

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  • russe

    Des espions russes et américains à Paris ? L'action se situerait-elle pendant la guerre froide ? Non car nous sommes en 1782 quand les espions s'appelaient des mouches. Le tsarévitch Paul, héritier de la Grande Catherine, est en visite incognito à Paris. Incognito cela signifie qu'il est là sous l'identité de comte du Nord mais que pratiquement tout le monde sait qui il est.

     

    Nicolas le Floch, commissaire de police au Châtelet, est chargé de gagner sa confiance pour pouvoir l'approcher. Au même moment un autre Russe, le comte de Rovski, est assassiné d'une façon particulièrement violente. Y a-t-il un lien avec la visite du tsarévitch ?

    Quant aux Américains, il s'agit de l'ambassade de Benjamin Franklin, à la recherche de soutiens dans leur guerre d'indépendance contre l'Angleterre.

     

    Je retrouve toujours avec plaisir les aventures de Nicolas le Floch. En vieillissant notre héros devient un peu désabusé sur son époque. Il voit avec regret les faiblesses de la monarchie et la morgue des grands qui se croient supérieurs au peuple. L'envie le prend régulièrement de s'en retourner dans ses terres de Bretagne. Le lecteur, lui, voit se profiler la Révolution qui vient. L'époque est fort bien décrite et c'est si bien écrit.

     

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    Pour compléter mon plaisir, Nicolas le Floch revient aussi à la télévision sur France 2 avec Le sang des farines, vendredi 1° mars.

     

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  • limonov

     Conçu au début du siège de Stalingrad, Edouard Veniaminovitch Savenko est né le 2 février 1943, 20 jours avant que capitule la 6° armée du Reich. Très vite le jeune garçon décide que son sort ne sera pas ordinaire -à la différence de son père, officier du NKVD qui n'a pas su faire carrière- mais qu'il vivra une vie d'aventures qui impressionnera ses contemporains. "Il ne veut pas d'une vie honnête et un peu conne, mais d'une vie libre et dangereuse : une vie d'homme".

     

     

     

     

    Dès son adolescence il expérimente tout ce qui peut le faire sortir du rang. Il est d'abord un petit voyou puis se lance dans la poésie et commence à fréquenter l'underground de Kharkov puis de Moscou. C'est à cette époque qu'il prend le pseudonyme de Limonov, de limon, citron et limonka, grenade. Il quitte l'URSS en 1974 pour les Etats-Unis. A New-York il couche un temps dans la rue puis devient valet de chambre d'un milliardaire ; à Paris il fréquente Jean-Edern Hallier et la bande de l'Idiot international et arrive enfin à se faire publier. Au début des années 1990 il est engagé du côté des Serbes dans la guerre de Bosnie avant de revenir en Russie où il est aujourd'hui une des figures de la contestation contre Vladimir Poutine.

     

    Ce personnage a fasciné Emmanuel Carrère. Fasciné est bien le mot car il y a à la fois de l'admiration pour une vie aventureuse en face de laquelle Carrère se ressent comme un petit-bourgeois plan-plan et de la répulsion pour certains choix de Limonov : son admiration pour les assassins des Balkans, Arkan, Karadzic, Mladic ; le nom de parti national-bolchévique pour le parti politique russe dont il est l'un des fondateurs.

     

    Au tout début de son livre, Carrère présente Limonov ainsi : "Ce n'était pas un auteur de fiction, il ne savait raconter que sa vie, mais sa vie était passionnante et il la racontait bien". Et bien Carrère c'est un peu pareil. Quelque soit le personnage dont il traite, il s'agit bien souvent d'un prétexte pour parler de lui (Un roman russe, D'autres vies que la mienne). Et il raconte bien. Ca faisait quelque temps que je ne l'avais pas lu mais dès les premières pages j'ai retrouvé son style que j'aime, qui rend tout passionnant, avec de l'humour et de l'auto-dérision qui me le rend sympathique.

     

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  • thermae-romae-5.jpg

     Pour le tome 4, c'est par ici.

     

    A Itô, modeste station balnéaire japonaise, Lucius se demande comment faire comprendre à Satsuki qu'il n'est pas insensible à son charme. De son côté la jeune femme est complètement conquise par les qualités viriles du Romain.

     

    Mari Yamazaki renouvelle l'intrigue en faisant expérimenter à son personnage une nouvelle façon de voyager à travers le temps. Surtout notre héros semble destiné à s'installer dans la durée à Itô où il découvre qu'un patron de la pègre veut mettre la main sur les établissements de bains. Et ça, il n'en est pas question pour Lucius.

     

    J'ai passé un petit moment de lecture agréable et l'épisode se termine sur un suspense qui me donne envie de lire le tome 6 mais je crois qu'il me faudra attendre un peu plus longtemps cette fois.

     

    L'avis de Jérôme, beaucoup plus sévère que le mien. Je reconnais que je suis facilement bon public.

     

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  • retour

     Interné au goulag pendant cinq ans, Julius Margolin en est libéré en juin 1945. Après un an d'assignation à résidence à Slavgorod dans l'Altaï, il entreprend son retour vers la Palestine où l'attend sa famille. Ce voyage qui dure plusieurs mois l'amène à traverser toute l'Europe jusqu'à Paris puis Marseille, avant d'embarquer pour son pays.

     

    Ce Livre du retour est en fait une compilation de textes parus dans différentes revues. La première partie, Le chemin vers l'occident, regroupe des récits des étapes de son retour. Il prend conscience qu'un monde a disparu, celui des shtetl et de la vie juive d'Europe de l'est et il est convaincu que le sionisme est la seule solution pour les Juifs.

    Il profite de la vie. A Marseille, par exemple : "J'allais au cinéma pour voir Marlene Dietrich et Fernandel. En cet automne 1946, la France vivait dans la pénurie, mais je ne m'en apercevais pas : pour moi c'était l'abondance. A minuit, je mangeais des sandwiches dans la rue et faisais la queue pour acheter des marrons grillés."

    Sur le bateau qui le ramène vers la Palestine, il entreprend la rédaction de Voyage au pays des ze-ka. Il sait que son expérience en Sibérie l'a marqué à jamais : "Nous autres (...) qui avons laissé un bout de notre coeur dans les camps et les lieux de relégation, possédés que nous sommes à tout jamais par le fantôme du passé, un passé qui survit dans le présent."

     

    La deuxième partie, Huit chapitres sur l'enfance, est celle qui m'a le plus touchée. Il s'agit des premiers chapitres d'une autobiographie jamais terminée. Julius Margolin y présente une enfance aux confins de la Russie et de la Pologne, ballotée de poste en poste au gré des mutations d'un père caractériel. Ce sont surtout les sentiments qui sont racontés. La honte, petit, devant les colères de ce père, puis le mépris à l'adolescence, enfin la pitié. Il y a aussi de superbes descriptions du cadre de vie, c'est fort bien écrit et ça donne un sentiment de nostalgie.

     

    "Dans mon souvenir, cette vieille synagogue se dresse encore comme un chêne géant en pierre blanche. A l'automne, au pied de sa muraille, des marchandes emmitouflées sont assises dans la gadoue avec leurs paniers recouverts de serviettes. Dans les paniers, des épis de maïs chauds, tout dorés. Son odeur douce et humide, semblable à celle du chaudron dans lequel on fait bouillir le linge à gros bouillons, est entré dans mes narines dès mon enfance pour y rester toute ma vie : l'odeur de Pinsk qui rappelle les ruelles aveugles, les murs de guingois, les fenêtres à double vitrage où, l'hiver, on met du coton et de petits gobelets multicolores."

     

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  • thermae.jpg

     

    C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Lucius, l'architecte romain dont j'avais fait la connaissance en lisant les trois premiers tomes de ses aventures. L'histoire débute en 137 ap. JC., au moment de la mort d'Aelius, héritier de l'empereur Hadrien. Ce dernier charge Lucius de veiller sur Marcus, son nouvel héritier. C'est à ce moment-là que notre héros est transporté une fois de plus dans le Japon contemporain où il fait la connaissance de Satsuki, jeune érudite passionnée par l'histoire de l'empire romain et qui parle le latin. C' est la première fois que Lucius peut converser avec un "visage plat". C'est aussi la première fois que son séjour semble vouloir durer.

     

    Il y a toujours les pages "Rome et les bains, mes deux amours" où Mari Yamazaki apporte des précisions sur les sujets traités dans son manga et sur sa façon de travailler. Je comprends ainsi qu'elle se met elle-même en scène à travers le personnage de Satsuki. J'attends maintenant le tome 5.

     

    thermes.jpgArrivée de Lucius au Japon et rencontre avec Satsuki

     

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  • kampuchea

    Sur la couverture il est indiqué : "Meilleur roman français 2011- Lire". J'ai beaucoup aimé Kampuchéa mais je ne dirais pas que ce soit un roman. C'est un ouvrage difficile à classer. Mais plutôt un récit de voyage, ou un livre d'histoire.

     

    En 2009-2011, Patrick Deville est en Indochine : Cambodge, Vietnam, Laos. Il voyage à travers la région et en profite pour raconter l'histoire des lieux où il se trouve et des personnes qui ont fait cette histoire. Ses pérégrinations lui rappellent aussi des voyages plus anciens, en Amérique du sud notamment.

     

    A Phnom Penh, on est en train de juger Douch, bourreau khmer rouge qui dirigea le centre de torture S21 où il fut responsable de la mort de milliers de personnes. Patrick Deville évoque alors ces années de terreur quand l'Angkar, l'Organisation, distillait ses slogans : "Nous savons que parmi vous se cachent encore des officiers, des militaires, des fonctionnaires, des étudiants, des ingénieurs ! Mais nous arriverons à les connaître et les tuerons tous !"

     

    Puis le procès est suspendu. Patrick Deville quitte alors la ville pour Angkor. C'est l'occasion de raconter la vie de Henri Mouhot qui en découvrit les ruines en 1860. Quand il remonte le Mékong, il nous présente Garnier et Lagrée qui explorèrent le fleuve à la fin du 19° siècle. Puis Auguste Pavie qui traça les frontières du Laos, lesquelles sont encore en vigueur aujourd'hui.

     

    Le charme et en même temps la difficulté de l'ouvrage c'est que tout ceci suit les déplacements vagabonds de l'auteur : un coup le 20° siècle, puis le 19°, puis de nouveau le 20°. Une fois le Cambodge, le Vietnam, le Laos et retour au Cambodge. Si on n'a pas quelques références chronologiques, on peut facilement s'y perdre. C'est pareil pour la géographie. J'ai sorti un atlas, je l'ai ouvert à la page Asie du sud-est et ça m'a facilité la lecture. Cependant Patrick Deville, lui, ne s'égare pas en route et tient le fil de son récit. On retrouve des clins d'oeil au lecteur suivis tout au long de la lecture, ce que j'ai trouvé très plaisant.

     

    Il me reste à ajouter que Patrick Deville a un vrai talent de conteur, qu'il rend passionnant tout ce dont il s'empare, que c'est fort bien écrit et souvent très amusant. L'auteur se met parfois un peu en avant mais je ne lui en veux pas tellement tout cela est fait intelligemment. Kampuchéa est pour moi une très belle découverte d'un auteur que je ne connaissais pas. Je voulais lire Peste et choléra mais celui-ci coûtait moins cher. Maintenant je vais explorer plus à fond l'oeuvre de Patrick Deville. Dont Peste et choléra.

     

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  • otsuka

    Dans ce roman Julie Otsuka, Américaine d'origine japonaise, fait entendre la voix de femmes japonaises qui migrent aux Etats-Unis au début du 20° siècle. Filles de familles pauvres pour la plupart, qui représentent une bouche de trop à nourrir, vieilles filles que l'on désespérait de marier, filles qui ont fauté, elles sont envoyées vers un homme qu'elles ne connaissent pas et qui va devenir leur mari. Eux ce sont des compatriotes, travailleurs agricoles ou blanchisseurs en Californie. C'est l'histoire de ces femmes qui est racontée ici, depuis le moment où elles quittent leur pays jusqu'à la seconde guerre mondiale quand la population américaine d'origine japonaise a été internée car suspectée de trahison. Un sujet que Julie Otsuka avait déjà abordé dans Quand l'empereur était un dieu.

     

    L'auteure utilise ici une narration originale puisque les femmes sont rarement distinguées les unes des autres mais parlent d'une voix commune : "Sur le bateau nous étions presque toutes vierges. Nous avions de longs cheveux noirs, de larges pieds plats et nous n'étions pas très grandes. Certaines d'entre nous n'avaient mangé toute leur vie durant que du gruau de riz et leurs jambes étaient arquées, certaines n'avaient que quatorze ans et c'étaient encore des petites filles. Certaines venaient de la ville et portaient d'élégants vêtements, mais la plupart d'entre nous venaient de la campagne, et nous portions pour le voyage le même vieux kimono que nous avions toujours porté -hérité de nos soeurs, passé, rapiécé, et bien des fois reteint. Certaines descendaient des montagnes et n'avaient jamais vu la mer..."

     

    Au début j'ai bien aimé cette façon d'écrire, vers la fin j'ai trouvé parfois ça un peu lassant et répétitif mais c'est un livre qui ne fait que 140 pages donc c'est facile à lire et globalement plutôt plaisant et intéressant.

     

    Les avis de Dominique, de Keisha et de Gambadou. Toujours un succès.

     

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    Quand Colombe Schneck était enceinte de son premier enfant, sa mère lui a demandé "Si tu as une fille, tu pourrais lui donner en deuxième prénom Salomé ? C'était celui de ma cousine dont il ne reste rien." Pourquoi pas, a-t-elle répondu sans y faire plus attention. Elle a eu un garçon. Puis sa mère est morte. Puis elle a eu une fille que, sur les conseils d'une amie, elle a prénommée Salomé. Puis elle s'est souvenue de la demande de sa mère.

     

    C'est à ce moment là que Colombe Schneck a commencé à s'interroger sur le sort de la famille de la mère de sa mère, des Juifs de Lituanie dont une partie ont disparu pendant la guerre. Ont survécu les deux soeurs et le frère de la grand-mère. Les autres, mère, maris, enfants -dont la petite Salomé- ont été assassinés par les nazis.

     

    Colombe Schneck interroge ses proches, parents des survivants, aux Etats-Unis et en Israël. Elle fait le voyage en Lituanie dans la ville d'où est originaire cette branche de sa famille, dans celle où ils ont été internés au ghetto. Tout ceci est intéressant mais ce que j'ai le plus apprécié dans sa démarche ce sont les questions qui en émergent.

     

    Quel héritage les rescapés de la shoah transmettent-ils à leurs enfants ? ("Etre Juif c'est avoir peur", disait la mère de Colombe Schneck).

    Et une question que doivent se poser la plupart des parents -pas seulement les mères juives- à un moment : comment survivre à la mort de ses enfants ou : vaut-il mieux mourir avec ses enfants ou leur survivre ? C'est en tout cas quelque chose qui m'a travaillée quand les miens étaient petits et que j'ai réussi à mettre à distance quand ils ont grandi. Le résultat est donc un ouvrage qui me touche énormément et dont j'ai lu une bonne partie les larmes aux yeux mais en même temps c'est un livre porteur d'espoir parce qu'il met l'accent sur la force de la vie malgré tout.

     

    Enfin j'ai beaucoup aimé ce que j'ai découvert de Colombe Schneck. L'auteure se met en scène dans son ouvrage. Se présentant dans ses relations avec sa mère et sa grand-mère, essayant de comprendre pourquoi elle s'est intéressée si tardivement à cette histoire de sa famille, elle jette un regard critique plutôt sévère sur ses agissements, avec une pointe d'auto dérision. C'est une écrivaine que je ne connaissais pas du tout et je pense que je vais maintenant m'intéresser à ses oeuvres précédentes.

     

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  • noel

    C'est une réédition en un volume de quatre contes de Noël parus précédemment J'avais déjà lu La disparue de Noël, Le voyageur de Noël et La détective de Noël. Il ne me restait à découvrir que Le secret de Noël.

     

    Le pasteur Dominic Corde et sa femme Clarice arrivent peu avant Noël à Cottisham dans le Hertfordshire où Dominic doit remplacer le pasteur en charge, parti en vacances. Bientôt l'un et l'autre découvrent que chacun semble dissimuler un secret, le moindre n'étant pas celui qui se cache au fond de leur cave.

     

    Une gentille histoire, sans plus. Dominic et Clarice forment un charmant petit couple d'amoureux.

     

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