• Salim Bachi, Le consul, Folio

    Salim Bachi, Le consul, FolioAristides de Sousa Mendes (1885-1954) était consul du Portugal à Bordeaux au moment de la défaite de la France en juin 1940. Bordeaux se remplit alors de réfugiés de tous genres -Juifs, Allemands et Autrichiens antinazis...- dont un grand nombre viennent le supplier de leur délivrer un visa pour le Portugal. A partir du 17 juin il accède aux demandes, en contradiction avec les ordres qu'il a reçus du gouvernement de Salazar. Pendant près d'une semaine, il va délivrer des visas en continu, signant lui-même les passeports, les cartes d'identité voire des morceaux de papiers quand on n'a pas de document à lui présenter. On estime que 30 à 50 000 personnes, dont plus de 10 000 Juifs, ont ainsi bénéficié de son aide. Aristides de Sousa Mendes est relevé de ses fonctions peu après, mis à la retraite d'office et meurt dans la misère.

     

     

    J'avais découvert ce personnage admirable et longtemps oublié par un article du Monde déjà ancien. Je l'ai recroisé à l'occasion d'un séjour à Bordeaux et j'ai donc été contente d'en apprendre plus sur lui en lisant ce roman. Quel consul signe aujourd'hui des visas pour les réfugiés de Syrie et d'ailleurs ?

     

    Salim Bachi, Le consul, Folio

    Quai Louis 18, à Bordeaux, où se trouvait le consulat du Portugal.

     

    Par contre, je n'ai pas trop apprécié la narration où c'est Aristides sur son lit de mort qui s'adresse à Andrée, la femme beaucoup plus jeune que lui qui fut sa maîtresse et qu'il épousa après la mort de sa première femme. Et surtout, surtout, il y a ces "copier-coller" qui me navrent :

     

    p.37, à propos du mot tsunami : "Je le trouvais beau, tout à fait approprié aux événement en cours dans cette ville, carrefour de la traite des nègres que nous allions bientôt rejoindre non pas à fond de cale dans d'immenses bateaux, mais dans des convois piégés par les neiges froides de Pologne (...)"

    et p.107 : "(...) je le trouvais beau et approprié aux événements en cours dans cette bonne ville de Bordeaux, carrefour de la traite des nègres que nous allions bientôt rejoindre à fond de cale dans d'immenses bateaux piégés par les neiges froides de Pologne."

     

    Et encore, p.74 : "L'heure de la revanche avait sonné et l'armée d'Hitler s'apprêtait à fondre sur tous les ennemis du Reich, et ils étaient nombreux, les juifs pour lesquels la haine des nazis était incommensurable, les communistes, les partisans polonais que la France avait enfermés dans les camps de Bassens et Libourne et dont certains se cachaient dans ma propre maison, couchaient dans les escaliers du consulat, se méfiaient à juste titre des autorités françaises qui n'avaient, en dépit des droits de l'homme dont elles se gargarisaient, jamais été accueillantes (...)"

    et p.110 : "L'heure de la revanche avait sonné et l'armée d'Hitler s'apprêtait à fondre sur tous les ennemis du Reich, et ils étaient nombreux, juifs, communistes, résistants polonais que la France ne traitait guère mieux que les Allemands, les enfermant dans les camps de Bassens et Libourne, s'apprêtant à les livrer au nouveau régime qui naîtrait de la défaite.

    Le rabbin Haïm Kruger et sa famille se cachaient dans ma propre maison, les autres couchaient dans les escaliers du consulat, tous se méfiaient à juste titre des autorités françaises qui n'avaient, en dépit des droits de l'homme dont elles se gargarisaient, jamais été accueillantes."

     

    Et enfin, p.22 et 159 : "Je l'avais déchirée, jetée dans la fosse d'aisance qu'elle n'aurait jamais dû quitter cette maudite circulaire n°14 en date du 11 novembre 39, émanation méphitique de Salazar, notre démon."

     

    Je ne me souviens pas avoir jamais lu ce genre de chose dans un autre livre. Et on pouvait difficilement les manquer, l'ouvrage comptant tout juste 200 pages.

     

     


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 2 Novembre 2017 à 15:30
    sentinelle

    C'est assez incroyable ces "copier-coller", en effet.  Dommage, car le roman me tentait bien, mais là, beaucoup moins. Je crois avoir déjà eu ça avec un roman de Haruki Murakami. Et ça ne passe pas du tout. 

      • Jeudi 2 Novembre 2017 à 17:36

        D'abord j'ai cru que c'était moi qui relisais une page déjà lue. Puis quand ça m'a fait la même impression avec un autre passage, je suis revenue en arrière et j'ai découvert le pot-aux-roses.

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