• Henri Borlant, "Merci d'avoir survécu", Points

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     Henri Borlant est né à Paris en 1927 de parents juifs originaires de Russie, arrivés en France avant la première guerre mondiale. Dans les années 1920 et 1930 la famille Borlant s'agrandit régulièrement jusqu'à neuf enfants. Ils vivent à Paris. Le père est tailleur. En août 1939, la menace de guerre se précisant, les autorités parisiennes décident d'évacuer certains quartiers. La destination de la famille Borlant est Saint-Lambert-du-Lattay dans le Maine-et-Loire. Les petits Parisiens découvrent la campagne et s'intègrent sans difficultés. Inscrit à l'école catholique Henri est baptisé, il devient croyant et pratiquant.

     

    En juillet 1942 Henri, 15 ans, son frère Bernard, 17 ans, sa soeur Denise, 21 ans et leur père sont arrêtés. Ils sont détenus quelques jours à Angers puis déportés directement vers Auschwitz-Birkenau où ils arrivent le 23 juillet. Henri est rapidement séparé des membres de sa famille et affecté à la Mauerschule, "école du bâtiment". Dans son récit il raconte les terribles conditions de survie, les violences permanentes mais aussi la solidarité entre détenus. Ce qui lui a permis de survivre c'est la camaraderie, la volonté de revoir sa mère, la foi.

     

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    Birkenau

     

    Fin octobre 1944 Auschwitz-Birkenau est évacué, Henri est envoyé à Ohrdruf en Allemagne. C'est de là que, début 1945, il s'évade avec un camarade, profitant de la désorganisation qui accompagne la défaite allemande. Henri Borlant est rentré en France en avril 1945. De tous les membres de sa famille qui ont été déportés (aussi ses grands-parents et une tante), il est le seul à être revenu. A 18 ans, avec seulement le certificat d'études, il a repris sa scolarité, passé le bac, est devenu médecin. Il est membre d'associations pour la mémoire de la shoah, témoigne depuis 1992. En 2010 j'avais eu la chance de le rencontrer. Ce qui m'avais frappée à l'époque c'est qu'il connaissait encore son numéro matricule (tatoué sur le bras) par coeur, en allemand, en polonais et en ukrainien, les langues dans lesquelles on pouvait le lui demander. "Si on ne répondait pas assez  vite, c'était la mort", nous a-t-il dit.

     

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    Auschwitz

     

    Ce témoignage est paru en 2011. En 2010 il était en train de l'écrire mais il avait du mal, il n'était pas content de son style. C'est un style simple, tout comme son auteur qui est pour moi un héros admirable, courageux, engagé (il l'a été aussi dans sa profession de médecin) et modeste. Un ouvrage accessible et clair, tout à fait lisible par des adolescents.

     

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