Dans l'église d'un petit village des fjords de l'ouest un homme, le narrateur, découvre qu'il a perdu la mémoire. Il ne sait pas qui il est ni ce qu'il fait là. Il rencontre des habitants du coin qui le reconnaissent. Il semble qu'il ait été l'amant de Sóley, une femme au sourire lumineux. Il les laisse raconter leur histoire et celles de leurs proches dans l'espoir que cela l'aidera à retrouver qui il est. Sous la houlette d'un personnage mystérieux -le Diable ?- lui-même se met à écrire les histoires d'autres personnes dont notamment des membres d'une famille sur six générations, installés dans la région depuis 120 ans. Celle que je préfère est celle de Guðríður qui vécut à la fin du 19° siècle. Cette pauvre paysanne qui n'a pas été à l'école est assoiffée de savoir. Elle s'instruit en lisant des revues de vulgarisation scientifique et par l'observation. Elle devra faire un choix douloureux.
Le sujet du roman c'est le sens de la vie, l'amour et la mort de ceux qu'on aime. La vie passe vite, on peut mourir d'un instant à l'autre et bientôt personne ne se souviendra de nous. Il faut donc profiter de l'instant. L'amitié, l'amour donnent un sens à la vie. Parfois on est amené à faire des choix difficiles où aucune solution n'est la bonne. Ne pas choisir cependant serait rester immobile. Et la vie c'est le mouvement.
La narration saute d'une génération à l'autre sans ordre chronologique, entremêle passé et présent, épisodes d'apparence fantastique ou réaliste. Si j'ajoute à cela les prénoms islandais auxquels je ne suis pas habituée -d'autant plus qu'il y a de nombreux personnages- je suis parfois un peu perdue. J'avance dans ma lecture cependant en ne m'arrêtant pas à cela et en me laissant porter par l'écriture, que je trouve très belle avec des accents poétiques, et le sens de la formule. J'apprécie aussi beaucoup les descriptions de la nature islandaise.
Avec 596 pages je participe au défi Pavé de l'été de Brize.