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Caryl Férey, Lëd, Pocket

Caryl Férey, Lëd, Pocket

(Lëd = glace en russe. Prononcer liot)

A Norilsk, en Sibérie, lors d’une tempête glacée avec des températures à -60° et des rafales de vent à décorner les rennes, le toit d’un gostinka, un foyer de travailleurs construit pendant la période soviétique, s’envole. Dans les décombres on découvre le corps congelé d’un Nenets, un éleveur de rennes autochtone. L’homme ayant manifestement été assassiné l’enquête est confiée à Boris Ivanov, policier affecté à Norilsk par mesure de rétorsion : il avait tenté de dénoncer un juge corrompu.

 

 

Ici encore l’enquête policière n’est qu’un prétexte à nous présenter les conditions de vie dans le lieu où se déroulent les faits. Caryl Férey a séjourné à Norilsk, y a rencontré la jeunesse locale qui l’a manifestement impressionné et qu’il a utilisée comme modèle pour ses personnages. Chacun est présenté avec son contexte qui permet de traiter de nombreux sujets : outre le climat redoutable il est question de la corruption, de la pollution, du dur travail dans les mines de nickel, du sort des autochtones, du sport de combat local, de l’homophobie en Russie, du goulag, de l’intervention soviétique en Afghanistan… C’est dire si tous les prétexte sont bons à l’auteur pour partager sa documentation. On est parfois à la limite du reportage.

 

 

Si tous ces sujets sont intéressants, aucun n’est de nature à susciter l’optimisme d’autant plus que l’auteur a manifestement un goût pour les détails violents ou sordides à un point que parfois le propos m’a semblé exagéré. C’est peu de dire que l’ambiance est noire. Âmes sensibles, s’abstenir.

C’est un roman que j’ai trouvé inégal : un ou deux passages m’ont semblé un peu longs (notamment la description étape par étape d’une soirée alcoolisée dans un bar du coin) mais l’ensemble est plutôt prenant et j’en ai généralement apprécié la lecture.

 

 

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L
Coucou ! De cet auteur, je n'ai lu que Mapuche, justement pour ce que tu expliques : l'histoire permet de décrire un pays, un peuple, un contexte, et j'aime beaucoup ça ! En revanche, effectivement, c'est très trash, parfois insoutenable, donc je n'ai pour le moment pas renouvelé l'expérience !
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I
C'est souvent le défaut des romans de Caryl Férey, que cette difficulté à doser la violence pour qu'elle reste pertinente et nécessaire au récit.<br /> J'avoue que ce travers a fini par me lasser. 
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J
Bien que je sois une âme sensible, je suis tentée
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L
Je lis peu de polars sauf ceux qui présentent qui me permettent de mieux connaître une région our un fait du passé. Et c'est le cas ici visiblement.
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