• Janet Malcolm, Le journaliste et l'assassin, J'ai lu

    Janet Malcolm, Le journaliste et l'assassin, J'ai luJanet Malcolm est morte le 16 juin 2021. Cette journaliste étasunienne était née en 1934 à Prague. La famille émigre en 1939 aux Etats-Unis pour fuir les persécutions nazies contre les Juifs. Elle a été un des piliers du magazine The New Yorker et l'autrice de plusieurs livres enquêtes dont

     

     

     

    Janet Malcolm, Le journaliste et l'assassin, J'ai luLe journaliste et l'assassin. En 1970 Jeffrey MacDonald, un médecin militaire, est accusé du meurtre de sa femme et de ses deux fillettes. Il est d'abord relaxé par un tribunal militaire puis, en 1979, rejugé par un tribunal civil à la demande de la famille de sa femme. Le journaliste Joe McGinniss décide alors d'écrire un livre sur l'affaire. Il prend contact avec l'équipe de défense qu'il intègre et signe avec l'accusé un contrat réglant le partage des droits d'auteur. MacDonald renonce par avance à poursuivre McGinnis en diffamation si ce que celui-ci écrit ne lui plaît pas. Pendant les sept semaines que dure le procès McGinniss vit avec MacDonald et se comporte comme son ami. Il fond en larmes à l'annonce du verdict de culpabilité. Le livre tiré de cette expérience, Fatal vision, sort en 1983. Entre le procès et la sortie du livre McGinniss a correspondu avec MacDonald en prison pour compléter sa documentation, lui affirmant régulièrement qu'il le croyait innocent. C'est donc une vraie surprise pour MacDonald de se découvrir dépeint en psychopathe forcément coupable. Il porte plainte contre McGinnis pour tromperie. C'est ce dernier procès, qui s'est tenu en 1987, qui inspire à Janet Malcolm le présent ouvrage, écrit en 1990.

     

    Janet Malcolm, Le journaliste et l'assassin, J'ai lu

    "J'ai un ami imaginaire. C'est un vraie personne mais il n'est pas réellement mon ami"

     

     

    L'autrice s'interroge ici sur la relation entre l'écrivain de no-fiction et son sujet. Elle qui a écrit précédemment sur la psychanalyse la compare à celle qui existe entre le thérapeute et son patient: sujet et patient sont pareillement "prêts à raconter leur histoire à quiconque veut bien l'entendre, et leur récit n'est jamais affecté par le comportement ou la personnalité de celui ou celle qui les écoute". Elle pense qu'au fond les sujets d'un livre ou d'un article savent parfaitement ce qui les attend quand la période des interviews sera terminée.

    Il est question aussi du mensonge. A quel point est-il moralement défendable pour l'auteur de mentir à l'interviewé? Y a-t-il des mensonges moins graves que d'autres, notamment en fonction de la personne à qui on ment? Ces questions ont été débattues lors du procès MacDonald contre McGinniss.

    L'autrice réfléchit enfin au travail de l'écrivain de non-fiction et aux différences qu'il présente avec celui du romancier.

     

     

    J'ai découvert cette affaire MacDonald qui semble avoir défrayé la chronique aux Etats-Unis et fait encore régulièrement parler d'elle. MacDonald qui a toujours clamé son innocence est aujourd'hui encore en prison et ses avocats ont, depuis les années 1990, essayé à plusieurs reprises de le faire libérer. Ce qui m'a le plus intéressée dans cette lecture c'est ce que j'ai vu du fonctionnement du système judiciaire étasunien bien différent du nôtre avec notamment la possibilité pour les parties de se mettre d'accord pour éviter un procès.

     

    L'avis de Keisha.


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