• Marie-Eve Sténuit, Une femme à la mer !, Editions du trésor

    Marie-Eve Sténuit, Une femme à la mer !, Editions du trésor Aventures de femmes naufragées

    Les femmes et les enfants d'abord ! Cette phrase date de 1852 et pourtant, sur 18 naufrages célèbres survenus entre cette date et 2011, 15% des enfants ont survécu, 25% des femmes et 37% des hommes. Dans une ruée vers les canots de sauvetage les femmes sont moins armées physiquement que les hommes, enfin, avant le 20° siècle, elles sont vêtues de larges robes qui se gonflent facilement d'eau et dont elles répugnent à se défaire par pudeur. Dans cet ouvrage Marie-Eve Sténuit présente les cas de huit naufrages impliquant des femmes, de celui du São João Battista qui transportait Donha Leonor de Sá et son mari en 1552 aux mésaventures de Mrs Eliza Fraser devenue la souffre-douleur d'aborigènes en 1835 après un naufrage sur les côtes de l'Australie en passant par les naufragées de la Méduse en 1816.

     

     

    J'ai été particulièrement intéressée par l'histoire terrible et scandaleuse du naufrage de la Méduse et de ses survivants, tous ne s'étant pas entassés sur le fameux radeau. J'ai apprécié aussi la critique que fait l'autrice des réactions racistes des Européens face aux "sauvages" africains qui ont recueilli certaines naufragées. C'est le cas des disparues du Grosvenor en 1782. Pendant des années après le nahfrage des rumeurs circulent de femmes blanches qui se seraient intégrées dans des tribus hottentotes où elles auraient eu des enfants. Des expéditions sont alors montées pour délivrer ces malheureuses. L'une d'entre elles va croiser la route d'une femme blanche, recueillie enfant après un naufrage, devenue femme de chef, écoutée et estimée dans sa tribu d'adoption. Comme le dit l'autrice : "On est bien loin de "la plus vile et brutale prostitution" exercée par des "prédateurs sexuels" et du sort infamant imaginé par les journaux et la société soi-disant bien pensante de Londres". Un parallèle est fait entre le sort de la malheureuse Mrs Fraser, exhibée par des autochtones australiens et Saartjie Baartman, la "Vénus hottentote", montrée en spectacle en Europe à la même époque et dont le cas choque beaucoup moins les occidentaux.

     

     

    C'est un ouvrage intéressant et plaisant à lire car Marie-Eve Sténuit a un vrai talent de conteuse et raconte souvent avec une pointe d'humour.

     

     

     

    Marie-Eve Sténuit, Une femme à la mer !, Editions du trésor

    Dans l'église de Capbreton, souvenir de mort.e.s en mer

     


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