• Victorine Brocher, Souvenirs d'une morte vivante, Libertalia

    Victorine Brocher, Souvenirs d'une morte vivante, LibertaliaUne femme dans la Commune de 1871.
    Victorine Brocher (1839-1921) est la fille de Pierre Malenfant, militant républicain qui a participé à la révolution de 1848 et a du s'exiler après 1851. Le récit commence par les souvenirs d'enfant de Victorine. Elle est très admirative de ce père qui a fait de la politique "la principale occupation de sa vie".

    En 1861 sa mère la marie à Jean Rouchy, ancien soldat, et les deux époux vont s'installer à Paris. Ils adhèrent à l'Association Internationale des Travailleurs (première Internationale) et participent à la tentative de mise en place d'une boulangerie et d'une épicerie coopératives. Elle a toujours été une femme engagée. A côté de ça sa vie privée est parfois douloureuse : son mari est alcoolique et un premier enfant meurt à 4 ans en 1868.

     

     

    En 1871 Victorine accueille avec enthousiasme le proclamation de la république et dès le début du siège de Paris elle cherche à participer activement. Elle suit des cours sur les soins aux blessés puis est admise à la 7° compagnie du 17° de la Garde nationale, 7° secteur, où elle va occuper alternativement les fonctions d'ambulancière et de cantinière. Elle montre bien comment, après les souffrances du siège, la capitulation est inacceptable pour beaucoup. Elle-même a vu mourir à dix jours d'intervalle son second fils et un petit garçon qu'elle avait recueilli. Du coup elle est tiraillée entre une position théorique et idéologique pacifiste et le refus de la défaite. Une fois la guerre commencée il aurait fallu se battre jusqu'à la victoire. Je remarque aussi une contradiction entre sa participation à l'Internationale et un fort patriotisme. Il y a une conception très romantique du peuple, de la révolution et de la joie qu'il y a à donner sa vie pour la république.

     

     

    Après la semaine sanglante Victorine se cache, recherchée comme "pétroleuse". Un temps on l'a crue morte, du fait d'une ressemblance avec une victime de la répression -d'où le titre. En 1872 elle quitte la France pour la Suisse. Son mari a été arrêté et condamné à deux ans de prison. Le récit s'arrête là.

    J'ai trouvé cet ouvrage très intéressant. J'avais découvert le personnage de Victorine Brocher en regardant sur Arte le documentaire Les damnés de la Commune. J'ai trouvé admirable cette femme courageuse qui s'est battue pour ses idées jusqu'à la fin de sa vie, comme le montre le Maitron.

     


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