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Elizabeth von Arnim, Christopher et Columbus, 10-18
Anna-Rose et Anna-Felicitas ont 17 ans, elles sont jumelles et orphelines. Après la mort de leur mère elles ont été recueillies à Londres par la soeur de celle-ci, une anglaise. Mais leur père était allemand, nous sommes en 1916 et la germanophobie ambiante pousse bientôt leur oncle à les mettre dans un bateau pour les Etats-Unis. Leur tante est dans l'incapacité de s'opposer : "Il l'avait rudoyée avec une telle constance, tout au long de leur vie conjugale, qu'elle lui était à présent indéfectiblement attachée".
Pour se donner du courage, les deux Anna décident de se surnommer Christopher et Columbus. C'est durant la traversée qu'elles font la connaissance de Mr. Twist qui se prend d'intérêt pour les abandonnées. L'amitié qui naît entre eux va bouleverser leurs vies. Celle des jumelles parce que Mr. Twist va être le protecteur de leur installation dans un pays dont les habitants vont se montrer aussi germanophobes que les Anglais mais, de plus, terriblement puritains. Celle de Mr. Twist surtout parce que ce vieux garçon, qui est resté sous la coupe de sa mère jusqu'à plus de 30 ans, va s'appuyer sur les jumelles pour s'émanciper enfin de cette veuve qui a exploité les bons sentiments de ses enfants pour se les assujettir : "Tout gravitait autour de leur mère. Elle-même se donnait bien de la peine, surtout désireuse de ne pas être une charge. Par exemple, elle ne changeait pas de place, si elle se trouvait malencontreusement assise dans un courant d'air, mais demeurait impassible jusqu'à ce qu'un de ses enfant se rappelle ne pas avoir fermé la porte. Une fois l'inévitable coup de froid tombé sur sa poitrine, elle faisait allusion à la porte restée ouverte, entre deux quintes de toux à fendre l'âme, ajoutant qu'elle n'avait pas voulu les ennuyer en leur demandant de la fermer, car ils paraissaient si pris par leurs propres affaires".
J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman. L'histoire est charmante avec ces personnages de jeunes filles pleines d'entrain et de courage. J'ai retrouvé avec plaisir l'humour ironique d'Elizabeth von Arnim. Les travers des personnages, leurs sentiments et les situations sont très finement observés. Il y a des dialogues vraiment drôles. Par moments cela me fait un peu penser à Jane Austen.
Tags : Roman, Etats-Unis, Femmes
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Commentaires
Lu, forcément, durant une 'période Von Arnim', faudrait le relire, mais la bibl i a viré les poches depuis, ça va être difficile (ou en magasin?)
J'ai l'impression qu'il est épuisé. Je l'ai trouvé chez un bouquiniste.