• Le déménagement de ce blog franchit une nouvelle étape. A partir de maintenant je ne posterai plus d'articles ici mais uniquement sur ma nouvelle adresse :

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  • Herbjørg Wassmo, Un long chemin, 10-18En janvier 1945 une famille du nord de la Norvège franchit à pied la frontière avec la Suède. Le père a en effet participé à la résistance anti-nazie et sa sécurité est menacée. Il entraîne avec lui sa femme et son petit garçon de 5 ans dans un froid glacial.

     

     

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  • Ferenc Karinthy, Epépé, ZulmaBudaï, un linguiste tchèque, s’est endormi dans l’avion qui aurait dû le mener à un congrès professionnel à Helsinki. A son réveil il découvre qu’il est arrivé dans une ville inconnue où on parle une langue qu’il ne comprend pas, lui qui en maîtrise couramment plusieurs et a des rudiments de nombreuses autres. Dès le lendemain Budaï cherche un moyen de quitter ce lieu.

     

     

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  • Mary Beard, Imperator, Seuil

    Une histoire des empereurs de Rome. Mary Beard est professeure émérite d’histoire romaine à Cambridge. Dans cet ouvrage elle nous présente les empereurs et la fonction impériale de 44 av. JC. (assassinat de Jules César) à 235 (fin du règne de Septime Sévère). Entre ces deux dates l’empire romain est d’une grande stabilité politique. Près de trente empereurs se succèdent sur cette période mais l’autrice ne nous les présente pas exhaustivement : elle procède de façon transversale, par thématiques, abordant, par exemple, les principes fondamentaux de l’autocratie et les modes de succession mais aussi les repas, la cour impériale et ceux qui la constituent, esclaves et proches de l’empereur, le travail et les loisirs de l’empereur, ses déplacements à l’étranger…

     

     

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  • Benoît Duteurtre, Le retour du Général, Fayard

    Ca y est, mon blog wordpress refonctionne ! Un méchant virus le perturbait gravement depuis un mois mais c'est réparé. Je dois dire que je suis soulagée. Les travaux de déménagement peuvent reprendre.

     

     

     

    L’écrivain et critique musical Benoît Duteurtre est mort le 16 juillet 2024. Il était né en 1960. Ses romans mêlent souvent satire de l’époque, nostalgie et ironie.

     

     

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  • James C. Scott, Homo domesticus, Une histoire profonde des premiers Etats, La DécouverteL’anthropologue et politologue américain James C. Scott est mort le 19 juillet 2024. Il était né en 1936. Il a consacré l’essentiel de sa réflexion aux instruments de pouvoir de l’État sur les personnes et aux moyens mis en œuvre par celles-ci pour y échapper. En Malaisie il a vécu deux ans en famille dans une communauté de riziculteurs ; il a élevé des moutons pour mieux comprendre les conditions de vie des fermiers. Il est considéré comme une des grandes voix de l’anthropologie anarchiste.



    James C. Scott, Homo domesticus, Une histoire profonde des premiers Etats, La DécouverteHomo domesticus. On a longtemps professé que l’évolution de l’espèce humaine aurait été linéaire. On serait passé des chasseurs-cueilleurs aux agriculteurs, des sociétés sans Etat à l’État, sans retour en arrière possible et chacune de ces étapes aurait été un progrès pour l’humanité. En s’appuyant sur de nombreuses sources historiques, James C. Scott remet en cause cette conception. Pour lui le récit de la révolution néolithique comme progrès repose sur le présupposé que la sédentarité est supérieure à l’existence nomade. Son analyse couvre la période de 6500 à 1600 av. J.C. environ.



    La maîtrise du feu (400 000 ans avant notre ère) permet de modifier le paysage grâce au brûlis et d’attirer ainsi plantes et animaux désirables. Avant même le néolithique l’être humain domestique et aménage donc son environnement, le chasseur-cueilleur ne se contente pas de la chance pour se nourrir.
    Du fait de la concentration de personnes et d’animaux au même endroit la sédentarisation et l’urbanisation entraînent le développement d’épidémies. L’alimentation est moins diversifiée et la mortalité plus importante. Certains peuvent alors choisir de renoncer à ces conditions de vie. Cependant la sédentarité provoque aussi une hausse de la fécondité, la population augmente malgré la surmortalité.



    L’auteur montre que généralisation de la céréaliculture, naissance des Etats et apparition de l’écriture sont concomitantes. Les céréales sont facilement stockable par l’État. Pour en produire plus il faut plus de main d’oeuvre ce qui entraîne des guerres de prédation pour se procurer esclaves et travailleurs forcés.
    Ces Etats archaïques sont fragiles et peuvent s’effondrer à cause d’une épidémie, une crise écologique, une guerre… Si cet effondrement est une catastrophe pour les élites dirigeantes, il ne l’est pas forcément pour le peuple, pense l’auteur. Les communautés locales persistent et gagnent en autonomie.

     

    Dans sa préface à mon édition Jean-Paul Demoule indique que James C. Scott se qualifie lui-même d’anarchiste et veut montrer qu’un autre monde est possible puisqu’un tel monde a été naguère possible. On peut donc envisager que l’auteur soit partial et choisisse et analyse ce qui va dans le sens de sa thèse. Quoique facilement bon public, j’ai bien le sentiment que certaines de ses affirmations sont trop peu étayées comme lorsqu’il suppose que les chasseurs-cueilleurs avaient une existence rituelle plus riche que celle des agriculteurs ou que les peuples barbares vivaient mieux que ceux des Etats archaïques. Le dernier chapitre qui est un plaidoyer en faveur des barbares me paraît un peu trop reposer sur le conditionnel. Malgré ces bémols j’ai plutôt apprécié cette lecture qui m’a donné matière à réfléchir. Il me semble pertinent de pointer le fait que ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire : l’agriculteur sur le chasseur-cueilleur, le sédentaire sur le nomade, l’État sur le peuple sans Etat. J’ai trouvé dans cet ouvrage (paru en 2017) des choses que j’avais lues auparavant dans Au commencement était (paru en 2021).

     Un regard critique sur le travail de James C. Scott.


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  • Ismaïl Kadaré, Chronique de la ville de pierre, Folio L’écrivain albanais Ismaïl Kadaré est mort le 1er Juillet 2024. Il était né en 1936 à Gjirokastër qui était aussi la ville natale du dictateur Enver Hodja (1908-1985). Il écrit ses premiers vers à 12 ans puis étudie les lettres à Tirana et Moscou. Il a écrit une cinquantaine de titres (romans, nouvelles, poèmes, essais, théâtre) traduits en plus de 45 langues. Au long de sa carrière on lui a reproché d’être trop complaisant envers la dictature communiste. Lui disait qu’il voulait seulement écrire « dans des conditions horriblement difficiles » une littérature « normale ». Dans le numéro de septembre 2024 de La Chronique d’Amnesty International, Pierre Haski raconte que Kadaré a très peu publié dans les années 1980 en raison de la censeure qui l’aurait contraint à trop de coupes. Il avait fait passer ses manuscrits à son éditeur parisien, Fayard, dont le patron, Claude Durand, était venu en vacances en famille en Albanie et avait ramené les textes cachés dans le double fond de sa valise. C’était au cas où il arriverait quelque chose à l’écrivain.

     

     

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  • Simone Buchholz, Quartier rouge, Piranha Un tueur en série frappe à Hambourg. Des strip-teaseuses sont assassinées et leur cadavre mutilé. La procureure Chastity Riley, cheffe de la police locale, ne se contente pas de diriger l’enquête depuis son bureau. Elle intervient directement sur le terrain , son terrain puisque les meurtres ont lieu dans le quartier chaud de Sankt Pauli où elle habite.

     

     

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  • Undinė Radzevičiũtė, La bibliothèque du beau et du mal, Viviane Hamy Walter a hérité de la bibliothèque de son grand-père dont certains livres sont reliés avec la peau d’un animal en rapport avec leur contenu. Une rare édition du marquis de Sade est même recouverte de la peau d’une aristocrate guillotinée sous la Terreur. Fasciné par cette collection, Walter entreprend de la compléter. S’il pouvait trouver une baleine blanche pour Moby Dick… Quand il fait la connaissance d’un homme au corps couvert de tatouages de fleurs inspirées des photographies de Karl Blossfeldt il pense aussitôt aux Fleurs du mal.

     

    Undinė Radzevičiũtė, La bibliothèque du beau et du mal, Viviane Hamy

                                             Photos de Karl Blossfeldt



    Nous sommes à Berlin entre les deux guerres mondiales. Walter est un hypocondriaque qui soigne son mal de vivre à la cocaïne et fréquente les lieux de plaisir de la République de Weimar : cabarets et bordels. Sa demi-sœur, Lotta, est au contraire une femme désireuse d’ordre qui juge l’époque immorale. Amie de Leni Riefenstahl, elle se rapproche peu à peu des nazis.



    Le sujet du roman est, comme son titre l’indique, le beau et le mal. Il y a une réflexion sur la conception de l’art des nazis pour qui beau et bien vont ensemble. « Ce qui constitue la beauté, c’est la symétrie, les proportions, la précision, le nombre d’or ». « L’art doit participer à la création de l’homme nouveau ». A l’inverse, Walter pense qu’il n’est pas de beauté sans imperfection et professe que quelques fois « la beauté enferme en son sein le mal suprême, car ce dernier se dissimule facilement dans ce qui est beau ».


    Si ces considérations sont intéressantes il me semble qu’elles sont trop délayées dans un roman dont j’ai trouvé l’écriture plate et les personnages peu attachants. C’est une lecture que je n’ai guère appréciée. Undinė Radzevičiũtė étant lituanienne, elle me permet cependant de participer à Une rentrée à l’Est organisée par Sacha.

     

    Undinė Radzevičiũtė, La bibliothèque du beau et du mal, Viviane Hamy


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  • Mon nouveau blog connaît, depuis près de deux semaines, d’importants dysfonctionnements dus à une mise à jour qui l’a perturbé, semble-t-il. Ca m’a beaucoup travaillée puis j’ai décidé de faire une pause et de ne plus aller voir à quoi ça ressemblait. Aujourd’hui je me décide à reposter mes articles sur cet ancien blog : les compte-rendus s’accumulent et les défis lecture de l’automne ont commencé. J’espère que la panne sera prochainement réparée…

     

     

    Le papillon. Après sa mort le narrateur, August Michelson ou Mihklisoo, raconte sa carrière et sa vie d’acteur au théâtre Estonia de Tallinn, avant et pendant la première guerre mondiale. A cette époque le personnel du théâtre forme comme une famille. C’est d’ailleurs au théâtre qu’August fait la connaissance de sa future femme, Erika Tetzky, actrice et danseuse. Surnommé le papillon elle devient vite la mascotte de la troupe. Mais le papillon c’est aussi l’Estonia avec ses deux ailes majestueuses.
    L’été, quand le théâtre ferme, les comédiens partent ensemble en tournée en province, partageant les hébergements. August et Eeda Kurnim n’aiment rien tant que jouer des farces aux autres. Le répertoire est un mélange de classiques (Hamlet, Le roi Lear) et de pièces plus légères, comiques, de cabaret ou opérettes. Pendant la première guerre mondiale une partie du théâtre est transformée en hôpital militaire pendant que le spectacle continue.

     

    Erika Tetzky et August Mihklisoo



    Le papillon est le premier roman de Andrus Kivirähk. L’auteur projetait au départ un travail sur l’histoire du théâtre estonien qui s’est transformé en roman en cours de route. La narration s’appuie donc sur des faits réels : de nombreux personnages sont des acteurs estoniens de la première moitié du 20° siècle. La forme par contre est bien romanesque : nous sommes dans un monde où le merveilleux traverse la vie quotidienne. Les acteurs et les actrices apparaissent comme des êtres pas tout à fait humains : dans leurs veines coule du sang de lutin, de géant, de fée ou de sorcière. Nous croisons une femme-oiseau et une femme-papillon, un loup-garou. Autour du théâtre rode le chien gris, personnification de la mort. Il me semble avoir parfois affaire à des personnages de conte et je me dis que l’auteur a dû s’inspirer des légendes estoniennes. J’en suis réduite à conjecturer car c’est une culture que je ne connais pas.

     



    Enfin, tout cela est raconté sur un ton ironique souvent fort drôle. En 1917, pendant la révolution russe, le théâtre est réquisitionné par des marins. Une délégation de trois comédiens s’en va protester auprès de Viktor Kingissep, l’homme fort du moment :

    « Il nous écouta et, à notre grande surprise, rédigea en silence un ordre écrit nous attribuant, à nous les comédiens, l’usage exclusif du bâtiment. Il sourit en nous tendant le papier et expliqua :
    « J’ai toujours aimé le théâtre, et je me sens même une certaine parenté avec vous. Au fond nous sommes presque collègues.
    - Comment cela ? Demanda Jungholz stupéfait.
    - Vous et moi nous luttons contre la réalité, poursuivit Kingissep. Seulement vous, vous le faites dans cet espace clos, où les gens pénètrent avec un billet et d’où ils ressortent pour retrouver le même univers qu’auparavant. Tandis que moi je veux tout refaire, changer les décors et redistribuer les rôles. C’est un art plus difficile et plus périlleux, qui demande qu’on s’y consacre avec toute sa passion.
    - Si vous obligez tout le monde à jouer, alors vous n’aurez plus de public, et par la même plus d’applaudissements, objecta Pinna. Kingissep se mit à rire.
    « C’est vrai, mon théâtre est un théâtre total, dit-il fièrement. Il n’y a pas de séparation entre la scène et la salle, il n’y a pas de coulisse où on peut se cacher pour se démaquiller. Ici on meurt de la vraie mort et on pleure de vraies larmes.
    - Alors ce n’est plus du théâtre, répondit Jungholz.
    - Dites plutôt que ce n’est pas une attraction de fête foraine », répliqua Kingissep d’une voix cinglante, et comme nous avions déjà le papier à la main, nous ne vîmes pas de raison de continuer à discuter avec lui, d’autant qu’avec son tempérament de metteur en scène il pouvait à tout moment imaginer Dieu sait quoi, par exemple nous demander d’interpréter d’authentiques cadavres. Nous saluâmes donc et sortîmes. »

     



    Même si je pense qu’il m’a manqué des clés pour saisir tout l’intérêt de ce roman c’est une lecture que j’ai grandement appréciée et qui me donne envie de découvrir l’auteur plus avant. Merci à Sacha qui reprend le flambeau du Mois de l’Europe de l’Est avec Une rentrée à l'Est et me donne l’occasion de le découvrir.

     

    L’avis de Claudialucia, celui de La barmaid aux lettres.

     


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