• Guy Goffette, Géronimo a mal au dos, Gallimard

    Guy Goffette, Géronimo a mal au dos, GallimardLe poète et éditeur belge Guy Goffette est mort le 28 mars 2024. Il était né en 1947 dans une famille ouvrière repliée sur elle-même, battu par son père. Il a été d’abord enseignant puis éditeur, poète, écrivain.

     

     

    Guy Goffette, Géronimo a mal au dos, GallimardGéronimo a mal au dos. Simon, le narrateur, revient dans la maison de ses parents à l’occasion du décès de son père Georges, dit Géronimo. C’est l’occasion pour lui de se remémorer son enfance douloureuse : Simon a été un enfant battu, recevant ses torgnoles quasi quotidiennes. Il a souffert de grandir dans un foyer sans tendresse ni gestes d’affection. Il reproche enfin à ses parents leur pingrerie maladive.

    Simon a tenu grâce à son amour des livres -interdits à la maison- et de la nature environnante -ce dernier partagé avec son père. A l’âge adulte il a quitté cette famille qui l’étouffait et a cherché l’amour ailleurs. Il est passé de femme en femme, il a voyagé, il a évité les réunions de famille, ce que lui reprochent ses frères et sœur. La mort de son père l’a ramené sur les lieux de son enfance où il revisite ses souvenirs à la recherche de preuves que celui-ci l’aimait malgré tout.

     

     

    Je comprends que ce père s’est conformé à un modèle social de pater familias à qui on doit respect et obéissance. Ce faisant il a rendu son fils malheureux et s’est privé lui-même d’une relation apaisée avec celui-ci. Il me semble que la rigidité du père a poussé le fils à se comporter en rebelle. Devant le cercueil de Géronimo les sentiments de Simon sont très ambivalents, mélange de rancoeur, de fierté pour l’homme juste qu’était son père à l’extérieur de la famille, de pitié pour le vieillard invalide qu’il était devenu. Je souhaite au narrateur que ses réflexions lui apportent un apaisement.

     

     

    Ce livre est dédié « A l’homme de ma vie, Géronimo, mon père ». Ce que je lis par ailleurs sur Guy Goffette me confirme que cet ouvrage est fortement autobiographique. L’auteur analyse finement les sentiments de son personnage, c’est un texte émouvant et fort bien écrit. Pas de doute, l’auteur était poète.

     

    L'avis de Keisha.


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  • Commentaires

    1
    Vendredi 19 Avril à 12:18
    Sacha
    Ce n'est pas le type de récit dont j'ai envie en ce moment, mais je vois qu'il est touchant et poétique malgré le vécu difficile dont il parle
      • Vendredi 19 Avril à 13:31

        Tout à fait.

    2
    luocine
    Samedi 20 Avril à 19:28
    luocine

    c'est incroyable ce genre d'éducation, pauvre enfant et pauvre père (finalement!) qui n'a pas su aimer son fils

      • Dimanche 21 Avril à 10:20

        Une éducation qui fait des dégâts, c'est sûr.

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