• Hubert Mingarelli, Un repas en hiver, Stock

     

    Hubert Mingarelli, Un repas en hiver, StockHubert Mingarelli est mort le 26 janvier 2020. Né en 1956, il arrête ses études en seconde et s'engage à 17 ans dans la marine nationale. Il y reste trois ans puis fait différents petits boulots. Il écrit d'abord pour la jeunesse, son premier roman adulte date de 1999.

     

     

    Hubert Mingarelli, Un repas en hiver, StockUn repas en hiver. En Pologne, pendant la seconde guerre mondiale, ce sont trois soldats allemands, trois camarades, trois amis. Parce qu'ils répugnent à participer une fois de plus à un massacre de Juifs, ils se sont portés volontaires pour tâcher d'en débusquer un qui se cacherait dans les environs. Une fois le travail accompli ils s'arrêtent dans une maison abandonnée, dans l'idée de s'y réchauffer et d'y manger un peu. Plus de la moitié du roman est occupée par la préparation et la consommation du repas. Il faut trouver du bois pour le feu, l'eau chauffe très lentement. Arrive un Polonais qui passait par là et qui semble en vouloir très violemment au prisonnier juif.

     

     

    Hubert Mingarelli nous raconte une histoire d'amitié entre trois soldats que les violences de la guerre ont rapprochés au point qu'ils sont devenus comme des frères. Ils partagent inquiétudes au sujet de la famille dont ils sont séparés, relations difficiles avec un lieutenant peu compréhensif et -ce qui est évoqué dès le début mais nommé tardivement- participation à la shoah par balles. C'est ce dernier point qui me met mal à l'aise. Parce que, manifestement, ça ne leur plaît pas à ces trois hommes de devoir massacrer des personnes. Alors ils essaient de trouver des moyens acceptables de se défiler. Sinon ils essaient d'oublier que leurs victimes sont des personnes. Surtout ne pas voir le détail qui montre qu'une main aimante a arrangé ce vêtement ou coiffé ces cheveux. Pas question en tout cas de refuser clairement de faire le travail par crainte de se mettre à dos le reste du régiment.

     

     

    Ce que l'auteur nous présente c'est ce qui est étudié dans Des hommes ordinaires. Comme dans l'ouvrage de Christopher Browning, les personnages d'Hubert Mingarelli sont des réservistes d'une quarantaine d'années. Ce ne sont pas des nazis fanatiques mais ils sont devenus des tueurs par esprit de camaraderie.


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  • Commentaires

    1
    Mardi 3 Mars 2020 à 21:34

    Je me souviens avoir lu ce livre (jusqu'à ce jour, le seul d'Hubert Mingarelli) et j'avais beaucoup aimé l'ambiance et le thème. Bonne idée pour lui rendre hommage !

      • Mercredi 4 Mars 2020 à 09:29

        Encore un auteur que je découvre à l'occasion de sa mort. Je l'ai choisi parmi le stock de son oeuvre disponible à ma bibliothèque, d'après la 4° de couverture.

    2
    Dimanche 8 Mars 2020 à 10:55

    Je ne connaissais pas cet auteur et je note son roman au passage.

      • Dimanche 8 Mars 2020 à 11:30

        Ca donne à réfléchir sur la responsabilité individuelle.

    3
    Samedi 14 Mars 2020 à 17:17

    c'est drôle, j'ai découvert cet auteur il y a peu - avec Une rivière verte et silencieuse que j'ai bien aimé.

      • Dimanche 15 Mars 2020 à 08:01

        Un auteur qui a un certain succès, au moins à ma bibliothèque, si j'en juge par le nombre de titres disponibles.

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