• Isaac Bashevis Singer, Shosha, J'ai lu

    Le narrateur, Aaron Greidinger surnommé Arele ou Tsutsik, est un jeune écrivain qui tire le diable par la queue, plaçant à l'occasion ses textes dans un journal yiddish. Nous sommes à Varsovie, peu avant le début de la seconde guerre mondiale. Arele et ses amis savent que le danger s'approche. On évoque la possibilité de quitter la Pologne mais en même temps, on ne veut pas s'y résoudre. Les discussions sont empreintes d'une ambiance de fin du monde. On parle beaucoup de suicide et on prétend ne pas craindre la mort.

     

     

    Voici que débarquent Betty, une actrice américaine et son amant, le riche homme d'affaires Sam Dreiman. Ils sont à la recherche d'une pièce de théâtre dans laquelle Betty pourrait jouer et Arele va se charger de l'écrire, financé par Sam. C'est à ce moment aussi que Arele retrouve Shosha qui fut sa petite voisine et amie d'enfance. Shosha est une jeune fille simple et naïve, un peu demeurée intellectuellement et qui n'a pas grandi physiquement. Arele s'installe chez Shosha et sa mère, Bashele, où il retrouve avec plaisir l'ambiance de son enfance.

     

     

    Dans Un éternel Treblinka, Charles Patterson parle beaucoup de Isaac Bashevis Singer auquel il a dédié son ouvrage. Il cite Shosha comme un roman en partie autobiographique et dans lequel l'auteur affiche son végétarisme. J'ai en effet relevé plusieurs passages :

    "(...) nous nous rendîmes aux abattoirs. Les mêmes murs tachés de sang, les poules et les coqs allant à la mort en criant de la même voix :"Qu'ai-je fait pour mériter ça ? Assassins !" Le soir était tombé, et la lumière crue des lampes se reflétait dans les couteaux des sacrificateurs. Des femmes se pressaient vers eux, chacune avec une volaille. Des porteurs chargeaient des paniers de bêtes mortes et les emportaient pour les donner à plumer. Cet enfer rendait dérisoire toutes ces inepties au sujet de l'humanisme. Cela faisait longtemps que j'envisageais de devenir végétarien, et à cet instant, je fis le serment de ne jamais toucher à un morceau de viande ou de poisson."

    "Trois jours avant Yom Kippour, Bashele acheta deux poules -une pour elle et une pour Shosha- avec lesquelles serait pratiqué le sacrifice rituel. Elle voulait acheter un coq pour moi, mais je ne voulus pas permettre qu'un animal meure pour le rachat de mes péchés."

     

     

    Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce livre, c'est la peinture de ce monde et de cette culture yiddish disparus. Les personnages parlent le yiddish, lisent livres et journaux en yiddish, vont assister à des pièces de théâtre en yiddish... Les chrétiens -les Polonais- n'apparaissent qu'à la périphérie. Au début j'ai trouvé le style très simple mais petit à petit j'ai été prise par un sentiment de nostalgie et gagnée par l'impression d'une perte irrémédiable.

     


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  • Commentaires

    1
    keisha
    Mardi 13 Décembre 2016 à 08:25

    ah j'ai lu ça il y a trèstrès longtemps, aucun souvneir, sauf que j'avais lu plusieurs romans de l'auteur, j'aime bien ce monde (disparu)

      • Mardi 13 Décembre 2016 à 16:33

        Oui, moi aussi je l'avais lu il y a longtemps et, de même, je n'en avais aucun souvenir.

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