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Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido, Blacksad, Dargaud
1. Quelque part entre les ombres
Le détective privé John Blacksad enquête sur le meurtre de son ancien amour, l’actrice Natalia. Cette bande dessinée reprend tous les codes du roman noir classique : privé taciturne, femme fatale, loubards à la solde d’un homme d’affaire malhonnête, police impuissante. L’originalité et la grande réussite est que les personnages sont des animaux -ou plus exactement des animaux anthropomorphes, tête d’animal sur un corps (plus ou moins) humain- : Blacksad est un chat (noir), le commissaire Smirnov un chien loup…
Certains animaux sont particulièrement bien choisis, en fonction du caractère supposé de l’animal qui s’accorde avec celui du personnage représenté. Le dessin est fin et les détails soignés, je trouve cela très bien réussi et plaisant à lire.
Blacksad est engagé par une directrice d’école dévouée pour enquêter sur la disparition d’une de ses élèves. Il découvre alors que le quartier périphérique de The Line où se passent les faits est le théâtre d’affrontements racistes. Un groupuscule fasciste de suprémacistes blancs baptisé Arctic Nation fait régner la terreur. Lors de son enquête notre héros fait la connaissance du journaliste Weekly, une fouine qui ne se lave que trop rarement.
Blacksad retrouve par hasard une vieille connaissance de sa jeunesse, le professeur Otto Liebber, brillant savant atomiste. Il fait aussi la connaissance de la belle Alma Mayer, écrivaine, dont il tombe amoureux. Quand un proche de Liebber est assassiné, notre héros acquiert la conviction qu’il s’agit d’une erreur et que c’est son vieil ami qui était visé. Le professeur cacherait-il quelque chose ?
Le cadre est celui du début de la Chasse aux sorcières avec des manifestations anti « rouges ». Cette époque est aussi une période d’affrontements autour de l’arme nucléaire. Certains -le professeur Liebber- pensent qu’elle peut être une garantie pour la paix, d’autres sont terrorisés à l’idée d’une guerre atomique au point de creuser un abri dans leur jardin.
Blacksad est à la Nouvelle Orléans où il a été embauché par le producteur de musique Faust Lachapelle pour y retrouver le musicien Sebastian Fletcher, dit « Little Hand », qui a disparu. Il fait équipe avec Weekly, journaliste précédemment croisé.
L’ambiance est excellemment rendue. C’est celle des bars à musique et du carnaval avec une vieille sorcière qui pratique la magie qui guérit (?).
A la poursuite d’une voiture volée, Blacksad croise une bande de motards, un écrivain maudit, un avocat prêt à prendre toutes les affaires, une riche héritière en fuite cachée dans un cirque et deux policiers qui lui en veulent depuis Âme rouge.
6. Alors, tout tombe, 1ère partie
Blacksad est embauché par Kenneth Clarke, président du syndicat des travailleurs du métro, qui s’oppose à la construction d’autoroutes urbaines et au démantèlement du réseau de transports en commun et dont la vie est menacée pour cette raison. Il affronte la mafia des belettes au service du maire et de son chef des travaux, Solomon, un mégalomane qui veut marquer la ville de son empreinte.
7. Alors, tout tombe, 2nde partie
Blacksad mène l’enquête sur le meurtre de Kenneth Clarke et sur celui d’Iris Allen, directrice d’une compagnie de théâtre et créatrice du festival Shakespeare in the park.
Un récent compte-rendu chez Je lis, je blogue m’a donné l’envie de revenir à cette série dont j’avais déjà lu les cinq premiers tomes. Je la trouve excellente. L’ambiance des romans noirs des années 50 me paraît particulièrement bien rendue avec les gangs mafieux, les dirigeants corrompus et les enquêtes complexes à plusieurs niveaux. Le dessin est superbe, fourmille de détails réalistes et s’accorde particulièrement bien au scénario. C’est plein d’invention, une vraie réussite et toujours un régal à la relecture.
Tags : Bande dessinée, Policier, Etats-Unis, Relecture
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Commentaires
Je suis ravie que tu aies apprécié cette BD. J'adore la manière dont les auteurs s'approprient les codes du polar, le jeu avec les références à la littérature, au cinéma et même à la peinture (comme sur la planche que tu as choisi où le dessinateur rend hommage à Hooper). C'est un vrai plaisir de lecture
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Samedi 4 Mai à 12:56
Oui, celui ci je l'ai vu mais il est possible que d'autres m'ait échappé. C'est un excellent travail et un régal de lecture.
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C'est très bien fait.