• Robert Harris, Fatherland, Pocket

    Robert Harris, Fatherland, PocketBerlin, 1964. Toute la ville se prépare à célébrer le Führertag -les 65 ans d'Hitler- dans des festivités qui doivent durer plusieurs jours. Nous sommes dans une Allemagne qui a vaincu l'URSS et le Royaume-Uni, une Allemagne maîtresse de l'Europe, une Allemagne nazie installée dans la durée. L'inspecteur Xavier March, Sturbannführer à la Kriminalpolizei est chargé de l'enquête concernant la mort par noyade de Josef Bühler, un nazi de la première heure. Mais voici que la Gestapo, en la personne d'Odilo Globocnik, semble très désireuse de faire classer l'affaire comme accident, ce à quoi March ne croit pas. En continuant l'enquête malgré tout il met sa vie en jeu face à des gens prêts à tout pour maintenir dans l'ombre leurs crimes.

     

     

     

     

    L'action de cette uchronie se déroule dans une ville de Berlin en partie transformée selon les plans d'Albert Speer. Ce n'est pas tout à fait Germania -trop cher- mais les constructions monumentales sont nombreuses. Les Allemands sont embrigadés ou préfèrent se taire cependant Xavier March est un personnage qui doute et exprime de plus en plus de questions notamment sur le sort des Juifs qui semblent avoir disparu. Le génocide des Juifs, nous dit Robert Harris, a bien eu lieu mais les autorités en ont fait disparaître toutes les traces. Si, aux Etats-Unis, des bruits circulent il n'y a aucune preuve et cela n'intéresse pas grand monde. J'ai pensé d'abord qu'une dissimulation d'une telle ampleur n'était pas crédible puis j'ai changé d'avis : l'URSS a bien réussi pendant des décennies à passer sous silence ou à minimiser ses crimes (famine en Ukraine, grandes purges, Katyn...). Le message de l'auteur ici c'est que ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire à leur convenance.

     

     

    Ce que j'ai apprécié dans ce roman c'est la peinture de ce monde nazi des années 1960 qui mêle modernité technique du moment et permanence des caractères d'un régime totalitaire : enfant qui dénonce un parents "mal pensant", pratique de l'humour comme seul moyen de critiquer le régime, corruption des dirigeants. On se croirait en URSS à la même époque.

     

    L'avis de Cléanthe.

     


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  • Commentaires

    1
    keisha
    Jeudi 8 Décembre 2022 à 13:14
    keisha

    Les uchronies avec les nazis vainqueurs, il y en a, finalement .

      • Jeudi 8 Décembre 2022 à 14:02

        Oui, j'ai aussi sous le coude Le maître du haut château de Philip K. Dick.

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