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Thomas Hardy, Les forestiers, Phébus
Dans l’Angleterre de la fin du 20° siècle (le roman est paru en 1887), George Melbury est un marchand de bois prospère qui a placé sur Grace, sa fille unique, ses rêves d’ascension sociale. Il lui a pour cela payé des études dans une institution huppée. A 20 ans Grace revient vivre chez ses parents dans le hameau forestier de Little Hintock. Elle y retrouve Giles Winterbone, arboriculteur et presseur de cidre, ami d’enfance amoureux d’elle, simple et fidèle. Elle y fait aussi la connaissance du docteur Edred Fitzpiers un homme séduisant et cultivé mais aussi un coeur d’artichaut. Entre les deux le coeur de Grace balance. Son père aussi hésite : il s’était promis de donner Grace à Giles mais cette jeune fille accomplie ne mérite-t-elle pas mieux qu’un paysan ? Le sentiment qu’on les personnages de leur place sociale joue ici un grand rôle.
Tiraillée entre deux hommes, Grace est bien mal conseillée par son père auquel elle n’est capable de s’opposer que tardivement et les conséquences en sont dramatiques pour le pauvre Giles. Il y a à la fois une analyse des sentiments qui me paraît fort bien vue et des péripéties dignes d’un véritable mélo. Ce qui fait le malheur des personnages c’est le désir ou plutôt le fait d’y céder. L’homme et la femme idéale sont chastes, le ménage modèle un couple sans désir.
Le cadre de l’action est celui d’une petite communauté forestière où tout le monde se connaît. L’auteur donne de belles descriptions de la nature et précise certaines des us et coutumes de ces gens des bois. Le roman prend alors des allures ethnographiques. J’ai trouvé ça intéressant, particulièrement ce qui est dit de la possibilité pour les jeunes paysannes de se ménager des espaces de liberté amoureuse avant le mariage.
C’est une lecture qui m’a plu.
L'avis de Lilly.
Tags : Roman
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Commentaires
C'est le premier roman de Thomas Hardy que je lis et je pense que j'y reviendrai.