-
Anne-Marie Garat, L'enfant des ténèbres, Babel
La petite Millie/Camille a grandit depuis Dans la main du diable. Elle a 24 ans en 1933 quand elle vient s'installer à Paris. Pendant ce temps ses parents, Pierre et Gabrielle Galay, passent des vacances en Allemagne chez leurs amis Weisser dont le fils aîné est un nazi quand les cadets s'opposent au régime. 20 ans après les personnages principaux de ce roman sont les enfants du précédent. Le lecteur croise aussi Sassette/Elise, la fille de la cuisinière des Bertin-Galay, devenue libraire à Paris et agente de renseignements occasionnelle. La période est propice, en effet, à l'espionnage et aux coups fourrés; agitateurs politiques, aventuriers et agents doubles circulent entre l'Italie fasciste, l'Allemagne nazie, l'URSS de Staline et la Hongrie. J'ai apprécié la description bien documentée du cadre politique de l'année 1933.
L'écriture d'Anne-Marie Garat fait la part belle aux sentiments et aux sensations des personnages : les sons, les odeurs, les détails visuels, les contacts et ce qu'on ressent à les éprouver, sont décrits de façon vivante et imagée.Tout le roman est traversé par la nostalgie : nostalgie des amants au souvenir des débuts de leur amour, nostalgie des parents de jeunes adultes qui revoient le petit enfant charmant. Tout cela touche juste et je m'y suis souvent reconnue mais, à la longue, j'ai trouvé que cela faisait répétitif. Je me suis lassée aussi des longues ruminations intimes de certains personnages et des flash-back nombreux. J'ai eu l'impression que cela tournait en rond et que l'action n'avançait guère et j'ai lu le dernier quart des 925 pages en diagonale.
Le dénouement est celui d'un roman-feuilleton avec péripéties improbables et réapparition d'un méchant qu'on croyait disparu à tout jamais. Très clairement l'objet est ici d'alerter le lecteur sur le retour toujours possible du Mal. Cela sonne juste par les temps qui courent. Malheureusement, arrivée à ce point de ma lecture, je suis surtout agacée par les défauts que j'ai dis avant et l'avertissement se noie dans les détails annexes. Après le premier tome que j'avais beaucoup apprécié, cet Enfant des ténèbres est pour moi une déception.
Il me permet en tout cas de participer aux défis Pavés et Epais de l'été.
Tags : Roman, Femmes, Nazisme, Défi/Lecture commune
-
Commentaires
J'ai essayé de lire La main du Diable, que m'avait prêté une amie qui l'avait adoré, mais je n'ai pas pu dépasser les 50 premières pages. Je n'arrivais pas à y rentrer, je trouvais le style trop alambiqué...
Du coup, je passe, tu t'en doutes, mais je salue ta prouesse !!
J'ai en revanche beaucoup aimé son essai "Humeur noire", même s'il n'est pas toujours facilement abordable non plus (mais il est bien plus court que ces romans)..
-
Mercredi 2 Août 2023 à 13:18
On m'en a dit grand bien d'un autre côté, je pense que je le lirai aussi.
-
Ajouter un commentaire
Le tome 1, par contre, vaut vraiment le coup.