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Anne Perry, Un étranger dans le miroir, 10-18
Quand il se réveille à l'hôpital bien mal en point et avec des côtes cassées William Monk ne sait ni comment il est arrivé là ni qui il est. Il semblerait que l'accident dont il a été victime l'a laissé amnésique. Pour lui c'est comme si la vie commençait ce 30 juillet 1856. Il comprend vite que si la police s'intéresse à lui ce n'est pas parce qu'il est un repris de justice mais un membre des forces de l'ordre. Il va reprendre le travail et tenter de résoudre l'affaire de meurtre qui lui est confiée en enquêtant aussi sur son propre passé. Il ne révèle pas son handicap car il a vite compris aussi que l'ancien Monk était un personnage fort déplaisant, arriviste et imbu de lui-même, qui s'est mis à dos son supérieur Runcorn, lequel serait trop content d'avoir un prétexte de se débarrasser de lui.
C'est étrange et fascinant cette histoire d'amnésie. Penser qu'on puisse tout oublier de soi-même au point de changer de caractère. Il me semble que c'est un signe qu'on ne se supportait vraiment plus. Anne Perry a expérimenté cela. A l'âge de 15 ans, alors qu'elle vivait en Nouvelle Zélande, elle a aidé sa meilleure amie à tuer sa mère. Cette histoire est racontée par le film Créatures célestes de Peter Jackson. Plus tard elle a elle-même traversé une période d'amnésie concernant cette époque de sa vie.
C'est avec un grand plaisir que je relis ce premier épisode de la série des William Monk dont la première lecture doit remonter à la sortie de l'ouvrage c'est à dire 1998. Je retrouve des personnages qui ont depuis disparu de la série comme lady Callandra Daviot, une veuve qui ne veut pas se contenter de jouer les potiches à la différence de nombre de dames de sa classe. Elle est bien sur l'amie de la dérangeante Hester Latterly, une jeune femme qui revient tout juste de Crimée où elle a servi comme infirmière aux côtés de la célèbre Miss Nightingale. La première rencontre entre nos deux héros fait des étincelles :
"-Vous posez trop de questions, madame. Vous êtes arrogante, autoritaire, irascible et suffisante. Et vous portez des jugements hâtifs qui ne reposent sur rien. Mon Dieu ! j'ai horreur des femmes intelligentes.
Elle se figea un instant avant que la réponse ne lui monte aux lèvres.
-Et moi, j'aime les hommes intelligents !
Elle le toisa de la tête aux pieds.
-A l'évidence, la désillusion nous guette, l'un comme l'autre."
Ces chamailleries ne font que commencer, pour le plus grand plaisir du lecteur, si vous voulez mon avis.
L'avis de Soie.
Tags : Policier historique
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Commentaires
Merci pour le lien :-)
J'ai vraiment beaucoup aimé ce premier opus, le personnage de Monk m'intrigue.