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Elizabeth Jane Howard, Etés anglais, Quai Voltaire
En lisant la rubrique nécrologique de Martin Amis, j'ai appris que Elizabeth Jane Howard était sa belle-mère (la femme de son père). D'après Le Monde c'est elle qui l'a initié à la littérature. Ca m'a rappelé que j'avais prévu de lire La saga des Cazalet.
En 1937-1938, la famille Cazalet, de riches négociants en bois, trois générations, 17 personnes, passe les étés dans la grande propriété familiale du Kent. Kitty Cazalet, la femme du "Patriarche", surnommée la Duche par ses enfants, organise l'hébergement de tout le monde, secondée par sa fille Rachel, célibataire, et bien sûr par plusieurs domestiques, venus de Londres ou recrutés sur place. Outre Rachel on attend l'arrivée des trois fils Cazalet avec femmes et enfants. L'aîné, Hugh, est un invalide de guerre. Avec sa femme Sybil ils forment un charmant couple amoureux, chacun essayant d'imaginer ce qui pourrait faire plaisir à l'autre : "Il alla écarter les rideaux. Le matin il était réveillé par le jour, mais il savait, ou croyait savoir, qu'elle les préférait ouverts."- Tu n'es pas obligé de les ouvrir. Ca m'est vraiment égal.
- J'aime qu'ils soient ouverts, mentit-il. Tu le sais.
- Bien sûr." Elle renonçait de bon coeur à les garder fermés, car elle savait qu'il aimait respirer. D'accord, le jour la réveillait, mais c'était un faible prix à payer pour un homme qu'elle aimait si fort."
Leur fille Polly, 13 ans, est terrorisée à l'idée qu'une nouvelle guerre puisse éclater. En 1938, au moment de la Conférence de Munich, tout le monde est dans la même angoisse.
Le deuxième fils, Edward, est nettement moins sympathique. Le personnage intéressant du couple est sa femme, Villy. Ancienne danseuse classique, elle a abandonné sa carrière pour se marier et découvert depuis à quel point cette vie de femme au foyer la satisfaisait peu. Rupert est le seul des trois frères qui ne travaille pas dans l'entreprise familiale. Il est peintre et gagne sa vie trop modestement aux yeux de sa jeune épouse Zoë. Elevée pour faire un beau mariage par une mère qui a tout misé sur la beauté de sa fille, Zoë apparaît au départ comme une sotte uniquement occupée d'elle-même. Elle va montrer qu'elle est capable d'évoluer positivement.
Dans ce roman l'autrice met l'accent sur les personnages féminins, femmes et filles. Chacune représente un aspect de la condition féminine à cette époque (chez les riches). Il m'a fallu un peu de temps pour entrer dans ma lecture. J'ai pensé au départ que ces histoires de famille allaient m'ennuyer. Il est fait peu d'allusions au contexte historique. Petit à petit cependant on entre sous la couche superficielle des personnages qui acquièrent une vraie profondeur. L'analyse psychologique est fouillée et j'ai maintenant envie de lire la suite de ce roman que j'ai apprécié.
L'avis de Lilly.
Avec 557 pages, je participe au défi Pavés de l'été repris par La petite liste. On me signale de plus qu'avec 608 pages en Folio ce roman compte aussi pour Les épais de l'été, organisé par ta d loi du cine, squatteur chez Dasola.
Tags : Roman, Femmes, Défi/Lecture commune
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Commentaires
Je ne connais pas cette "saga des Cazalet", mais... ah, je vois sur le site de la fn*c que l'édition en "Folio" comporte, elle, 608 pages! Ce qui veut dire que ce titre, grâce à l'existence de ladite autre édition, peut aussi compter comme un "épais de l'été" ;-)
... je dis ça je dis rien, à vous de voir si ça vous intéresse ou pas de venir vous y inscrire aussi ;-)
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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Mardi 27 Juin 2023 à 12:01
Comme c'est habile ! Mais bien sûr.
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3keishaMardi 27 Juin 2023 à 07:11J'ai lu toute la saga et j'ai adoré. Comme tu le dis, l'autrice met l'accent sur les femmes, et le côté historique est largement abordé, mais sous l'angle du quotidien. Tu verras pas la suite qu'elle parle souvent des repas et du rationnement, ainsi que des vêtements.
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Samedi 1er Juillet 2023 à 10:41
Tu m'as convaincue : je vais aller voir à ma bibliothèque si le tome 2 est disponible (c'est très demandé).
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Ah oui, une grande saga, c'est le bon moyen d'enchainer les pavés de l'été.
N'est-ce pas ?