• Jean d'Aillon, Wartburg, 1210, Plon

    Jean d'Aillon, Wartburg, 1210, PlonAprès Béziers dont il a vu massacrer la population par la soldatesque de la croisade contre les Albigeois, Guilhem d'Ussel décide de quitter son fief de Lamaguère en emmenant ses gens: une partie d'entre eux sont cathares et il craint pour leur vie s'ils restent dans le Toulousain. Son projet est de les mettre à l'abri à Rouen où il possède une maison. Il compte ensuite se rendre en Germanie pour y retrouver le Minnesänger -troubadour- Wolfram d'Eschenbach, rencontré autrefois. Commence alors un long périple de plusieurs mois à travers le royaume de France. On n'avance pas vite quand on va à charrettes chargées de familles et qu'on doit affronter marauds et guerriers désireux d'en découdre. Ma foi, ce qui m'intéresse le plus dans ce roman ce sont ce voyage et ses préparatifs.

     

     

    Depuis que je lis les aventures de Guilhem d'Ussel j'ai l'habitude des descriptions parfois caricaturales des personnages: les nobles dames sont belles, les fidèles serviteurs ont les traits grossiers mais de bon yeux et le mal se lit sur le visage des méchants. Ainsi de ces "quelques douzaines de scélérats déguenillés, avec des figures effroyables, des yeux de fauves, des bouches tordues par la rage et l'envie de tuer. Ils surgissaient par vagues, depuis le chemin, tels une armée de rats affamés armés de piques, d'épieux, de coutelas et de haches". Ces simplifications m'ont toujours fait un peu tiquer. Quand on compare des gens à des rats cela me gêne beaucoup plus.

    Dans le présent épisode je suis surtout choquée par l'irruption d'une sorcière -la méchante belle-mère de Blanche-Neige, ici nommée Blancheflor- qui participe à un sabbat avec d'autres maudits. L'auteur aurait pu nous épargner les nains et Hansel et Gretel mais surtout il n'y a aucun recul sur la figure de la sorcière et le fait que certaines passent au bûcher sur simple dénonciation des voisins. C'est présenté comme une opération de salubrité publique sauf quand la victime est une femme innocente dénoncée par une sorcière. Avec une justice qui travaille à charge il faudrait m'expliquer comment on fait la différence entre l'innocente et la "vraie" sorcière. Nous sommes quand même au 21° siècle! Il faudrait peut-être faire lire Mona Chollet à Jean d'Aillon?

     

     

    Si j'abdique mon sens critique il reste que c'est une lecture plaisante du fait des nombreuses péripéties et pas trop angoissante vu qu'on sait dès le départ que le héros gagne toujours à la fin. La série est inégale et Wartburg n'est sans doute pas le meilleur.

     


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