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Jean-Luc Schwab, Itinéraire d'un triangle rose, J'ai lu
Rudolf Brazda (1913-2011) est né en Allemagne de parents Tchèques. Condamné en 1937 pour homosexualité il est expulsé d'Allemagne et choisit de s'installer en Tchécoslovaquie. Après l'annexion du pays par les nazis il est de nouveau condamné et envoyé au camp de concentration de Buchenwald en août 1942. Affecté d'abord à la carrière de pierre du camp, où le travail est particulièrement dur, Rudolf doit ensuite à son métier de couvreur de se retrouver dans un kommando bâtiment, moins rude. Il y fait la connaissance de Fernand Beinert, originaire d'Alsace et communiste comme lui avec qui il se lie d'amitié. Il y a une solidarité entre les détenus communistes qui fait partie des éléments qui ont permis à Rudolf de survivre. Après la libération de Buchenwald, Rudolf suit Fernand en Alsace, où il se fixe.
Jean-Luc Schwab est délégué régional en Alsace de l'association Les oublié-e-s de la mémoire qui oeuvre pour la connaissance et la reconnaissance de la déportation pour motif d'homosexualité. Il a fait la connaissance de Rudolf en 2008 après avoir lu un article sur lui dans la presse locale. A partir de ce moment là ils se sont rencontrés régulièrement et ils ont voyagé ensemble sur les anciens lieux de vie et de déportation de Rudolf. L'auteur a croisé les entretiens qu'ils ont eu avec des témoignages d'autres personnes et des recherches dans les archives allemandes, tchèques et françaises.
J'ai apprécié de découvrir la vie insouciante de Rudolf avant son arrestation, dans une petite communauté homosexuelle qui ne se cache pas vraiment malgré les nazis et la délation. J'ai appris des choses sur le fonctionnement du camp de Buchenwald -je crois bien que je n'avais jamais rien lu sur ce camp. Les déportés pour homosexualité y ont toujours été minoritaires (moins de 1 %). Ils sont 75 à la fin de l'année 1942, 189 fin 1944. On estime aujourd'hui qu'en tout 10 000 personnes ont été déportées pour homosexualité dont 40 % seulement ont survécu, un chiffre qui correspond au taux de survie global des déportés en camps de concentration.
Tags : Nazisme, Histoire, LGBTQI
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Commentaires
Cela pourrait bien m'intéresser, dis donc!
Je cherchais le livre de Pierre Seel, plus connu, et je suis tombée sur celui-ci.