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Martin Walser, Ressac, Robert Laffont
Martin Walser est mort le 28 juillet 2023 au bord du lac de Constance, une région où il était né en 1927 et qu’il n’a jamais quittée. Pour Le Monde il était l’un des plus grands écrivains allemands de l’après-guerre. C’était un auteur engagé qui a été observateur au procès d’Auschwitz (1963-1965), a manifesté contre la guerre au Vietnam et, plus récemment, a soutenu Angela Merkel dans sa politique d’accueil des exilés (2015). Pourtant il a aussi fait scandale en dénonçant le lancinant travail de rappel de la shoah devenu à ses yeux « une ritualisation sans plus de valeur que des prières marmonnées du bout des lèvres ».
Ressac. Helmut Halm, quinquagénaire professeur de littérature à Stuttgart, est invité par un ancien camarade d’université, Rainer Mersjohann, aujourd’hui installé aux Etats-Unis, à enseigner comme lecteur pendant quatre mois à l’Université de Californie où Rainer dirige le département d’allemand. En Californie Halm est enthousiasmé par la lumière, la chaleur, le sentiment de nouveauté. Il fréquente un petit cercle de professeurs germanophones qui boit sec et joue au skat. A l’université il tombe amoureux d’une étudiante d’une vingtaine d’années, Fran Webb, qui suit son cours de conversation et lui demande des conseils pour rédiger des dissertations pour un autre professeur. En parallèle il prend conscience de son vieillissement.
J’ai trouvé ce roman bien écrit avec de jolies descriptions de petits moments de la vie quotidienne -je pense par exemple à l’amitié entre Halm et une jeune chatte- et une ironie amusante :
« Comment faire à présent pour s’endormir dans l’état de perturbation où il était, il n’en savait rien. Il décida de rester éveillé. Cela fut efficace. Il dut ensuite s’endormir assez vite ».
Si la lecture m’a d’abord plu, à mesure que j’avançais le personnage de Halm m’est de plus en plus apparu comme pathétique avec sa façon de projeter sur ses rencontres avec Fran des choses que manifestement elle-même n’y mettait pas. A partir de la moitié du livre cela m’a ennuyée et je me suis mise à lire certains passages en diagonale. Le texte est aussi très compact, sans pratiquement aucun alinéa, ce qui ne facilite pas la lecture.
Tags : Disparition, Roman, Etats-Unis
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Commentaires
J'avais également lu cette nécrologie très intéressante dans Le Monde, qui donne vraiment envie de lire cet auteur. Tu n'as peut-être pas choisi le bon titre ? Il a une riche biographie. J'avais lu de lui "Une source vive" l'an dernier qui, sans être un coup de coeur, avait constitué une agréable découverte.
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Vendredi 6 Octobre 2023 à 07:17
C'est possible. Je prends ce qui est disponible à ma bibliothèque ce qui m'a, ici, évité l'embarras du choix.
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Bon, une petite déception, ça arrive
Exactement.