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Mohamed Kacimi, L’Orient après l’amour, Actes sud
Mohamed Kacimi est né en 1956 à El-Hamel près de Bou-Saâda, en Algérie, dans une zaouïa, un lieu saint soufi, fondée au milieu du 19° siècle par un de ses ancêtres. L’auteur est donc issu d’une aristocratie religieuse éclairée. A l’école il découvre la langue française, découverte fondamentale pour lui : « Cette langue était donc humaine, vulnérable, elle était langue d’enfants et de rêves. Elle m’a permis, pour la première fois, d’utiliser la première personne du singulier, « Je », sans la faire suivre de la traditionnelle formule : « Que Dieu me préserve de l’usage d’un pareil pronom, car il est l’attribut du diable. »
A partir de ce jour allait commencer ma longue transhumance vers un autre imaginaire.
Je n’ai point quitté une langue maternelle mais une langue divine. La langue français est devenue pour moi la langue natale du Je, langue de l’émergence pénible du Moi. Il ne s’agit point de bilinguisme, ni de déchirement. Le partage est clair. A ma langue d’origine je donne l’au-delà et le ciel ; à la langue française, le désir, le doute, la chair. En elle, je suis né en tant qu’individu. (…)
Je n’écris pas en français. J’écris en « moi-même ». »
Tags : Récit autobiographique, Journalisme, Afrique, Colonisation/décolonisation
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Commentaires
Le sujet est intéressant. La première partie du roman m'a fait penser un peu à l'autobiographie d'Azouz Begag, "Le Gone du Chaâba"
Du fait de ce qu'il dit sur la langue française, peut être ?