• Octavia E. Butler, Liens de sang, Au diable vauvert

    Octavia E. Butler, Liens de sang, Au diable vauvertDana est une jeune femme afro-américaine qui se retrouve soudain, à plusieurs reprises dans un court laps de temps, propulsée dans le passé, plus de 150 ans en arrière, dans une plantation esclavagiste. Dana y fait la connaissance de Rufus, le fils du propriétaire de la plantation, dont elle comprend -à sa grande surprise, car Rufus est blanc- qu’il est un de ses ancêtres. Dans ce milieu hostile où elle est prise pour une esclave, Dana va essayer de sauver sa peau mais aussi d’infléchir le caractère de Rufus pour qu’il se comporte de manière moins violente que son père à l’encontre de ses esclaves.

     

     

    Dans ce roman paru en 1979 Octavia E. Butler nous donne à voir l’esclavage comme de l’intérieur. Les relations entre les esclaves sont étudiées. Du fait de leur plus grande proximité physique avec les maîtres les esclaves de la maison sont parfois considérés comme des collaborateurs par les esclaves des champs dont le travail est beaucoup plus dur. Dana qui parle un anglais châtié, sans accent et sait lire et écrire doit se défendre de ce type d’accusations alors même que ces caractéristiques indisposent grandement les parents de Rufus. L’autrice s’essaie aussi à décrire les sentiments ambivalents entre maître est esclaves. Dana est une femme autonome qui n’a pas l’habitude de se laisser marcher sur les pieds mais, dans le cadre de la plantation, loin de chez elle, témoin et victime de grandes violences, elle constate qu’elle hait Rufus mais qu’en même temps elle lui est attachée. Petit à petit, une part d’elle-même consent à l’esclavage. Elle analyse l’alternance de terreur et de concessions minimes qui empêche les esclaves de se révolter.

     

     

    Malgré son sujet j’ai trouvé cette lecture plaisante parce que c’est écrit comme un roman d’aventure, avec des rebondissements et de façon vivante, très cinématographique : je pouvais presque visualiser certaines scènes. Kindred (titre original) a d’ailleurs été adapté en série aux Etats-Unis en 2022.

    Avec ce roman je découvre Octavia E. Butler (1947-2006) dont j’apprends qu’elle est une référence de l’afro-féminisme américain. Liens de sang est son best-seller. Devenu un classique aux Etats-Unis, il est régulièrement étudié en classes de littérature.

     

     

    Les avis de KathelKeisha et Sunalee.


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  • Commentaires

    1
    Lundi 8 Janvier à 10:07
    luocine

    je vais laisser cette lecture aux américains en espérant que cela change quelque chose à leur comportement vis à vis de leurs compatriotes noirs, mais j'en doute quand je vois qu'ils vont sans doute réélire Trump

      • Lundi 8 Janvier à 13:56

        Croyons que le pire n'est jamais sûr.

    2
    keisha
    Lundi 8 Janvier à 10:58
    keisha

    Oui, j'ai ainsi découvert l'auteure, qui produit une 'SF' fort originale

      • Lundi 8 Janvier à 13:58

        C'est toujours surprenant de découvrir un auteur qui est un classique ailleurs et qu'on ne connaît pas chez nous.

    3
    Lundi 8 Janvier à 20:21
    je lis je blogue

    Il me semblait bien avoir lu de bonnes critiques sur d'autres blogs. Apparemment vous êtes toutes unanimes pour dire que c'est une belle découverte. 

      • Lundi 8 Janvier à 20:58

        Oui, tout à fait.

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    4
    Mardi 9 Janvier à 12:13

    Coucou !! Voilà une lecture qui m'intéresse beaucoup, justement cette autrice est mentionnée dans le livre que je suis en train de corriger ! Malheureusement il n'est pas dispo dans ma bibliothèque de quartier, mais d'autres livres d'elle le sont, donc je pense me lancer :) Merci beaucoup !

      • Mardi 9 Janvier à 18:28

        Oui, je pense bien que c'est une autrice qui pourrait t'intéresser.

    5
    Mardi 9 Janvier à 17:14
    lilly

    Lu et beaucoup aimé. J'espère relire l'autrice.

      • Mardi 9 Janvier à 18:31

        On dirait que c'est un roman qui a fait un tabac.

    6
    Samedi 13 Janvier à 09:21
    Sunalee

    J'avais en effet beaucoup aimé ! La manière dont c'est écrit, avec des allers-retours vers le passé, rend le livre extrêmement prenant.

      • Samedi 13 Janvier à 09:23

        Tout à fait.

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