• Catherine Dufour, Ada ou la beauté des nombres, Le livre de poche

    Catherine Dufour, Ada ou la beauté des nombres, Le livre de poche Ada Lovelace (1815-1852), fille du poète Byron, est connue pour avoir écrit le premier programme informatique au monde -alors qu’on n’avait pas encore inventé l’ordinateur ! En fait c’est son travail qui a été plus tard la base de l’invention des ordinateurs. Elle a aussi pressenti l’Intelligence Artificielle. Dans cette biographie Catherine Dufour, ingénieure en informatique et écrivaine, nous présente le travail d’Ada et son cadre de vie. Cadre familial avec la présentation de ses ancêtres et de ses proches et des douloureuses relations avec sa mère qui ne manquait pas une occasion de la rabaisser. Cadre sociologique, à savoir la vie dans le monde c’est-à-dire la bonne société.

     

     

    J’ai été peu emballée par le style utilisé qui est celui du langage parlé avec, à l’occasion, du vocabulaire grossier. La grossièreté me gêne. Quant à l’écriture familière elle peut m’amuser par son côté décalé quand elle s’allie à un fond rigoureux. Or je déplore ici un manque de rigueur. Parmi les sources citées on trouve à égalité des ouvrages historiques et des répliques de films.

    Ce qui me chiffonne aussi c’est que l’autrice ait l’air de considérer que les violences intra familiales sont choses normales, compatibles avec l’amour. Ainsi, dans la même page je lis à propos des enfants d’Ada : « Ce qui est plus étrange, c’est qu’ils détestent leur père » et plus loin : « C’est un homme violent. Il tabasse et sa femme, et ses enfants ». Ma foi, ça ne me paraît pas étrange que ses enfants le détestent, ça serait même plutôt sain.

    Après son mariage, Ada a refusé de fréquenter sa mère maltraitante. Cette dernière cependant arrive à s’introduire chez sa fille mourante, chasse les domestiques qui prenaient soin d’elle et interdit l’entrée aux amis. Commentaire de l’autrice : « Être aux côtés de sa fille, qu’elle aime et qui souffre, doit aussi lui importer ». Mais ce n’est pas de l’amour ça, madame, c’est de la volonté de contrôle ou de domination !

     

     

    Sinon j’ai apprécié de découvrir l’histoire d’Ada Lovelace dont la vie s’inscrit dans une période (la première moitié du 19° siècle) de découvertes scientifiques foisonnantes. Cela m’a fait penser à Prodigieuses créatures où c’étaient aussi des femmes qui faisaient avancer la science. Je me suis demandée si le fait que ces terrains de connaissance soient nouveaux avait permis à certaines de les investir dans une société qui, globalement, laissait peu de place aux femmes.


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  • Commentaires

    1
    Samedi 2 Mars à 14:11
    Sacha
    Hum, en effet, avec des parents pareils, c'est mieux de mettre de la distance ! Dommage pour le style qui ne convient sans doute pas trop pour une biographie. Ada Lovelace a par contre de quoi passionner.
      • Dimanche 3 Mars à 10:11

        La personne et la période sont très intéressantes.

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    2
    Samedi 2 Mars à 18:00
    luocine

    en lisant ce billet je suis en train d'écouter France culture à propos des enfants maltraités, la journaliste remarquait que les nazis avaient été des enfants tabassés par leurs parents, et toute l'émission décrit les ravages que provoquent les coups donnés aux enfants par leurs parents,  , alors non la violence faite aux enfants n'est jamais un détail !

      • Dimanche 3 Mars à 10:12

        D'accord avec toi.

    3
    Mercredi 6 Mars à 10:45

    J'ai découvert cette auteure récemment, à l'occasion de l'activité autour des nouvelles proposée par Doudoumatous. Mais c'était dans un genre différent, puisqu'il s'agissait de SF.. J'ai beaucoup aimé son écriture, inventive et énergique. Mais ton avis ne me donne pas envie de poursuivre sa découverte avec ce titre..

      • Mercredi 6 Mars à 11:26

        Dans son compte-rendu à La main gauche de la nuit que je suis en train de lire Sacha met un lien vers une émission de France Culture où Catherine Dufour intervient sur ce roman. J'ai prévu d'écouter ça pour me faire, peut-être une autre opinion d'elle.

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