• TV.jpgLa vérité scientifique sur les effets de la télévision

     

    Avec un tel titre on se doute que la vérité en question ne sera pas vraiment positive et la quatrième de couverture enfonce le clou profondément en alignant les effets délétères du petit écran. Cela m'a d'abord donné l'impression que l'auteur exagérait un peu. Mais ensuite j'ai lu...

     

    Ce qui m'a le plus frappée c'est tout ce qui concerne les atteintes à l'intelligence. Pauvreté du vocabulaire, orthographe déficiente, difficultés à se concentrer, lecture balbutiante... la télé est responsable de tout cela. Pour ceux qui ont commencé à la regarder très jeunes, les effets peuvent même être irrémédiables. Je découvre avec sidération que des parents collent régulièrement devant le poste leur nourrisson de quelques mois. A cet âge là ce n'est pas lui qui demande.

     

    Je relève deux remarques qui m'ont plus particulièrement intéressée : mettre un enfant devant la télé pour qu'il se tienne tranquille "n'est pas totalement différent de supprimer le comportement naturel d'un enfant en le menaçant de représailles physiques. C'est étonnamment similaire à ce qui se passe quand on drogue un enfant pour le rendre inactif avec du laudanum ou du gin."

    Avec les écrans, plus de temps libre passé à ne rien faire, plus d'occasions de s'ennuyer. Or "lorsque l'esprit s'égare et vagabonde, il existe une forte activation des aires cérébrales impliquées dans les processus de raisonnement projectif et de résolution de problèmes. L'effet est d'autant plus marqué que les sujets sont inconscients de leurs errances mentales. En d'autres termes, pendant que nous nous ennuyons, notre cerveau travaille à notre insu. Le temps "perdu" n'est donc pas vide. Il est profondément créateur."

     

    Enfin regarder la télé est mauvais pour la santé. Cela nous incite à "manger plus, bouger moins", fumer ou consommer de l'alcool. La télé est aussi un facteur de violence. Ces aspects du sujet m'ont moins impressionnée que ce qui précède, il me semble que j'étais déjà au courant.

     

    Toutes les affirmations sont solidement étayées par de très nombreuses études scientifiques et sources. En effet, depuis longtemps, les spécialistes de nombreuses disciplines et de nombreux pays se sont largement intéressés aux effets de la télé et ont prouvé autant qu'il le fallait leur nocivité. Ceux qui prétendent le contraire sont soit ignorants soit de mauvaise foi et Michel Desmurget règle leur compte à certains.

     

    Si TV lobotomie est un ouvrage sérieux c'est aussi un ouvrage très accessible. Michel Desmurget explique clairement et il y a de nombreuses anecdotes amusantes qui rendent la lecture facile et passionnante. Radicalement anti-télé il peut parfois paraître excessif. Je ne suis pas d'accord avec lui quand il demande une censure des films beaucoup plus sévère en France, à l'image de ce qui se fait aux Etats-Unis. J'ai été convaincue par contre par tout ce qu'il dit de la nécessité de tenir les petits enfants à l'écart du poste. Je crois que c'est un livre à conseiller fortement à tous les parents et de façon d'autant plus urgente que les enfants sont jeunes. Pour les miens c'est trop tard, ils sont déjà adultes. Mais je vais les inciter à le lire.

     

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  • sartine

    1780. Nicolas le Floch enquête sur la mort d'Edme de Chamberlin, ancien contrôleur général de la marine, tué par la chute du baldaquin de son lit. A première vue cela ressemble à un accident domestique mais il apparaît vite que le lit avait été saboté. Qui en voulait autant à M. de Chamberlin ? Nicolas découvre que les haines sont féroces entre les membres de la famille de celui-ci. Mais il y a aussi des documents qu'il détenait du fait de son ancienne charge et qui sont activement recherchés par diverses personnes. Entre de mauvaises mains ils pourraient fragiliser la position de la monarchie alors en guerre contre l'Angleterre.

     

    Plus je lis les aventures de Nicolas le Floch et plus je les apprécie. Jean-François Parot est arrivé à donner une vraie épaisseur à son personnage dévoué au service du roi mais en même temps toujours soucieux des conséquences de ses actes. En arrière plan les émotions populaires plus nombreuses dans un Paris marqué par l'afflux de déracinés des campagnes annoncent la révolution qui approche. Une période historique que l'auteur connaît bien et où il nous fait entrer aussi par son style inspiré de la langue de l'époque.

     

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  • Tarquin Hall, Le chasseur de gourous, 10-18Le docteur Suresh Jha est un matérialiste reconnu en Inde. Surnommé "le chasseur de gourous", il fait profession de débusquer tous les soit-disant faiseurs de miracles du pays. Leurs trucs et tours de passe-passe n'ont plus de secret pour lui. Mais voilà que le dr Jha est tué par la déesse Kali en personne et devant témoins en plus. Il n'en faut pas plus pour que notre héros, le détective privé Vish Puri se saisisse de l'affaire. Son enquête va le mener des bidonvilles habités par une caste de magiciens à l'ashram de Maharaj Swami, gourou de la nouvelle classe montante.

     

     

     

    J'ai beaucoup aimé cette nouvelle aventure de Vish Puri. L'affaire est bien ficelée, les personnages secondaires intéressants. Mais surtout c'est l'ambiance de l'Inde que je retrouve avec plaisir. C'est tout le cadre de la vie quotidienne dans ce pays qui est bien dépeint : la cuisine; les difficultés à se procurer eau, gaz ou électricité; la vie de famille... Tarquin Hall excelle aussi à décrire ambiances et paysages :

     

    "(...) rien ne pouvait tempérer la frénésie de Delhi aux heures de pointe. De tous côtés, des milliers et des milliers de personnes allaient et venaient malgré cette chaleur d'étuve, au milieu du rugissement des moteurs et des vapeurs d'essence illuminées par les phares. Ouvriers, domestiques, étudiants, tous s'entassaient dans des bus non climatisés; des cyclistes, la chemise trempée de sueur, s'échinaient sur leurs pédales; des familles de trois, quatre, voire cinq personnes circulaient sur leur scooter, les mères assises en amazone, un bébé sur les genoux, les enfants coincés en sandwich au milieu."

     

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  • gallego.jpg

     Ruben Gonzalez Gallego est né à Moscou en 1968. Sa mère était la fille du dirigeant du Parti Communiste espagnol clandestin. Elle donna naissance à des jumeaux dont l'un mourut vite. Le second, Ruben, était atteint de paralysie cérébrale. La mère et l'enfant vécurent enfermés pendant un an et demi puis Ruben lui fut enlevé à la demande de sa famille. Il fut à partir de là placé dans diverses institutions.

     

    Ruben Gonzalez Gallego raconte son enfance dans les orphelinats et les institutions pour enfants handicapés d'URSS. Ses bras et ses jambes sont paralysés. Pendant longtemps il ne dispose pas de fauteuil roulant. Le jour les niania, les nourrices, lui donnent à manger, l'emmènent aux toilettes. Mais la nuit il doit se débrouiller seul. Alors il rampe. Il se laisse tomber de son lit et il rampe à travers les couloirs sans chauffage.

     

    La première chose qui me frappe c'est la ténacité de ce petit garçon intelligent. Car Ruben est intelligent, très intelligent même. Malgré une scolarité décousue il comprend vite et obtient les meilleurs notes de sa classe. Pourtant, puisqu'il ne peut pas marcher, pour le personnel c'est un débile. J'aime beaucoup la photo de couverture. Je trouve que sa volonté et son intelligence se lisent dans son regard.

     

    Ruben Gonzalez Gallego raconte les relations entre les pensionnaires. Certains retournent dans leur famille aux vacances et ramènent nourriture et informations de l'extérieur. On partage avec les autres, c'est la solidarité qui permet de tenir, les plus forts protègent les plus faibles.

     

    L'institution garde les enfants jusqu'à 16 ans. Après, ceux qui ne peuvent pas apprendre un métier utile (comme Ruben) sont relégués à l'asile de vieux. C'est en fait un mouroir pour les handicapés. Les valides vont et viennent à leur guise, se prennent en charge, les invalides sont posés sur un lit, jamais changés, leur gamelle à côté et débrouille toi ! Ils meurent en peu de temps. Ruben résiste quatre ans. En 1990 il s'enfuit et fini par retrouver sa mère. Il vit aujourd'hui aux Etats-Unis.

     

    J'ai beaucoup aimé ce récit que je relis. Ruben Gonzalez Gallego rassemble ses souvenirs par petits chapitres thématiques qui brossent peu à peu le tableau de son enfance hors-normes. Les conditions d'existence sont très dures mais au milieu de cela Ruben frappe par son envie de vivre, sa capacité à voir les bonnes choses plus que les mauvaises, à goûter à chacun des petits bonheurs qui passent. Je dis : "chapeau !"

     

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  • secret

     En 1991, à la veille d'une opération, Sala Kirschner, juive américaine d'origine polonaise, confie à sa fille Ann une boîte contenant sa correspondance et des souvenirs de la période de la deuxième guerre mondiale. Ann Kirschner découvre alors que sa mère, encore toute jeune fille, a été internée dans des camps de travail forcé des nazis en Pologne. Sala Garncarz "faisait en effet partie des cinquante mille esclaves juifs, hommes et femmes confondus, tous jeunes et en bonne santé, déportés depuis l'ouest de la Pologne et considérés comme la propriété de l'Organisation Schmelt, une division SS créée peu après l'invasion polonaise par les Allemands".

    Cette Organisation Schmelt je la connaissais sans savoir son nom, par Oskar Schindler (La liste de Schindler au cinéma). J'ai découvert que ses usines faisaient partie de ce réseau.

     

    Sala est la plus jeune d'une famille de onze enfants de Juifs pieux et pauvres de Sosnowiec, non loin de Cracovie (ce qui manque absolument dans ce livre c'est une carte pour situer les endroits cités). En octobre 1940 la famille reçoit une réquisition pour Raizel, une autre de ses filles, à aller en camp de travail. Or Raizel est une intellectuelle myope et peu résistante. Tous acceptent donc la proposition de Sala de la remplacer. Sala a 16 ans. C'est une adolescente dynamique a qui le carcan familial commence à peser. Ce qui me frappe c'est que d'une certaine façon la déportation a aussi été pour Sala une chance. Cela lui a permis de prendre ses distances avec sa famille (de façon radicale et brutale, certes) et au final de choisir une nouvelle vie.

     

    Jusqu'à la fin de la guerre Sala va connaître différents camps de travail. Elle y est employée au ménage, au secrétariat, à la couture. Les détenus sont autorisés à correspondre avec leur famille ou leurs amis et Sala conserve soigneusement les lettres qu'elle reçoit et des photos en souvenir qui la relient à ceux qu'elle aime. Ce trésor est clandestin, le courrier n'était pas censé être gardé. C'est à partir de ces documents et des souvenirs de sa mère que Ann Kirschner nous raconte son histoire. Elle a recherché aussi ce qu'il était advenu des membres disparus de la famille Garncarz (seules les trois plus jeunes soeurs ont survécu) et présente également les persécutions antisémites à Sosnowiec.

     

    Je n'aime pas le sous-titre "Dans l'enfer des camps de travail nazis" parce que plus que sur le travail et l'organisation des camps Ann Kirschner met l'accent sur les relations entre les prisonniers, la solidarité qui permet de tenir, le courage et la volonté de Sala. C'est une période et des événements tragiques mais ce n'est pas un livre larmoyant.

     

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  • chef

     Alors qu'il apprend qu'il est atteint d'une tumeur au cerveau, le narrateur, Kirpal Singh dit Kip, autrefois cuisinier dans l'armée indienne, reçoit une invitation de son ancien officier, le général Kumar.Celui-ci réside toujours au Cachemire où Kip exerçât et lui demande de venir préparer le repas de noces de sa fille.Depuis Delhi, le voyage en train vers Srinagar est l'occasion pour Kip de se souvenir de sa vie dans l'armée et comment il a appris la cuisine aux côtés du chef Kishen.

     

    Jaspreet Singh touche un peu à tout : à la cuisine indienne aux multiples épices et au conflit entre l'Inde et le Pakistan pour le Cachemire. Il est aussi question de la formation du jeune Kip auprès de son mentor Kishen. Je crois que ça fait un peu trop et je ne suis pas très convaincue par Chef. Je l'ai lu facilement mais je me suis un peu ennuyée. En ce qui concerne le Cachemire, j'avais beaucoup mieux apprécié Shalimar le clown de Salman Rushdie.

     

     

    Chief par Jaspreet Singh
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  • dernier-mogthol-10

     Les moghols sont la dynastie qui régna sur le nord de l'Inde à partir de 1526. Le dernier moghol, l'empereur Bahadur Shah Zafar II, après avoir perdu pratiquement tous ses pouvoirs, fut finalement destitué et emprisonné par les Britanniques suite à sa participation à la révolte des cipayes en 1857.  Le dernier moghol est le récit des événements de cette révolte qui concernent la ville de Delhi, où vivait Zafar. Pour ses recherches -qui ont duré quatre ans- William Dalrymple a travaillé à partir de documents encore inexploités, les mutiny papers, conservés aux archives nationales de l'Inde. Le résultat est passionnant.

     

    William Dalrymple rappelle d'abord le contexte de la présence britannique en Inde, colonisation privatisée sous l'égide de l'East India company. Au début du 19° siècle, les relations entre populations locales et employés de la compagnie changent. Alors qu'au siècle précédent de nombreux Britanniques adoptaient les moeurs indiennes et se mettaient en ménage avec des Indiennes (ce que Dalrymple raconte dans Le moghol blanc), au 19° siècle ces habitudes disparaissent, le colonisateur jette sur la culture indienne un regard de plus en plus méprisant et cherche à imposer sa religion.

     

    La révolte des cipayes éclate en 1857 dans le nord de l'Inde. C'est d'abord une révolte religieuse. Les cipayes sont les soldats indiens de l'East India company. On leur a fourni de nouvelles cartouches dans lesquelles ils doivent mordre. Or la rumeur circule qu'elles contiennent de la graisse de porc (animal impur pour les musulmans) et de vache (sacrée pour les hindous). A Meerut les cipayes se révoltent, des chrétiens sont massacrés.

     

    Le 11 mai 1857 des mutins investissent Delhi. Là aussi, les chrétiens sont massacrés. Il s'agit d'abord de Britanniques mais aussi d'Indiens convertis. Les Européens convertis à l'islam sont épargnés. Zafar est sommé de se mettre à la tête de la révolte. C'est un vieil homme de plus de 80 ans. Il désapprouve mais ne peut refuser. Il sert en quelque sorte de caution morale mais ne commande pas grand chose.

     

    Pendant quatre mois Delhi reste aux mains des révoltés. Elle attire de nouvelles troupes mutinées qui pillent les habitants. Ceux-ci écrivent à l'empereur pour se plaindre. Ce sont ces mutiny papers qui ont servi de source à William Dalrymple et qui montrent un fossé croissant entre les habitants de Delhi et les cipayes. En fait il y a trois camps : les cipayes et les Britanniques occupés à se battre et les habitants pris entre deux feux qui subissent au quotidien les conséquences de toutes ces violences.

     

    En septembre 1857 des troupes britanniques renforcées prennent Delhi. L'heure de la vengeance a sonné pour des officiers fanatisés qui ont parfois perdu des proches au début de la révolte. A leur tour ils vont massacrer et sans discernement, anti et pro-anglais. La couleur de la peau est le seul critère. Leurs journaux et les courriers qu'ils adressent à leurs familles montrent leur absence de remords et le sentiment de supériorité raciale qui les habite. On massacre en bon chrétien, convaincu d'avoir Dieu de son côté. Finalement Delhi est en partie rasée, des trésors architecturaux disparaissent. Zafar jugé et chargé de toutes les responsabilités est exilé en Birmanie où il meurt en 1862.

     

    J'ai trouvé cet ouvrage très intéressant et facile à lire avec beaucoup de témoignages qui le rendent vivant. William Dalrymple montre bien les méfaits de la colonisation, la façon dont leur prétendue supériorité a conduit les Britanniques à se comporter en véritables sauvages et le gâchis qu'il en est découlé à tous points de vue.

     

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  • ERNAUX-Annie-les-annees-folio

    Ce livre m'a été offert à Noël par ma fille qui l'avait énormément apprécié. Je l'en remercie mais je dois dire que mon opinion est plus mitigée.

     

    Née en 1940, Annie Ernaux nous trace là un panoramique de la vie en France depuis l'après-guerre. Elle part de photos d'elle aux différents âges de sa vie pour rappeler ses souvenirs mais elle se place en observatrice extérieure, parlant d'elle à la troisième personne.

     

    Au début j'ai apprécié la peinture de la France des années 50, l'entrée progressive dans la société de consommation avec toutes ses merveilles. Beaucoup de descriptions me semblent très justes. Même si Annie Ernaux est plutôt de la génération de ma mère, j'ai aimé retrouver des souvenirs communs.

     

    Puis assez vite, j'ai trouvé ça ennuyeux et c'est du à ce style qui a un côté impersonnel. Il me donne l'impression que l'auteure ne ressent rien, qu'elle subit sa vie plus qu'elle ne la vit. Par contre il fait bien ressentir l'accélération du temps. A la fin elle explique son choix d'une "autobiographie impersonnelle", "pour, en retrouvant la mémoire de la mémoire collective dans une mémoire individuelle, rendre la dimension vécue de l'Histoire". C'est à ce moment là que, de nouveau, je trouve la lecture intéressante.

     

    Comme bilan je dirais que c'est un livre intelligent et travaillé. Elle dit, et je la crois, qu'il l'a hantée pendant des années. Elle fait une part large à l'évolution de la condition féminine. Ca aussi ça devrait me plaire. Et pourtant ça ne fonctionne pas vraiment.

     

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  • revelation.GIF

     Ce livre m'a été offert à Noël par mon fils qui sait mon goût pour Anne Perry. Je l'en remercie. Je dois reconnaître cependant que je n'ai pas trop apprécié cet ouvrage.

    Peu avant Noël, Emily Radley doit quitter sa famille pour s'en aller en Irlande chez une tante mourante. Dans un village du bord de mer, alors que la tempête menace, chacun semble craindre la répétition d'un drame survenu sept ans auparavant : un jeune marin, seul rescapé d'un naufrage, avait été assassiné. Par qui ? Emily décide de mener l'enquête.

     

    Depuis quelques années les éditions 10-18 nous sortent pour Noël ces courts récits qui mettent en scène des personnages secondaires des aventures de Charlotte et Thomas Pitt (Emily est la soeur de Charlotte). Le résultat est inégal. Pour moi cette année, c'est raté. Son enquête amène Emily à se poser des questions sur son mariage, ce n'est pas dans La révélation de Noël qu'on aura les réponses. Quant aux autres personnages du roman ils sont à peine esquissés et le résultat n'est guère crédible. Anne Perry qui avance à petits pas a besoin de plus de pages pour déployer son talent.

     

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  • mauriceBiographie du couple Thorez

     

    Les congés de fin d'année m'ont donné l'occasion de terminer enfin Maurice et Jeannette dont la lecture n'avançait guère. Je l'ai trouvé très intéressant mais j'avais besoin de pouvoir m'y plonger à tête reposée.

     

    Lire l'histoire de Maurice Thorez et Jeannette Vermeersch c'est lire l'histoire du PCF des années 20 aux années 60 et, pour certains épisodes (le Front populaire, la IV° République), celle de la France. Maurice est le personnage principal. C'est un homme charismatique au contact facile et que beaucoup apprécient. Jeannette est plus en retrait. Je suis frappée de voir à quel point le parti communiste français, comme les autres partis, a laissé peu de place aux femmes en politique. L'un et l'autre sont des staliniens convaincus que rien ne fait dévier de leur attachement pour "l'homme que nous aimons le plus" alors même que l'URSS évolue après l'arrivée au pouvoir de Khrouchtchev.

     

    Annette Wieviorka s'est attachée à ses personnages qu'elle défend contre les accusations malveillantes qui ont été portées contre eux : Maurice, mauvais Français; Jeannette, manipulatrice. Mais en même temps elle n'hésite pas à montrer leurs contradictions qui sont aussi celles de leur parti : la vie bourgeoise qu'ils mènent (financée par le parti), le culte de la personnalité dont ils sont l'objet et qui les coupe peu à peu du peuple alors qu'ils se considèrent comme les représentants de la classe ouvrière.

     

    C'est un livre que j'ai apprécié et qui m'a appris des choses. Ca m'a donné envie de relire les mémoires de Paul Thorez (le fils) qui sont une des sources de Maurice et Jeannette.

     

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