• Paul Auster, Sunset Park, Actes sud

    L’écrivain américain Paul Auster est mort le 30 avril 2024, il était né en 1947. Cet immense écrivain avait publié près de 40 livres traduits dans une quarantaine de langues. Le succès n’a pas été immédiat cependant et ses débuts en littérature difficiles. C’est Moon Palace qui lui apporte la reconnaissance aux Etats-Unis et Léviathan en France, pays où Paul Auster a vécu quatre ans quand il était jeune. J’ai moi-même découvert Paul Auster avec Léviathan, une première lecture qui remonte avant la création de ce blog et qui m’avait plu au point que j’ai beaucoup lu l’auteur dans les années qui ont suivi. Paul Auster était l’époux de Siri Hustvedt, une autrice que j’apprécie aussi et que je devrais relire.

     

     

    Sunset Park. A l’âge de 17 ans Miles Heller a provoqué la mort accidentelle de son demi-frère, responsabilité qu’il n’a jamais avoué à personne. Depuis plus de dix ans il est dévoré par la culpabilité et, sept ans avant le début du roman, il a abandonné ses études et quitté sa famille sans plus leur donner de nouvelles. A 28 ans il est installé en Floride où il a trouvé une forme d’équilibre quand il doit de nouveau partir. Il revient alors à New-York chez son ami Bing Nathan -seule personne de son passé avec qui il soit resté en relation- qui habite un squat à Brooklyn avec deux jeunes femmes. Miles va trouver le courage de reprendre le contact avec ses parents.

     

     

    Le récit se déroule à l’époque de la crise des subprimes qui affecte la situation économique de plusieurs protagonistes. Miles et ses proches me sont fort sympathiques. Ce sont des gens qui réfléchissent, aimants, engagés, fidèles en amitié. Je ne peux m’empêcher d’être attristée par le mal être de Miles qui se répercute sur ceux qui l’aiment. Paul Auster excelle à raconter les histoires de ses personnages et leurs aléas, leurs interrogations. L’analyse psychologique est très bien menée.

     

     

    Le roman est aussi pour l’auteur l’occasion de nombreuses références culturelles : il est question du film Les plus belles années de notre vie (1946) qui a été vu et apprécié par quasiment tous les personnages ; il est question de base-ball qui était une passion de Paul Auster ; il est question de littérature, il est question de l’écrivain dissident chinois Liu Xiaobo, alors en prison (le roman est paru en 2010). Coïncidence, au moment où je lis un passage sur le prix Nobel de la paix mort en détention en 2017, Xi Jinping est en visite à 50 kilomètres de chez moi et la presse locale se félicite de ce que seront servis au menu porc noir de Bigorre et haricots tarbais. Il ne faudrait surtout pas gâcher la fête avec l’évocation des milliers de Ouïghours, opposants ou défenseurs des droits humains détenus en Chine.

     

     

    C’est un roman que j’ai trouvé agréable à lire.


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  • Commentaires

    1
    Vendredi 10 Mai à 19:33
    luocine

    j'aime cet auteur et je suis triste de savoir qu'on ne l'entendra plus !

      • Samedi 11 Mai à 09:34

        Pareil pour moi.

    2
    Samedi 11 Mai à 09:54
    je lis je blogue

    Merci pour ce billet. J'ai été triste d'apprendre le décès de Paul Auster. Je n'ai pas lu ce roman mais il a l'air plaisant en effet. 

      • Dimanche 12 Mai à 08:52

        J'avais bien compris que l'issue de sa maladie serait fatale mais oui, c'est triste.

    3
    Samedi 11 Mai à 18:10
    Sacha
    J'ai lu et aimé ce roman mais bizarrement j'en ai tout oublié
      • Dimanche 12 Mai à 08:51

        Ça ne m'étonne pas. Je me suis dit qu'il me laisserait rapidement peu de souvenirs.

    4
    Lundi 13 Mai à 08:19

    Très bonne idée de parler de Paul Auster. J'ai lu Moon Palace ces derniers temps et c'est un livre que j'ai beaucoup apprécié.

    Merci aussi pour la mention sur les Ouïghours. Cette visite a été trop médiatisée de toute façon ; rien qu'à voir les pays visités (Hongrie et Serbie), il n'y avait aucune illusion à se faire. C'est un régime peu recommandable.

      • Lundi 13 Mai à 15:32

        Et les services secrets chinois qui interviennent en France comme chez eux ! Le 8 mai, tentative d'enlèvement d'une réfugiée ouïghoure à Paris : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-info-de-france-inter/l-info-de-france-inter-6689657

    5
    Lundi 13 Mai à 08:24

    Agréable à lire, et sans doute un peu plus, non? smile C'est vrai qu'Auster sait être agréable à lire, mais il est aussi profond et la psychologie de ses personnages est fine et juste et ses histoires sont intéressantes et éveillent souvent des échos en nous.

      • Lundi 13 Mai à 15:35

        D'accord avec tout ce que tu dis et en même temps, comme je le disais précédemment, je crois que c'est une lecture qui me laissera peu de souvenirs.

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