• En 1885 à Mandalay, en Birmanie, Rajkumar, un orphelin indien d'une douzaine d'années assiste à la prise de la ville par les britanniques. A la suite de la population locale il pénètre dans le palais royal, le palais des miroirs, pour tenter d'y récupérer quelque bien précieux. Là, il croise la reine et surtout une de ses suivantes, Dolly, une fillette de dix ans d'une grande beauté.

    Tandis que Dolly suit la famille royale dans son exil en Inde, Rajkumar fait fortune dans le commerce du teck. Vingt ans après leur première rencontre, il part à la recherche de Dolly.

    A la suite de Rajkumar, de Dolly puis de leurs descendants nous voyageons à travers la Birmanie, la Malaisie et l'Inde pendant tout le 20° siècle. C'est là pour moi le principal intérêt de cette oeuvre d'Amitav Gosh que de nous présenter une fresque de l'histoire du sous-continent.

    J'ai trouvé ce roman pas toujours bien écrit et pas toujours bien raconté mais fort bien documenté. J'ai particulièrement apprécié les péripéties qui se déroulent pendant la seconde guerre mondiale. Alors que la Birmanie puis la Malaisie sont envahies par les Japonais, des populations civiles fuient à travers la jungle dans des conditions très difficiles. Dans le même temps des sous-officiers indiens de l'armée britannique commencent à se poser des questions sur leur engagement. L'Angleterre leur sera-t-elle reconnaissante d'avoir risqué leur vie pour son empire ? A cette époque certains d'entre eux vont se tourner vers la lutte pour l'indépendance.
    Le palais des miroirs m'a permis de découvrir des événements méconnus par moi.
     

    votre commentaire
  • Les Jardins de Cocagne c'est une association d'insertion pour des chômeurs de longue durée. Aux Jardins les personnes apprennent le métier de maraîcher bio. Ils produisent des légumes qui sont vendus par paniers aux adhérents. L'adhésion est de 15 euros par an puis on préachète, par abonnement, 12 paniers. L'abonnement me coûte 127.20 euros et j'ai alors un maximum de 14 semaines pour retirer mes 12 paniers. Un panier est prévu pour quatre personnes mais on peut aussi opter pour des demi-paniers.

    Voici le contenu de quelques-uns de mes derniers paniers (à la belle saison le contenu est généralement encore plus réjouissant ! )

    des kiwis, des pommes de terre, 3 navets jaunes, 3 salades, une tranche de courge

    des carottes, 2 choux romanesco, 3 navets jaunes, 2 radis noirs, une salade, une tranche de courge

    des épinards, 2 grosses pommes de terre, 2 betteraves rouges, une salade, une part de courge

    J'apprécie beaucoup de pouvoir me procurer ainsi des légumes de saison, frais et biologiques pour un prix très concurrentiel. Bien sur, il faut aimer cuisiner les légumes. C'est mon cas. Il faut aussi accepter la surprise de découvrir chaque semaine le contenu du panier. Cela me va aussi. Et comme vous le constatez ci-dessus, on peut sans grand risque faire quelques pronostics (en ce moment c'est soupe au potiron hebdomadaire, miam !)

    Vous voulez en savoir plus sur le réseau Cocagne ? Allez voir par là.

     
     

    1 commentaire
  • L'histoire se passe entre la fin des années 1970 et le début des années 1980 à Colombo, capitale du Sri Lanka, dans une famille chrétienne de la minorité tamoule. Arjie, le narrateur, est un drôle de garçon. A sept ans, le dimanche chez ses grands-parents, il préfère tenir le rôle de la mariée dans les jeux de sa soeur et de ses cousines que disputer des parties de cricket en plein soleil avec son frère et ses cousins.

    En grandissant Arjie prend d'abord conscience que sa différence gêne sa famille puis découvre son homosexualité dans un pays où la chose est niée ou considérée comme une monstruosité. Dans le même temps les tensions entre Tamouls et Cingalais s'exacerbent et donnent lieu à toujours plus de violence. Bientôt ont lieu des émeutes anti-Tamouls à Colombo et la famille d'Arjie est menacée.

    J'ai beaucoup apprécié ce récit fort bien écrit. Les premiers souvenirs d'Arjie sont pleins d'une nostalgie qui renvoie à l'innocence de l'enfance. Le narrateur apparaît comme un petit garçon puis un adolescent intelligent et sensible. Shyam Selvadurai fait avancer en parallèle la découverte par Arjie de son homosexualité et des violences ethniques qui secouent son pays et menacent les personnes qui lui sont proches.
     

    1 commentaire

  • 1472. Kathryn Swinbrooke, médecin et apothicaire à Cantorbéry vient d'épouser Colum Murtagh, mercenaire irlandais au service du roi d'Angleterre. Tous les deux sont missionnés à Walmer, sur la côte du Kent où doit avoir lieu une entrevue entre des émissaires de Louis 11, roi de France et Henry, seigneur du lieu représentant la couronne d'Angleterre.
    Mais voilà que des habitants du village de Walmer meurent empoisonnés. Y-a-t-il un lien entre ces meurtres et la situation politique ? C'est ce que Kathryn va essayer de découvrir tandis que les cadavres s'additionnent.

    J'ai plutôt apprécié ce septième épisode des enquêtes de Kathryn Swinbrooke. Il y a des séries que je préfère dans cette collection Grands détectives chez 10-18 mais Paul Doherty (C.L. Grace est un pseudonyme) rend bien ce que j'imagine être l'atmosphère de la vie au Moyen-âge. Une époque certes violente physiquement (et surtout ici où il y a sept assassinats) mais où le rythme des vies, calqué sur celui de la nature, était beaucoup plus tranquille qu'aujourd'hui. Au milieu des turpitudes de Walmer notre héroïne, calme et posée est aussi un point d'ancrage qui rend la lecture paisible.
     

    votre commentaire

  • Voici un passionnant ouvrage de vulgarisation sur les castes. Qu'est-ce qu'une caste ? Quelle est l'origine des castes ? Comment les castes évoluent-elles et quel rôle jouent-elles dans le monde contemporain ?
    L'auteur présente et commente les différentes réponses qui ont été apportées à ces questions par différents ethnologues. Ca m'a intéressée de découvrir les bases d'une science que je ne fréquente pas du tout habituellement et j'ai trouvé Robert Deliège tout à fait accessible à la néophyte que je suis et en même temps pointu.

    Voici ce que j'ai retenu : les castes ne sont pas comptabilisées précisément mais on peut estimer leur nombre à plusieurs centaines. Certaines castes sont elle-mêmes divisées en sous-castes. Leur extension géographique peut être régionale ou nationale.

    Les membres d'une caste considèrent que leur sang est différent de celui des membres d'autres castes. Comme des races ou des espèces animales. C'est pourquoi la règle d'endogamie (le fait de se marier entre soi) est particulièrement importante. Robert Deliège affirme même que c'est la caractéristique de la caste qui a le mieux résisté au temps, qu'elle se maintient voire se renforce à la fin du 20° siècle. Dans un monde moderne qui change rapidement cette endogamie peut offrir un cadre de solidarité rassurant. Appartenir à une caste c'est appartenir à une grande famille.

    Enfin le système des castes peut parfaitement s'accommoder de mouvements contestataires qu'il s'empresse aussitôt de transformer en castes (la caste des sans-castes!). D'ailleurs le plus souvent les mouvements de caste ne dénoncent pas le système en tant que tel mais plutôt leur propre position au sein de ce système. Ils agissent de façon à faire "monter" leur caste, à la rendre plus honorable (c'est possible, il faut pour cela adopter les comportements des castes supérieures).

    Le système des castes apparaît donc comme particulièrement vivant et vivace, sachant s'adapter à son époque. Il est loin de disparaître.
     

    votre commentaire
  • Zoli est une Tzigane de Tchécoslovaquie. Dans les années 30 sa famille a été massacrée par une milice fasciste et Zoli a ensuite été élevée par son grand-père. Celui-ci lui apprend à lire puis l'envoie à l'école. Elle doit cacher ses connaissances car frayer ainsi avec les gadze est très mal vu parmi les Tziganes. Elle-même sent que ce savoir la rend impure. Zoli a un don apprécié de tous : elle met en chansons la vie et les sentiments de son peuple.

    Après la seconde guerre mondiale Zoli a une vingtaine d'années. Elle est dénichée par l'éditeur Martin Stransky qui veut publier ses oeuvres. Dans l'enthousiasme de la victoire et de l'avènement du communisme les Roms sont des citoyens à intégrer et Zoli un symbole des nouveaux lendemains où les masses prolétariennes accéderont à l'instruction. Elle fait la connaissance de Stephen Swann. Fils d'une mère irlandaise et d'un père slovaque l'Anglais est traducteur pour Stransky. Zoli et Stephen vont s'aimer. Il est attiré par son entrain et sa liberté, elle est plus partagée, craignant toujours le jugement de son peuple. Finalement elle souhaite s'éloigner de lui et lui, ne pouvant la retenir, va la couper de tout ce qui était sa vie.

    J'ai moyennement apprécié ce roman. J'ai mieux aimé la fin, l'exil de Zoli et les péripéties qui lui permettent de rebondir et de se reconstruire. J'ai trouvé que Colum McCann montrait bien à la fois la liberté des Tziganes, détachés de tout lien matériel et au contraire l'enfermement que peuvent être des traditions trop rigides. Alors pourquoi ça ne m'a pas convaincue ? Difficile à dire et je me torture pour écrire ce billet. Le style est travaillé mais m'a parfois semblé un peu artificiel.
     

    2 commentaires

  • Dans ce livre Muhammad Yunus, économiste du Bangladesh, prix Nobel de la paix en 2006 raconte comment il a conçu et mis en oeuvre son projet de "banque pour les pauvres" et quels résultats ont d'ores et déjà été obtenus grâce à cette entreprise.

    En 1974 le Bangladesh a été frappé par une terrible famine. A cette occasion le professeur Yunus et certains de ses étudiants se sont intéressés aux conditions de vie des habitants de Jobra, village voisin de leur université. Ils découvrent alors que les plus démunis sont contraints d'emprunter à des usuriers qui profitent de leur faiblesse et les maintiennent dans une situation de dépendance. Yunus est convaincu que si on leur prêtait à des conditions équitables, de petites sommes pourraient permettre à nombre d'entre eux de s'extraire de la plus grande misère. C'est à partir de là qu'il conçoit, petit à petit, le projet de la banque Grameen.

    Je passe sur les étapes qui l'ont mené de l'expérimentation dans un village à la généralisation dans tout le pays puis à l'exportation vers le reste du monde pour aborder les deux points qui m'ont le plus intéressée dans cette lecture.

    1) Ca marche !
    La banque Grameen travaille aujourd'hui avec 36 000 villages soit plus de la moitié des communes rurales du Bangladesh. Les prêts sont en moyenne de 150$ par emprunteur. En dix ans la moitié des emprunteurs se sont hissés au dessus du seuil de pauvreté et 25% sont prêts à le franchir. "En abordant la lutte contre la pauvreté dans une optique de marché on a permis à des millions d'individus de s'en sortir dans la dignité."

    2) La découverte de la société villageoise bengalie, corsetée par les archaïsmes, l'obscurantisme, l'islamisme. La place des femmes y est particulièrement dépendante et pourtant c'est à elles que Yunus s'est d'abord adressé (94% des emprunteurs de Grameen sont des femmes). Pour cela il a fallu lutter contre tous ces -ismes avec beaucoup de patience mais le résultat est probant. "Etre pauvre au Bangladesh est dur pour tout le monde, mais ce l'est davantage encore quand on est une femme. Et lorsque les femmes se voient offrir une possibilité de s'en sortir, si modeste soit-elle, elles s'avèrent plus combatives que les hommes." De plus elles sont plus attentives à assurer l'avenir de leurs enfants. "L'argent, quand il est utilisé par une femme dans un ménage, profite davantage à l'ensemble de la famille que lorsqu'il est utilisé par un homme." J'avais déjà lu ailleurs que partout le développement passait mieux par les femmes.

    En terminant ce livre je suis surtout surprise que Muhammad Yunus ne soit pas plus connu que ça. Il me semble qu'on a un peu parlé de lui à l'occasion de la remise de son prix Nobel mais c'est tout. C'est un personnage aux idées peu conventionnelles. Il raconte qu'un professeur communiste lui a dit un jour : "En fait, vous donnez de petites doses d'opium aux pauvres pour qu'ils se désintéressent des problèmes globaux. Avec vos prêts solidaires ils dorment sur leurs deux oreilles et ne font aucun bruit. Leur zèle révolutionnaire se tarit. Grameen est l'ennemi de la révolution."  Comme si la révolution était un but en soi ! Avec Grameen Yunus réalise une révolution au quotidien et obtient des résultats.
     

    votre commentaire

  • Au Nouvel Ararat, un monastère de l'évêché de Zavoljsk, plusieurs témoins dignes de foi ont vu Saint Basile revenu sur terre, marchant sur l'eau et criant des avertissements inquiétants. Mais l'apparition est-elle envoyée par Dieu ou par le Diable ? Ou s'agit-il d'une mystification ? Pour enquêter l'évêque Mitrophane envoie tour à tour des émissaires de choix. Mais voila qu'ils sont victimes du revenant. Les nonnes étant interdites sur le territoire du Nouvel Ararat, soeur Pélagie doit se faire passer pour une laïque pour intervenir.

    Le premier épisode de la série (Pélagie et le bouledogue blanc) m'avait moyennement plu. J'ai bien fait de persévérer avec le deuxième qui m'a réjouie. Sous son déguisement, Pélagie rencontre en effet des personnages hauts en couleur. Il faut dire que l'île sur laquelle se trouve le monastère abrite aussi une maison de fous et notre soeur est à un moment en grand danger de tomber amureuse d'un histrion séduisant. Il y a aussi une femme fatale prête à tout pour se débarrasser d'une éventuelle rivale.

    Boris Akounine fait preuve de beaucoup d'imagination ce qui lui permet de fouiller ses personnages et d'avoir une histoire à raconter sur chacun d'entre eux. Le supérieur du monastère, le père Vitali, est ainsi un efficace homme d'affaire qui a fait du Nouvel Ararat un centre de pèlerinage couru par toute la bonne société russe. Menant ses moines d'une main de maître, il rentabilise au mieux leur activité.
    Tout ceci est écrit dans un style léger et fort amusant. Il m'est venu à l'esprit en le lisant que les traducteurs avaient bien fait leur travail.


     

    votre commentaire

  • Un ministre du gouvernement de sa majesté et sa maîtresse égyptienne ont été pris en pleine nuit, transportant un cadavre dans une brouette. Thomas Pitt, toujours à la special branch, est mis sur l'affaire. Sa mission : innocenter le ministre. Pour cela notre héros devra aller jusqu'en Egypte, fouiller dans le passé de certains protagonistes. Pendant ce temps Charlotte mène aussi l'enquête de son côté : le frère d'une jeune domestique du quartier n'a plus donné signe de vie depuis plusieurs jours. Dans la maison où il était employé on ne veut donner aucune explication. Quel secret cherche-t-on à cacher ? Notre héroïne devra s'enfoncer jusque dans le quartier sordide de Seven dial pour trouver les réponses.

    J'ai retrouvé dans cette palpitante aventure de Thomas Pitt tous les ingrédients qui font pour moi le talent de Anne Perry. Des personnages secondaires fouillés : la tante Vespasia, toujours en forme malgré son grand âge; Gracie la jeune bonne des Pitt dont la romance avec l'inspecteur Tellman progresse à grands pas; Victor Narraway le nouveau supérieur de Pitt qui laisse échapper un peu de son passé. Tout cela allant de pair avec une analyse psychologique fine.
     

    votre commentaire
  • Au 19° siècle, dans une province un peu reculée de Russie, Pélagie, une jeune religieuse orthodoxe, est dépêchée par son évêque, le bon Mitrophane, pour mener l'enquête sur des événements qui agitent les alentours. La tante de l'évêque, qui a consacré une bonne partie de sa vie à créer une nouvelle race de chiens (le bouledogue blanc) est au plus mal : on a assassiné l'un de ses spécimens et le choc est terrible pour la vieille femme.
    Sur sa route Pélagie croise deux cadavres décapités. A Zavoljsk, chef-lieu du comté, Mitrophane est aux prises avec le perfide Tintinov, inspecteur du synode. Bien sur toutes ces affaires se rejoindront pour la plus grande gloire de Mitrophane et pour la sauvegarde des âmes de Zavoljsk.

    Pélagie et le bouledogue blanc est le premier épisode d'une trilogie par l'auteur des aventures de Fandorine. J'étais toute contente de mettre la main sur cette nouvelle série et j'ai été un peu déçue. La mise en place de l'action est un peu lente et la lecture ne devient palpitante que dans la deuxième partie.
    La quatrième de couverture informe le lecteur qu'il trouvera dans le style "de subtils pastiches des grands prosateurs russes du 19° siècle." Je dois avouer que c'est un aspect de l'oeuvre qui m'échappe, ne connaissant pas cette littérature. Il reste quand même l'humour de Boris Akounine.
     

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique