• Namwali Serpell, Mustiks, SeuilUne odyssée en Zambie

    En Zambie, de la conquête coloniale au début du 21° siècle, nous suivons les destins croisés de trois familles sur plusieurs générations. Quelques personnages marquants ressortent plus particulièrement, majoritairement féminins. Il y a Sibilla qui est née entièrement couverte de longs poils et cheveux qui repoussent à toute vitesse quand on les coupe; Agnes, espoir du tennis devenue aveugle avant ses vingt ans; Matha dont les yeux n'arrêtent pas de pleurer depuis que Godfrey, son amour, a disparu... Européens, Africains et Indiens se métissent au fil des générations.

     

     

    L'histoire de la Zambie, pays du sud-est de l'Afrique, sert de toile de fond au roman. Il est question de la colonisation et de ses abus (racisme, violences et déplacements forcés de populations), de l'indépendance du pays, de l'épidémie de sida, de l'arrivée des investisseurs chinois. Il y a un peu de fantastique et aussi de l'anticipation quand, au début des années 2000, la population du pays, puis du reste du monde se fait équiper de Perles, une puce électronique dans le doigt qui permet un accès facilité à internet mais bientôt peut-être le contrôle des populations ? Dans ce cas comme dans celui de la recherche d'un vaccin contre le sida les habitants de ce pays pauvre servent de cobayes.

     

     

    Tout ce que j'ai lu sur l'histoire de la Zambie m'a intéressée, d'autant plus que c'est un pays que je ne connaissais absolument pas et que Namwali Serpell a déniché quelques épisodes étonnants. L'intérêt que j'éprouve pour les vies des personnages est plus inégal. Il y a des passages que j'ai trouvés un peu ennuyeux et il me semble qu'on aurait pu retrancher quelques pages à ce gros bouquin. Sur la période qui concerne le temps présent j'ai apprécié la façon dont l'autrice a bien montré la vitalité qui se dégage de la jeunesse du pays et ce malgré le sida, les inégalités criantes et la corruption. C'est enfin un roman qui est fort bien écrit.

     


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  • Tania Crasnianski, Enfants de nazis, GrassetHeinrich Himmler, Hermann Göring, Rudolf Hess, Hans Frank, Martin Bormann, Rudolf Höss, Albert Speer et Josef Mengele, ces cadres du régime nazi ou de la mise en oeuvre de l'extermination des Juifs d'Europe ont aussi été des pères de famille. Comment réagit-on quand on réalise que son père est un criminel de guerre, responsable de meurtres de masse ? C'est la question à laquelle Tania Crasnianski essaie de répondre. Pour cela elle présente d'abord le cadre familial dans lequel ont vécu ces enfants avant la chute du régime nazi ainsi que les fonctions et le rôle des pères dans ce régime. Après la guerre les réactions des enfants sont diverses. Certains (Gudrun Himmler, Hedda Göring) ont consacré leur vie à la défense de leur père. A l'opposé Niklas Frank exprime avec violence sa détestation de son père.

     

     

    Pour cet ouvrage Tania Crasnianski a travaillé à partir d'archives et de livres. Pour diverses raisons Niklas Frank est le seul de ses protagonistes qu'elle ait rencontré. J'ai trouvé qu'elle s'était trop cantonnée au factuel et que l'analyse était insuffisamment approfondie. Impression renforcée par le découpage en huit chapitres, un par famille. J'ai été déçue par la lecture de cet ouvrage. J'y ai retrouvé des personnages que j'avais rencontré précédemment dans Femmes de nazis et je n'ai pu m'empêcher de comparer avec cette lecture plus ancienne qui m'avait beaucoup plus plu.

     

     

    Tania Crasniansk est juriste et n'est pas spécialiste de la question qu'elle traite. Je relève de ce fait une erreur historique : elle parle des Juifs du ghetto de Cracovie qui portaient un brassard avec une étoile jaune. En Pologne elles étaient bleues, en fait. Pourquoi l'autrice s'est-elle alors intéressée à la question des Enfants de nazis ? En introduction elle explique que son grand-père allemand, dont elle était très proche, était militaire de carrière dans l'armée de l'air mais n'a jamais parlé de la guerre avec elle. A partir des mêmes interrogations sur ses grands-parents allemands, Géraldine Schwartz a produit un livre beaucoup plus intéressant. J'ai cependant appris des choses sur les dignitaires nazis dont il est question et il me semble que le présent ouvrage, d'un accès facile, peut être une bonne option pour quelqu'un qui découvrirait le sujet.

     


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  • Josef Winkler, L'Ukrainienne, Verdier Né en 1953 Josef Winkler est un écrivain autrichien, fils de paysans de Carinthie -une région montagneuse du sud du pays. En 1981, alors qu'il peine à terminer son roman Langue maternelle, il décide de louer une chambre chez l'habitant près de son village natal pour y travailler. Il s'installe chez Valentina Steiner avec qui il sympathise et qui lui raconte sa vie : née en 1928 en Ukraine elle est déportée par les nazis en 1943, à 14 ans, pour le travail forcé en Carinthie. Après la guerre elle est restée en Autriche et a épousé un fils de la famille chez qui elle travaillait. L'Ukrainienne est paru en Autriche en 1983, en 2022 en France.

     

     

    Dans la première partie, Josef Winkler raconte son séjour dans la ferme Starzer pendant lequel il commence à prendre des notes sur l'histoire de Valentina. Il aide aussi aux travaux agricoles. La deuxième partie est consacrée au récit de la vie de Valentina que l'auteur appelle Nietotchka Vassilievna Iliachenko. Après la parution de Langue maternelle il est revenu à plusieurs reprises à la ferme enregistrer la fermière. Le texte, dans cette deuxième partie, prend la forme d'une transcription des enregistrements dans un langage parlé avec de nombreuses répétitions et parfois des phrases en ukrainien.

     

     

    La petite enfance de Nietotchka Vassilievna Iliachenko est d'abord marquée par la collectivisation forcée des terres. Son père qui a refusé d'adhérer au kolkhoze est harcelé par les autorités locales. Les biens de la famille sont confisqués et le père finit par quitter la région pour fuir les persécutions. Il ne donne plus de nouvelles à sa famille, la mère élève seule ses deux filles. Nietotchka Vassilievna Iliachenko raconte ensuite la famine qui frappe l'Ukraine à partir de 1931. C'est bien clair pour elle que cette famine a été causée artificiellement. La mère et ses filles survivent difficilement. Elles souffrent de la faim, mangent de l'herbe, mendient, volent. La soeur aînée -elle a dix ans de plus que Valentina- travaille chez des familles qui la nourrissent. Enfin, après l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, les deux soeurs sont envoyées au travail forcé en Autriche.

     

     

    L'édition française comporte une troisième partie qui est la reproduction de lettres de la mère à ses filles. Elles sont restées en contact mais elles ne se sont jamais revues. Nietotchka Vassilievna Iliachenko dit combien cette séparation a été douloureuse pour elle qui était très proche de sa mère avec qui elle a vécu seule une partie de son enfance. Le livre se termine par quelques pages du traducteur qui présente son travail et celui de Josef Winkler. J'ai trouvé cette postface particulièrement intéressante. L'auteur y apparaît comme un écrivain autrichien majeur. J'ai plutôt apprécié cette lecture. Les souffrances de la famille Iliachenko sont représentatives des violences qu'ont endurées les populations des Terres de sang entre 1933 et 1945. Malgré une vie bouleversée Valentina est une femme dynamique et montre qu'elle a réfléchi à ce qui lui est arrivé.

     

    Avec cette lecture je participe au mois thématique Les feuilles allemandes organisé par Eva, Patrice et Fabienne.

     

    Josef Winkler, L'Ukrainienne, Verdier

     


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  • Joann Sfar, La synagogue, Dargaud En 2021 Joann Sfar a failli mourir du covid. Il a été hospitalisé trois semaines. Quand un médecin lui dit : "Il faut vous battre, monsieur" l'auteur se rappelle sa jeunesse niçoise dans les années 1980 et son envie d'en découdre. Dans ce récit autobiographique Joann Sfar nous raconte donc comment il a affronté -ou pas- les fils à papa nazillons qui trainaient dans et devant le lycée Masséna, comment il a pris des cours de kung-fu et comment il a fait partie du groupe de jeunes Juifs chargés de protéger la synagogue de Nice durant les offices. Ces groupes d'auto-défense se sont mis en place après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris en 1980. Le livre est aussi une chronologie des violences antisémites qui ont marqué la vie de l'auteur. La partie bande dessinée est suivie d'une "météorologie antijuive", chronologie des actes antisémites en France depuis sa naissance et copies d'articles de Nice-matin en faisant état. La conclusion est un pessimisme qui ne baisse pas les bras : "Ce livre n'a de sens que par son pessimisme. J'espère que chacune de mes images dit clairement le rejet à la fois de l'action violente et de la voie légale. Je suis vraiment certain que face aux vagues de rage on ne peut rien faire. C'est pas pour ça qu'on va fermer sa gueule".

     

    Joann Sfar, La synagogue, Dargaud

     

    Cet ouvrage est aussi un hommage au père, André Sfar, avocat engagé qui fut un temps adjoint au maire Jacques Médecin. La mère de Joann Sfar est morte quand il avait quatre ans et il a noué une relation très forte avec son père.

    Je n'avais jamais lu de bande dessinée de Joann Sfar. J'avais dû feuilleter à l'occasion un épisode du Chat du rabbin qui m'était tombé des mains, je dois dire. J'ai découvert celle-ci lors du récent passage de l'auteur à 28 minutes. La semaine suivante elle me faisait de l'oeil à ma bibliothèque et je ne l'ai pas regretté. J'ai aimé la réflexion de l'auteur sur les événements décrits et le regard qu'il porte sur le Joann de 16 ans qu'il n'est plus.

     

    Joann Sfar, La synagogue, Dargaud

     

     


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  • Javier Marías, Comme les amours, Gallimard L'écrivain espagnol Javier Marías est mort le 11 septembre 2022. Celui que le Monde présente comme l'un des auteurs castillans les plus lus au monde était né en 1951. Quant à moi je découvre son existence à l'occasion de sa mort.

     

     

     

    Javier Marías, Comme les amours, Gallimard Comme les amours. La narratrice, Maria Dolz, prend chaque matin son petit déjeuner dans une cafétéria où elle observe un couple qui fait de même et qu'elle a baptisé le Couple Parfait. Chaque matin le spectacle renouvelé de leur complicité et de leur bonne entente lui donne du courage pour affronter sa journée de travail chez un éditeur. Un jour, cependant, le Couple Parfait disparaît. Deux mois plus tard Maria apprend que le mari, Miguel, a été assassiné dans la rue par un déséquilibré. Elle se décide alors à aborder Luisa, la veuve, qui l'invite chez elle où elle fait la connaissance de Javier qui fut le meilleur ami de Miguel.

     

     

    Il ne se passe pas grand chose dans ce roman, si ce n'est quand Maria découvre fortuitement que les circonstances de la mort de Miguel sont plus troubles qu'il n'y paraît. L'intrigue est surtout un prétexte à une réflexion sur le deuil et le sentiment amoureux. Maria a en effet entamé une liaison inégale avec Javier. L'analyse psychologique est approfondie, j'y retrouve des choses que j'ai moi-même ressenties. L'auteur appuie sa réflexion sur l'histoire du Colonel Chabert de Balzac ou des épisodes des Trois mousquetaires (les deux morts de Milady). C'est intelligent, cultivé et très bien écrit. Les digressions sont fréquentes, certaines que je trouve un peu longues. Enfin il me semble que c'est le genre de roman dont rapidement je n'aurai plus de souvenir c'est pourquoi, bien que j'en ai apprécié la lecture, mon avis n'est pas enthousiaste.

     

     

    L'avis de Keisha.

     


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  • Gueorgui Vladimov, Le fidèle Rouslan, 10-18"Dans ce petit square -tout comme au terrain d'exercice- deux hommes sans vie, couleur gamelle d'aluminium, se tiennent perchés Dieu sait pourquoi sur des socles : l'un, sans bonnet, à le bras tendu en avant, la bouche ouverte, comme s'il venait de jeter sa canne et s'apprêtait à ordonner : "rapporte!"; l'autre, coiffé d'une casquette, ne montre rien du bras mais a la main glissée sous le revers de sa tunique d'uniforme : tout, dans sa personne, laisse entendre que c'est à lui qu'il faut "rapporter"."

     

    Ecrit dans les années 1960, Le fidèle Rouslan a circulé en URSS sous forme de samizdat avant de paraître anonymement en Allemagne en 1975.

     

     

    Rouslan est chien de garde dans un camp du goulag. Après la mort de Staline (1953), les camps sont fermés petit à petit et les prisonniers libérés. Du jour au lendemain Rouslan se retrouve sans emploi et sans comprendre ce qui lui arrive. Alors qu'il tente de survivre et de donner un sens aux événements il se souvient de l'époque de son dressage et des années de Service qui ont suivi.

     

     

    A travers le personnage de Rouslan l'auteur nous présente la répression dans un camp du goulag, la mise au pas des prisonniers par la terreur. Le roman montre aussi comment, même après la libération physique, le formatage effectué sur les détenus et leurs gardiens, les violences qu'ils ont subies ou fait subir, les empêchent de s'adapter à une autre vie. L'interprétation personnelle que fait Rouslan des événements permet à l'auteur de jeter un regard sarcastique sur le régime totalitaire soviétique. J'ai apprécié cette lecture.

     

     

    L'avis d'Henri.

     


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  • Ieva Ozolina, 50 mitaines et moufles à tricoter comme en Lettonie, Editions de Saxe

     

    Après les chaussettes et les bonnets je tricote cette année des moufles pour mon entourage. Comme vous pouvez le constater ci-dessus j'ai déjà bien avancé la réalisation de mes cadeaux de Noël et je continue. Difficile de résister aux modèles somptueux que contient ce livre. Elles sont toutes en jacquard.

     

     

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  • Nicholas Evans, Les blessures invisibles, PocketL'écrivain britannique Nicholas Evans est mort le 9 août 2022. Né en 1950 il était surtout connu pour son premier roman, L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, adapté au cinéma par Robert Redford. Il semble que tous ses romans se déroulent, au moins en partie, dans le Montana.

     

     

     

     

    Nicholas Evans, Les blessures invisibles, PocketLes blessures invisibles. Accusée de meurtre, la mère de Tom Bedford a été condamnée à mort et exécutée quand il avait 13 ans. Pour ne pas avoir à en parler, Tom a inventé une version alternative mais le traumatisme créé par ce drame l'a séparé de sa femme et de son fils Danny auxquels il a toujours caché la vérité. Mais voici que Danny, soldat engagé en Irak, est accusé d'être responsable de la mort de civils. Il encourt la peine de mort. Ces événements vont obliger Tom à affronter enfin son passé.

     

     

    La narration alterne entre le début des années 1960, quand Tom et sa mère, jeune actrice prometteuse, vivent le rêve hollywoodien et les années 2000, temps présent du procès de Danny. Ces aller-retour sont l'occasion pour l'auteur de nous présenter le monde du cinéma, décrit comme artificiel et où les relations sont fausses, et le traumatisme qu'a été la seconde guerre du Golfe pour un certain nombre de soldats américains. Je n'ai pas vraiment apprécié ce roman. Je l'ai lu sans difficulté mais il m'a semblé que les thèmes abordés l'étaient de façon convenue et que l'auteur enfilait un peu trop facilement les lieux communs. Ainsi le milieu du cinéma est montré comme celui des faux-semblant et, par l'exemple du western, opposé aux sentiments vrais des vrais cow-boys du Montana. J'ai tendance à penser que la réalité est toujours plus nuancée. Par ailleurs Nicholas Evans a chargé la barque de ce pauvre Tom Bedford en ajoutant au traumatisme dont j'ai parlé précédemment un secret trouble entourant sa naissance et ses premières années et un séjour dans un internat anglais où il a été martyrisé par des professeurs et des condisciples sadiques. Cela fait un peu beaucoup. Je ne peux m'empêcher de penser que cela a surtout pour but de remplir des pages.

     


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  • Sofi Oksanen, Quand les colombes disparurent, Stock En Estonie, pendant la seconde guerre mondiale et après, deux cousins font des choix très différents face à l'histoire tourmentée de leur pays. Roland lutte pour l'indépendance, contre les Soviétiques, contre les nazis puis de nouveau contre les Soviétiques. Il vit dans la clandestinité. Edgar, au contraire, a à coeur d'être toujours du côté du manche. Quels que soient les maîtres, nazis ou communistes, il s'emploie à en pourchasser les opposants et à effacer les traces de ses précédentes allégeances. Juudit, sa femme, est tombée amoureuse d'un officier allemand avec qui elle a noué une relation dont le devenir l'angoisse profondément. Elle tente de faire passer son anxiété grâce à l'alcool et à la Pervitine.

     

     

    La narration alterne entre la seconde guerre mondiale (1941-1944, période où l'Estonie est occupée par l'Allemagne) et les années 1960, quand le pays est annexé à l'URSS. J'ai mis un peu de temps à entrer dans ce roman. Les événements sont souvent évoqués de façon allusive, l'histoire de l'Estonie supposée connue du lecteur et il y a un certain nombre de choses que j'ai comprises petit à petit. Le dénouement met tout en place. On pourrait dire que tout s'éclaire si ce n'est que c'est un épilogue que j'ai trouvé très sombre. Le message, pour moi, c'est que les régimes totalitaires qui basent leur existence sur la surveillance des citoyens et la répression favorisent la délation et promeuvent des individus totalement dénués de scrupules. Clairement ce n'est pas le meilleur de la nature humaine qui domine dans ces périodes.

     


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    C'est l'automne et il commence à faire froid. Pour se donner du courage, quelques clichés, souvenirs de vacances en 2021 et 2022.

     

    Par la fenêtre de ma chambre d'hôtel - 5

    Hôtel de l'Europe, Poitiers

     

    Par la fenêtre de ma chambre d'hôtel - 5

    Aletti palace hôtel, Vichy

     

    Par la fenêtre de ma chambre d'hôtel - 5

    Sunna guesthouse, Reykjavik (Islande)

     

    Par la fenêtre de ma chambre d'hôtel - 5

    Casa Carpintera, Escalona (Espagne)

     

    Par la fenêtre de ma chambre d'hôtel - 5

    Hôtel du Palais, Rochefort

     

    Par la fenêtre de ma chambre d'hôtel - 5

    Auberge Normande, Ronce les Bains


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