• Rosa Montero, L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir, Métailié

     

    Après la mort du mari de Rosa Montero, son éditrice lui a envoyé le texte du journal de Marie Curie écrit après la mort de Pierre, en lui proposant d'écrire quelque chose. Le résultat est cet ouvrage qui parle de la mort et du deuil, de la vie de couple, de la place des femmes, entremêlé d'éléments de la biographie de Marie Curie. J'ai trouvé intéressant ce que j'ai appris sur elle. Ca m'a fait penser à un livre que j'ai lu et qui parlait aussi de la mort de Pierre Curie.

     

     

    Rosa Montero, L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir, Métailié

     

    Du coup j'ai revu le film Les palmes de M. Schutz, de Claude Pinoteau, qui raconte l'histoire des époux Curie de leur rencontre à la découverte du radium. On les y voit broyer de la pechblende dans un hangar sans chauffage et qui prend l'eau, exactement comme le raconte Rosa Montero. La rencontre de Marie (Isabelle Huppert) et Pierre (Charles Berling), par contre, ne correspond pas à la vérité. Il n'empêche que c'est un film plaisant à regarder. On y voit passer très rapidement Pierre-Gilles de Gennes et Georges Charpak en livreurs de pechblende (j'aime bien ce genre de clins d'oeil).

     

     

     

    J'avais lu sur des blogs plusieurs avis élogieux sur cet ouvrage. J'ai apprécié sa lecture mais pas autant que certaines semble-t-il. Cependant Rosa Montero, dont je n'avais encore rien lu, parle de certains de ses romans et ça m'a donné envie de les découvrir.

     

     

    L'avis de Keisha, celui de Krol.

     


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  • Andrew Taylor, Un parfum de mort, CityEn 1778, Edward Savill, le narrateur, débarque à New-York, envoyé par le Département américain de Londres, pour y recevoir les pétitions et les demandes d'indemnisation des personnes lésées par le conflit du fait de leur fidélité à la couronne. Nous sommes en effet en pleine guerre d'indépendance (1775-1783), période et événements que je ne connaissais que fort peu et dont j'ai découvert qu'elle s'était doublée d'une guerre civile entre indépendantistes et loyalistes.

     

     

    En 1778, New-York est aux mains des loyalistes et encerclée par les indépendantistes. Les campagnes environnantes sont parcourues par des bandes d'irréguliers des deux bords qui commettent des exactions dont les premières victimes sont les civils. Nombre d'entre eux sont venus se réfugier à New-York. Dans la ville dont la seule issue vers l'extérieur est la mer, les pénuries sont importantes. Par ailleurs, deux grands incendies en 1776 et 1778 ont détruit des quartiers entiers. Une cour des miracles s'est installée dans les ruines, peuplée d'esclaves en fuite, de miséreux, de délinquants et de prostituées. Ils se sont construit des abris en toile ce qui fait qu'on donne à ces bidonvilles le nom de Canvas town.

     

     

    Edward Savill est logé dans la famille du vieux juge Wintour. Amené à enquêter sur un meurtre qui a eu lieu dans Canvas town, il découvre des liens entre la victime et la belle-fille du juge, la fascinante et mystérieuse Mme Arabella. Il est question d'une boîte à curiosités sur laquelle de nombreuses personnes semblent vouloir mettre la main. Tout cela va amener notre héros à vivre des aventures et à braver des dangers que ce simple clerc n'avait pas imaginés.

     

     

    A la recherche d'une lecture facile et plaisante, j'ai judicieusement choisi à ma bibliothèque cet ouvrage qui atteint exactement l'objectif. L'enquête n'est pas des plus palpitantes mais la description du cadre historique et géographique m'a fort intéressée et j'ai trouvé le héros plutôt sympathique. Autour de lui, des personnages qui m'avaient semblé manquer d'épaisseur au départ gagnent en profondeur à mesure qu'on avance.

     


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  • Comtesse de Ségur, François le bossu, HachetteFrançois est un gentil garçon de 10 ans, resté bossu après une chute. Il est élevé avec amour par son père, le bon et pieux M. de Nancé mais partout où il passe, les autres enfants se moquent de lui. Heureusement, il rencontre Christine qui le prend tout de suite en affection. Les deux enfants vont se soutenir l'un l'autre car Christine est bien malheureuse aussi. Elle me fait penser à la Sophie des Petites filles modèles : délaissée par ses parents, elle est maltraitée par sa bonne. Son amitié pour François va lui permettre de trouver une famille de substitution. M. de Nancé s'attache à elle, lui donne l'éducation qui lui manquait et joue le rôle d'un père.

     

     

    Je continue ma redécouverte de la comtesse de Ségur. J'avais acheté ce François le bossu chez un bouquiniste il y a quelques années car je me souvenais que c'était un de mes préférés quand j'étais enfant. Aujourd'hui je le trouve très moralisateur. On nous présente un dieu vengeur qui punit très sévèrement les enfants méchants. Face à la volonté divine le bon chrétien ne peut que se résigner. Je dois dire que j'ai du mal avec cette conception des choses, particulièrement quand il s'agit de la mort d'un enfant. Mais pas d'excuse de minorité chez la comtesse de Ségur. Chacun paie à la mesure de ce qu'il a fait et quelque soit son âge.

     


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  • Le point de départ de ce roman est l'histoire véridique, choquante et pathétique du Saint-Louis (un bateau- voir ici). En 1939, le Saint-Louis quitte Hambourg pour La Havane avec à son bord près d'un millier de Juifs qui ont payé fort cher des visas pour Cuba. A destination l'entrée est refusée aux passagers -à part quelques pistonnés ou malades- et après quelques jours le bateau repart pour les Etats-Unis puis pour l'Europe.

     

     

    Le roman : à bord du Saint-Louis se trouvaient les parents et la soeur de Daniel Kaminsky, un garçon de neuf ans qui avait été, peu de temps auparavant, envoyé à Cuba chez son oncle. Les Kaminsky espéraient obtenir leur débarquement en soudoyant un fonctionnaire du port au moyen d'un petit tableau peint par Rembrandt et propriété de la famille depuis plusieurs générations. Ils échouent. Daniel ne les reverra plus et il cesse de croire en dieu. Il découvrira plus tard que le tableau, lui, est bien entré à Cuba.

     

     

    En 2007, Mario Conde, ex-policier -déjà rencontré dans Les brumes du passé- est contacté par Elias Kaminsky, le fils de Daniel. Le tableau vient de réapparaître dans une vente aux enchères à Londres et Elias aimerait savoir quel trajet il a parcouru pour en arriver là.

     

     

    La deuxième partie du roman nous emmène à Amsterdam entre 1643 et 1648. Au milieu du 17° siècle, Amsterdam est pour les Juifs, makom, le bon lieu. Ceux qui ont quitté la péninsule ibérique où ils étaient persécutés ont trouvé là un accueil qui leur permet de vivre, de s'enrichir et de pratiquer leur religion en paix. Nous suivons le jeune Elias Ambrosius, 17 ans, qui, bravant les interdits qui pèsent sur la représentation humaine dans la religion juive, s'est fait embaucher comme apprenti par Rembrandt. C'est l'occasion de nous présenter le travail du Maître ainsi que la vie à Amsterdam à cette époque où elle était la ville la plus riche du monde. J'ai trouvé cette partie particulièrement passionnante. Ca m'a donné envie d'aller à Amsterdam au 17° siècle. Ce n'est pas possible ? Je vais tâcher d'y aller au 21° siècle !

     

     

    La dernière partie nous ramène de nos jours à Cuba. Mario Conde découvre le désenchantement d'une partie de la jeunesse cubaine alors qu'il est à la recherche d'une jeune fille portée disparue. Elle aussi est une hérétique : elle ne croit pas à l'avenir radieux que promettait le régime communiste et a rejoint un groupe de jeunes émos, en fait des No future qui professent que dieu est mort.

     

     

    A travers ces personnages, liés entre eux par le fameux tableau -au fait, il représente un portrait du Christ pour lequel c'est un jeune Juif qui a posé- c'est le sujet du libre-arbitre qui est traité. Chacun est maître de ses choix personnels et même en matière de religion car pourquoi dieu nous aurait-il donné la possibilité de choisir si ce n'est pour nous en servir ?

     

     

    Dans ce roman complexe et fort bien écrit, je retrouve avec plaisir le personnage de Mario Conde, homme désabusé qui a su se préserver un petit coin de bonheur privé avec ses amis, sa compagne et son chien. J'avoue que ce projet de vie correspond assez au mien à l'heure actuelle.

     

    L'avis de Keisha, celui de Jean-Marc.

     


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  • Comtesse de Ségur, Les vacances, Le livre de pocheCe troisième volume termine la série entamée avec Les malheurs de Sophie et Les petites filles modèles. Deux mois d'été s'ouvrent devant Camille, Madeleine, Marguerite et Sophie et leurs cousins Léon le poltron, Jean et Jacques les petits garçons modèles. On va construire des cabanes, aller faire des promenades, boire du lait tout frais à la ferme et passer du temps avec les papas qui sont eux aussi en vacances. On va vivre des aventures avec le retour de Paul et de M. de Rosbourg, rescapés d'un naufrage et qui ont vécu chez les sauvages pendant cinq ans. Heureusement, ce sont de bons sauvages : ils "ne sont pas féroces, et ils sont heureux de pouvoir enlever des Européens, qui leur apprennent beaucoup de choses utiles à leur vie sauvage". C'est l'occasion pour l'auteure de nous faire part de ses préjugés sur la supériorité naturelle des Européens et, mieux encore, des Français. Ces sauvages l'ont bien vu qui ont fait spontanément de Paul et de M. de Rosbourg leurs seigneurs et maîtres. Le séjour auprès d'eux a sans doute été très formateur pour Paul que l'on voit à la fin du roman s'apprêter à devenir un gestionnaire de ses terres et du bien-être de ses paysans, en bon seigneur paternaliste. Mais, c'est écrit après la Révolution française ?

     

     

    A côté de cette bonne conscience qui ne se pose pas de questions, il y a heureusement des aspects plus positifs chez la comtesse de Ségur. Je constate qu'elle n'écrit pas seulement pour les enfants mais aussi pour les parents à qui elle donne des conseils éducatifs. Son message : soyez ferme et bienveillants avec vos enfants, ne les délaissez pas, montrez leur que vous les aimez. S'il faut les punir quand ils agissent mal, on ne bat pas les enfants. Des préceptes qui, manifestement, n'allaient pas toujours de soi à cette époque, comme le montre cette description d'un repas en famille : "Le dîner fut très gai. Aucun d'eux n'avait peur de ses parents : pères, mères, enfants riaient et causaient gaiement". Ca m'a rappelé une anecdote racontée par ma mère à propos de son grand-père, qu'elle craignait. Il disait : "A table les enfants ne parlent que quand vient leur tour et leur tour ne vient jamais". Le grand-père n'avait pas lu la comtesse de Ségur.

     

     

    L'accent est mis sur la grande affection qui unit Marguerite et M. de Rosbourg, après cinq ans de séparation, autant dire toute une vie pour Marguerite. Une fois qu'elle a retrouvé son père, la petite fille exige que ce soit lui qui la couche tous les soirs et qu'il reste auprès d'elle jusqu'à ce qu'elle s'endorme. La comtesse de Ségur qui, en d'autres occasions, a fustigé les enfants capricieux prend plaisir à nous décrire cette charmante relation. Et à la fin M. de Rosbourg renonce à son métier de marin pour rester auprès de sa femme et de sa fille.

     


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  • Richard Oppenheimer est un Juif de Berlin, marié à une aryenne, ce qui lui a pour l'instant épargné la déportation. Il a cependant été renvoyé de la police où il était inspecteur et s'était illustré en arrêtant un psychopathe. C'est ce palmarès qui explique qu'en ce début mai 1944, un SS le recrute pour en faire son assistant dans une affaire criminelle difficile. A cette occasion notre héros rencontre Joseph Goebbels qui lui dit : "Jusqu'à la fin de cette enquête, je vous relève de votre appartenance au peuple juif". Oui, les chefs nazis pouvaient faire ça. Il me semble que c'est dans les souvenirs de la secrétaire d'Hitler que j'ai vu ce dernier user de ce privilège -de façon définitive- pour une jeune femme qu'il voulait engager à son service. Comme quoi, quand on a tous les pouvoirs, on peut aussi s'assoir sur ses idéaux (tant mieux pour ceux qui en ont profité).

    Donc Richard Oppenheimer va devoir trouver qui a massacré une jeune femme. Elle a été torturée, étranglée, mutilée puis son corps a été mis en scène au pied d'un monument à la mémoire des morts de la première guerre mondiale.

     

     

    J'avais acheté ce roman attirée par son titre et la quatrième de couverture. Après sa victoire finale sur l'Europe, Hitler avait prévu de raser Berlin pour faire construire une capitale à sa mesure : Germania. Son architecte Speer lui en avait tracé les plans et construit la maquette. L'ouvrage s'ouvre sur une préface de deux pages qui explique cela puis il n'est plus question de Germania si ce n'est que l'action se déroule dans une Allemagne bien loin de la victoire prévue et dans un Berlin sous les bombes alliées. C'est d'ailleurs les descriptions de ces bombardements qui m'ont le plus intéressée. Les frappes s'intensifient après le débarquement de Normandie avec l'usage, semble-t-il, de bombes incendiaires. Quant à la quatrième de couverture elle propose un résumé qui ne dit pas tout à fait la vérité. Le résultat est que mes attentes ont été déçues. J'ai même trouvé parfois la lecture un peu ennuyeuse alors que nous sommes chez les nazis et à la poursuite d'un tueur en série !

     

     

    J'ai eu l'impression que l'auteur avait voulu aborder tout ce qui pouvait toucher au nazisme : SA et SS, drogue de synthèse, propagande et embrigadement de la population, politique nataliste, lebensborn et avortements clandestins, antisémitisme, rationnements... mais sans les approfondir vraiment et je n'ai pas appris grand chose de nouveau. A la lecture cela fait comme s'il y avait une liste de passages obligés et donne un côté artificiel. En cours de route vient se rajouter une histoire de concurrence entre des services de renseignement peu convaincante qui a pour effet de rallonger une intrigue dont je me disais que j'allais enfin en voir le bout. A la fin, j'ai sauté des pages.

     

     

    A l'occasion d'une rapide recherche sur internet je constate qu'il a généralement plu. L'avis de Clarisse, celui de Bianca.

     

     

     

     


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  • On a déjà croisé Camille et Madeleine de Fleurville dans Les malheurs de Sophie. Avec leur maman elles ont fait la connaissance de Marguerite de Rosbourg et de sa maman dont le mari a disparu en mer et elles vivent maintenant toutes les cinq ensemble (sans compter les domestiques !).

     

     

    Les trois petites filles font concurrence de bonnes manières. Marguerite n'arrive pas encore tout à fait à la hauteur de ses aînées mais elle s'y emploie. Ce sont des bonnes actions à longueur de journée, des compliments et des embrassades. Heureusement revoilà Sophie, juste à temps pour éviter que la situation ne s'enlise dans la guimauve. Depuis le précédent roman il lui est arrivé de vrais malheurs: sa maman est morte, son papa s'est remarié avec la méchante Mme Fichini puis est mort à son tour, laissant Sophie aux mains de sa belle-mère qui la bat quotidiennement.

     

     

    Il y a donc des choses bien noires dans le monde des petites filles modèles. L'insécurité sociale en est une, à une époque où le moindre accident de la vie peut conduire une famille modeste à la misère. Ces demoiselles et leurs mamans sont aussi un modèle de charité chrétienne paternaliste. Le message de la comtesse de Ségur à son public est clair : votre richesse entraîne un devoir d'assistance. Mais attention, tout ceci doit se faire dans le respect de la hiérarchie sociale. S'il convient que nos héroïnes restent simples et sans morgue dans leurs relations avec les pauvres, ceux-ci doivent aussi savoir rester à leur place. Comme le dit la bonne Elisa qui a bien compris comment ça fonctionne : "Une bonne est une bonne et n'est pas une dame qui vit de ses rentes ; j'ai mon ouvrage et je dois le faire".

     

     

    Au-delà des bons sentiments, ce que je découvre ce sont des enfants qui jouissent d'une grande liberté. Elles ont certes des heures d'étude à leur emploi du temps mais elles passent aussi de longs moments à jouer dehors, à cultiver leur petit jardin, à se promener.

     

    J'aime bien aussi les conseils médicaux de la comtesse de Ségur :

    En cas de traumatisme crânien avec perte de connaissance : "le médecin était venu voir Mme de Rosbourg: il ne trouva pas la blessure dangereuse, et il jugea que la quantité de sang qu'elle avait perdu rendait une saignée inutile et empêcherait l'inflammation. Il mit sur la blessure un certain onguent de colimaçon, recouvrit le tout de feuilles de laitue qu'on devait changer toutes les heures, recommanda la plus grande tranquillité, et promit de revenir le lendemain."

     

    En cas de morsure par un chien enragé : "Ne t'effraie pas, ma petite Marguerite ; ce ne sera rien, je pense. Tous les jours, matin et soir, tu tremperas ta main dans l'eau salée pendant un quart d'heure ; tous les jours, tu mangeras deux fortes pincées de sel et une petite gousse d'ail. Dans huit jours, ce sera fini."

    J'ai découvert depuis que la comtesse de Ségur avait écrit un livre sur La santé des enfants.

     

     

    Après avoir terminé cette lecture je suis allé voir Les malheurs de Sophie, film de Christophe Honoré qui s'inspire des deux romans. Je l'ai trouvé charmant et les jeunes acteurs adorables. Je retrouve la grande liberté d'enfants éduqués par des parents aimants qui s'oppose à la violence de Mme Fichini. L'auteur a rajouté des éléments de la biographie de la comtesse qui n'apparaissent pas dans les romans. Ainsi Mme de Réan, la mère de Sophie, est une femme dépressive frappée de périodes de mutisme, comme cela arrivait à la comtesse de Ségur. Si vous avez des enfants auprès de vous, c'est sans doute un film qui devrait leur plaire. Dans la salle où je suis allé le voir (en matinée, sinon c'est trop cher à Paris) il n'y avait pas beaucoup de spectateurs mais plus de personnes âgées que d'enfants. Quand même deux petites filles (modèles, sans doute).

     


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  • Comtesse de Ségur, Les malheurs de Sophie, Le livre de pocheEnfant j'ai été une grande fan de la comtesse de Ségur et j'ai lu et relu tout ce qui pouvait passer entre mes mains de cette auteure découverte dans de vieilles éditions appartenant à ma mère. Cela faisait longtemps que je n'y étais pas revenue bien que l'idée m'en passât parfois par la tête. La sortie du film de Christophe Honoré dont j'ai lu de bonnes critiques me pousse à franchir le pas. Justement je suis à Paris pour une semaine de vacances. Hop, un petit tour chez Gibert et j'ai entre les mains Les malheurs de Sophie et Les petites filles modèles dont s'est inspiré le film que j'irai voir ensuite.

     

     

    Plutôt que des malheurs de Sophie, c'est des bêtises de Sophie qu'il faudrait parler car Sophie fait tout ce qui lui passe par la tête -et il en passe des choses dans cette petite tête. Généralement cela se termine mal, Sophie pleure, se repent et promet d'obéir à l'avenir, puis elle oublie et recommence. Aussi il faut dire que Sophie a quatre ans et que sa bonne qui est sensée la surveiller le fait avec peu de zèle. Mme de Réan, la maman de Sophie, est au salon, M. de Réan à Paris. Il y a aussi le cousin Paul. Paul est un grand garçon -il a six ans !- et sérieux, qui modère Sophie. Mais bon, des fois aussi il se laisse entraîner.

     

     

    On pourrait par contre parler des malheurs des animaux que côtoie Sophie. Parce que Sophie aime les bêtes mais hélas, son amour est mortel. Successivement elle adopte un poulet, un écureuil, un chat, un âne, une tortue et immanquablement cela se termine très mal. Quand on propose à Sophie des cochons d'Inde, sa maman dit non. Sophie est triste. Le lecteur se réjouit pour les cochons d'Inde. De mon côté je ne peux m'empêcher de penser qu'aujourd'hui on ne laisserait pas deux enfants de quatre et six ans s'amuser avec un âne attelé à une carriole sans la surveillance d'un adulte.

     

     

    J'ai apprécié cette lecture. Le fond est assez moralisateur. J'ai même la sensation que parfois, les mamans laissent les enfants se mettre dans des situations délicates pour pouvoir leur faire ensuite la leçon. La forme cependant n'est pas niaise. C'est bien écrit et enlevé, souvent sous forme de dialogues, sans doute facile d'accès pour un jeune lecteur qui doit encore y trouver matière à s'amuser.

     


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  • Le tome 1.

     

    Ce deuxième tome couvre une période qui va de l'automne 1791 à mai-juin 1793. Les événements sont violents et nous mènent crescendo vers la Terreur. La journée du 10 août 1792 débouche sur l'arrestation de Louis 16 et les massacres de septembre. Elu député à la Convention, Claude est témoin des querelles de personnes qui opposent les Girondins et les Montagnards -lui-même se situe plutôt du côté de ces derniers- au point qu'on en vient à tirer l'arme dans l'assemblée : "Dans cette même séance Guadet traitait Marat de crapaud, et Marat lui répliquait : "Vil oiseau, tais-toi !" Le lendemain, le Brissotin Duperret, au comble de la fureur, dégainant la lame d'une canne à épée, s'élançait vers la Montagne où Calon l'arrêtait en le visant avec un pistolet, prêt à faire feu." Et bientôt les chefs Girondins sont arrêtés, accusés de trahir la Révolution.

     

     

    Pendant que les élus du peuple découvrent le débat démocratique, l'armée se bat aux frontières contre les monarchies européennes.Bernard s'est engagé comme volontaire dès le début de la guerre, a participé aux victoires de Valmy et Jemmapes et est monté en grade jusqu'à devenir général. Si tout ce qui concerne la Révolution proprement dit m'intéresse vraiment, je dois dire que les descriptions de batailles m'ennuient vite et que je lis alors en diagonale.

     

     

    Lise discute politique avec son mari et tremble pour Bernard. Elle assiste à des séances de la Convention. Depuis les fenêtres de son appartement qui donnent sur le carrousel du Louvre, elle est témoin des événements qui s'y déroulent. Quant à moi j'apprécie ma lecture et j'apprends des choses. En lisant les interventions de Danton, Robespierre, Marat, je retrouve des scènes du film La Révolution française de Robert Enrico. Ca me donne envie de le revoir. Peut-être avant de lire le tome 3 ?

     

    Robert Margerit, La Révolution, 2. Les autels de la peur, Libretto

    Le procès de Louis 16

     


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  • Clémence Catz, Les savoir-faire de la cuisine végétarienne, La plageCet ouvrage instructif a été mon premier achat en matière de cuisine végétarienne, exactement ce qu'il me fallait pour débuter en ce domaine. En effet l'auteure y présente matériels, techniques et produits qui m'ont guidée sur le chemin vers une nouvelle façon de cuisiner.

     

     

    Pour chaque chapitre il y a quelques pages de présentation suivies de recettes d'application. Le manuel se divise en trois parties :

     

    - Je sais utiliser : un extracteur de jus, une mandoline, un déshydrateur... Il s'agit d'engins qui sont un peu chers et que je ne possède pas. Je n'ai donc pas utilisé cette partie.

     

    - Je sais faire : germer des graines, du seitan, du tofu... En magasin bio on trouve tout prêts un certain nombre de produits dont elle donne la recette (je ne me suis jamais lancée dans la fabrication du tofu) mais faire soi-même c'est une sacrée économie et ça permet de maîtriser les ingrédients (et vivent les diverses variétés de seitan qui s'offrent à vous une fois que vous avez fait vos armes avec la recette de base !).

     

    - Je sais cuisiner : l'agar-agar, un veggie-burger, la pâtisserie sans beurre... et au travers des recettes présentées, tout plein d'ingrédients nouveaux pour moi et dont je m'étais souvent demandée, en les voyant dans mon épicerie bio préférée, à quoi ils pouvaient bien servir.

    Aujourd'hui j'utilise moins cet ouvrage car je suis maintenant en terrain connu mais je le recommande absolument si vous êtes novice en la matière et si vous voulez découvrir la cuisine végétarienne.

     

     

    La recette du jour ce sont les (délicieux) cookies choco-noisette, pour une douzaine de cookies :

    Ingrédients : 100 g de farine de petit épeautre (c'est un peu cher, on peut aussi utiliser de la farine de blé),
    50 g de farine de châtaigne,
    80 g de sucre blond,
    1 oeuf,
    60 g de purée de noisette (ça aussi c'est cher, mais tellement bon),
    40 ml d'huile d'olive,
    50 g de chocolat noir.

     

     

    Recette : Préchauffer le four à 220° C (th. 6-7). Mélanger les farines avec le sucre, l'oeuf, la purée de noisette et l'huile d'olive.
    Travailler du bout des doigts jusqu'à l'obtention d'un mélange sablé, puis ajouter le chocolat haché grossièrement.
    Mélanger, former des boulettes de la taille d'une noix.
    Aplatir légèrement les boules sur la plaque du four chemisée de papier sulfurisé. Cuire 12 mn au four puis laisser refroidir.

     

    Clémence Catz, Les savoir-faire de la cuisine végétarienne, La plage

     

     


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