• Deborah Levy, Le coût de la vie, Editions du sous-solAprès son divorce Deborah Levy s’installe avec ses deux filles dans un appartement vétuste du nord de Londres : l’évier est bouché, la chaudière ne fonctionne pas et il n’y a pas de pièce où elle puisse s’installer tranquillement pour écrire. Heureusement son amie Celia lui prête son cabanon de jardin pour en faire son bureau. A 50 ans l’autrice prend conscience qu’elle a consacré sa vie de femme mariée et une grande partie de son énergie créative au bonheur des siens, tâche peu valorisée socialement :

    « Arracher le papier peint de ce conte de fées qu’est la maison familiale où le bonheur des hommes et des enfants ont été prioritaires, c’est trouver en dessous une femme épuisée, qui ne reçoit ni remerciements ni amour et qu’on néglige ».

    C’est l’occasion pour elle de réfléchir aux relations entre les hommes et les femmes, à l’habitude qu’ont les hommes de se considérer comme le personnage principal dans une relation, aux images de la féminité. Je trouve ces réflexions pertinentes et intéressantes.

    Enfin, pour être passée par une situation similaire avec mon père, je suis émue de ce qu’elle dit de sa relation à sa mère au moment de la maladie et de la mort de celle-ci.

     

    Après Ce que je ne veux pas savoir, j’ai apprécié ce deuxième tome des souvenirs de Deborah Levy. C’est joliment écrit et tout en douceur, lu avec plaisir en une journée de pluie.

     

    Les avis de Keisha et Lily.


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  • Herbjørg Wassmo, Ciel cruel, BabelA la fin du tome précédent Tora, violée par son beau-père, a accouché seule d’un enfant qui est mort et dont elle a dissimulé le corps. La honte et la culpabilité la mènent au bord de la folie. La visite de sa tante Rakel à qui elle arrive enfin à confier les abus dont elle a été victime pendant des années lui permet de reprendre pied. Son expérience traumatique lui vaut de porter un regard d’une lucidité implacable sur les gens qu’elle côtoie.

    La tante Rakel est le second personnage important de ce volume. Elle souffre d’un cancer de l’intestin mais son mari, Simon, est incapable d’accepter la maladie de sa femme. Rakel se soigne donc seule, dissimule ses douleurs et console Simon quand c’est elle qui aurait besoin de soutien. De même Jon, le petit ami de Tora, n’est d’aucun secours à celle-ci. Les hommes nous sont ici présentés comme de grands enfants.

     

     

    Après deux tomes où je me suis attachée à l’héroïne, une jeune fille courageuse et volontaire, j’avais espéré un dénouement positif pour elle mais la fin est terrible. Malgré la grande noirceur de ce roman j’en ai apprécié la lecture. L’autrice écrit excellemment et manie des images insolites pour donner à ressentir les sentiments et les sensations de ses personnages :

    « C’est alors que parut le soleil du soir. Non pas brusquement entre deux nuages, comme d’habitude. Mais lentement, hésitant, rayon après rayon jusqu’à ce que le disque entier éblouisse la vue et la fenêtre. La chaleur recouvrit son visage comme une peau. Puis il disparut derrière les rideaux et le mur de l’appentis aussi lentement qu’il était venu. Elle remarqua à peine le changement avant qu’il disparaisse complètement. La pièce se dessina clairement et la fraîcheur de son vide se referma sur elle. Elle fut touchée par les plantes devant la fenêtre qui recherchaient désespérément leur propre ombre. »

     

     

    C’est une lecture commune avec Ingannmic et Doudoumatous et une nouvelle lecture pour le défi Auteurs des pays scandinaves.

     

    Herbjørg Wassmo, Ciel cruel, Babel


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  • Michela Murgia, Leçons pour un jeune fauve, Seuil L’écrivaine sarde Michela Murgia est morte le 10 août 2023. Née en 1971, cette romancière très attachée à son île était une militante féministe et une catholique convaincue. Dans son œuvre elle s’est intéressée au thème de la transmission. Elle considérait que les « familles » les plus authentiques sont celles qui sont fondées sur les relations amicales et non sur les liens du sang.

     

     

    Michela Murgia, Leçons pour un jeune fauve, Seuil Leçons pour un jeune fauve. Eleonora, la narratrice, est une actrice sarde de 38 ans, une femme indépendante. Quand elle fait la connaissance de Chirú, 18 ans, qui étudie le violon au conservatoire, elle accepte de devenir son mentor. Il s’agit de faire profiter Chirú de ses relations et de sa connaissance du monde de la culture, de lui enseigner comment se comporter en société et comment saisir les opportunités. La relation qui se noue entre les personnages est ambiguë. Si Eleonora souhaite modeler Chirú, lui aussi va avoir une influence sur son existence.

     

     

    Ayant grandi dans une famille dysfonctionnelle avec un père toxique, Eleonora a très vite saisi les rapports de pouvoir entre les personnes et fait preuve d’une grande lucidité sur ses motivations et celles des autres. Les passages sur l’enfance de la narratrice et l’analyse psychologique fine sont ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman que j’ai trouvé très bien écrit.


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  • Caryl Férey, Lëd, Pocket

    (Lëd = glace en russe. Prononcer liot)

    A Norilsk, en Sibérie, lors d’une tempête glacée avec des températures à -60° et des rafales de vent à décorner les rennes, le toit d’un gostinka, un foyer de travailleurs construit pendant la période soviétique, s’envole. Dans les décombres on découvre le corps congelé d’un Nenets, un éleveur de rennes autochtone. L’homme ayant manifestement été assassiné l’enquête est confiée à Boris Ivanov, policier affecté à Norilsk par mesure de rétorsion : il avait tenté de dénoncer un juge corrompu.

     

     

    Ici encore l’enquête policière n’est qu’un prétexte à nous présenter les conditions de vie dans le lieu où se déroulent les faits. Caryl Férey a séjourné à Norilsk, y a rencontré la jeunesse locale qui l’a manifestement impressionné et qu’il a utilisée comme modèle pour ses personnages. Chacun est présenté avec son contexte qui permet de traiter de nombreux sujets : outre le climat redoutable il est question de la corruption, de la pollution, du dur travail dans les mines de nickel, du sort des autochtones, du sport de combat local, de l’homophobie en Russie, du goulag, de l’intervention soviétique en Afghanistan… C’est dire si tous les prétexte sont bons à l’auteur pour partager sa documentation. On est parfois à la limite du reportage.

     

     

    Si tous ces sujets sont intéressants, aucun n’est de nature à susciter l’optimisme d’autant plus que l’auteur a manifestement un goût pour les détails violents ou sordides à un point que parfois le propos m’a semblé exagéré. C’est peu de dire que l’ambiance est noire. Âmes sensibles, s’abstenir.

    C’est un roman que j’ai trouvé inégal : un ou deux passages m’ont semblé un peu longs (notamment la description étape par étape d’une soirée alcoolisée dans un bar du coin) mais l’ensemble est plutôt prenant et j’en ai généralement apprécié la lecture.

     

     


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  • Diane Wei Lang, Le secret de Big Papa Wu, 10-18A Pékin, au début des années 2000, Mei Wang a monté son agence de détective privée, officiellement un cabinet de conseil. Elle est contactée par l’Oncle Chen, vieil ami de sa mère, qui est à la recherche d’un sceau de jade datant de la dynastie Han au 2° siècle après JC.

     

     

    L’enquête policière cependant est très secondaire dans ce roman. Le sujet ici c’est plutôt la vie à Pékin au début du 21° siècle et les traumatismes de la Révolution culturelle. Mei a perdu toute jeune son père, disparu dans un camp de rééducation. Sa mère lui répète qu’elle s’est sacrifiée pour élever seule ses deux filles. La cadette, Lu, a épousé un riche homme d’affaire et profite de tous les avantages du développement économique. Mei, au contraire, a refusé tous les bons partis qu’on lui proposait et a démissionné du ministère de la sécurité publique pour ouvrir son agence, ce que mère et sœur lui reprochent à chaque occasion. Quand sa mère est victime d’une attaque, Mei réalise à quel point elle lui est attachée. C’est aussi l’occasion de découvrir le secret de sa mère.

     

     

    Cette Chine en plein développement c’est celle de la corruption et des inégalités grandissantes. A côté des happy few comme Lu et son mari il y a les travailleurs migrants venus des provinces « qui ne demand[ent] qu’à travailler seize heures par jour ». Lors de l’hospitalisation de leur mère, Mei et Lu engagent une aide soignante privée qui la veille et s’occupe d’elle à l’hôpital. Il faut des relations -du guanxi- dès qu’on a besoin d’obtenir quelque chose d’une administration.

     

     

    J’ai trouvé l’héroïne sympathique et j’ai aimé le cadre de ce roman.

    L'avis d'Henri.


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  • La puissance invaincue des femmes. Dans cet essai Mona Chollet explore « la postérité des chasses aux sorcières en Europe et aux Etats-Unis », c’est-à-dire qu’elle s’est intéressée aux catégories de femmes qui sont les plus victimes de misogynie et a étudié ce que le patriarcat leur reproche.

    Dans une longue introduction que j’ai trouvée très intéressante, l’autrice résume d’abord l’histoire des chasses aux sorcières qui a permis, à la Renaissance, de rejeter le savoir des femmes et de les mettre sous contrôle par la terreur. Les victimes de ces chasses aux sorcières sont majoritairement des femmes, célibataires, veuves et/ou âgées. Aussi trois figures de femmes sont analysées dans les trois premiers chapitres :

     

     

     - La femme célibataire, sans homme, mais aussi la femme mariée ou la mère de famille mais qui refuse de tout sacrifier à son mari ou à ses enfants : la femme autonome. Mona Chollet présente l’image souvent caricaturale de la femme célibataire dans la presse ou au cinéma : fille à chat sentant la croquette ou femme démoniaque prête à tout pour voler le mari des autres.

     - La femme qui a choisi de ne pas avoir d’enfant ou qui, en ayant, n’hésite pas à affirmer qu’elle a fait une erreur. Mona Chollet rappelle que le fait d’avoir des enfants a une influence négative sur la carrière des femmes, positive sur celle des hommes.

     - La femme âgée. Alors que les femmes sont incitées à lutter contre les rides et les cheveux blancs, ceux-ci passent pour séduisants chez les hommes, une preuve de maturité en tout cas et non pas de laisser-aller.

     

     

    La quatrième chapitre enfin fait office de conclusion en invitant à contester l’ordre symbolique instauré à la Renaissance. Il y est question d’écoféminisme et de violences médicales.

    Ayant déjà pas mal lu sur la cause des femmes je ne peux pas dire que cet essai m’ait apporté de grandes révélations. J’en ai trouvé la lecture intéressante cependant car c’est un sujet qui m’intéresse et que j’ai apprécié de voir ainsi mes connaissances réactivées. C’est le genre d’ouvrage qui me rappelle de façon bienvenue qu’il est important de ne pas se laisser influencer par les représentations du patriarcat. C'est enfin une lecture très accessible.

     

     

     

    Les avis d’Ingannmic et Sunalee.


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  • Jean d’Aillon, Cordoue 1211, Robert LaffontExcommunié par le pape Innocent 3, le roi Jean sans Terre organise sa riposte : il prépare l’envoi d’une ambassade auprès de calife de Cordoue pour lui demander son alliance. Informés de cette forfaiture, les barons anglais en rébellion contre Jean décident de monter leur propre expédition pour contrecarrer celle du roi. Notre héros, Guilhem d’Ussel, et son ami Robert de Locksley, en font partie. A Cordoue ils comptent bien s’appuyer sur le soutien du cheikh Baghisain, ingénieur de machines de guerre, rencontré dans un précédent épisode. Mais un traître s’est joint à leur troupe.

     

     

    Je l’ai trouvé bien long ce roman. Il m’a semblé que les péripéties, l’action et les combats qui m’avaient plu dans les tomes antérieurs étaient ici trop délayés. Je me suis demandée si c’était moi qui me lassait à la longue ou si c’était l’auteur. La préparation de la contre expédition, le départ d’Angleterre, l’arrivée en Espagne, se traînent et on ne découvre Cordoue que dans les 50 dernières pages, ce que j’ai regretté. Je pense que je ne relirai pas de sitôt cette série.


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    Benoît Séverac, Le tableau du peintre juif, La manufacture de livresStéphane Milhas, le narrateur, est un homme de 52 ans qui traverse une mauvaise passe : il est au chômage après la faillite de sa petite entreprise et les relations avec sa femme sont tendues. Voilà que son oncle et sa tante, qui vident leur maison avant de partir en maison de retraite, lui confient Le tableau du peintre juif : un tableau offert par son auteur au grand-père qui l'avait caché pendant la guerre. Stéphane se met alors en tête de faire reconnaître ses grands-parents comme Justes parmi les nations. Mais les choses ne vont pas du tout se passer comme il l'imaginait...

     

     

    L'intrigue est plutôt bien trouvée, avec des rebondissements mais c'est la réalisation qui pêche : l'écriture est maladroite, les dialogues sonnent faux et les relations entre les personnages (particulièrement le narrateur et sa femme) m'apparaissent souvent artificielles. L'auteur a à coeur d'informer son lecteur sur les lieux et situations que traverse son personnage. Stéphane est à Jérusalem ? Rapide topo sur Yad Vashem, la shoah par balles et la sociologie de la ville. Stéphane enquête à Madrid ? Point sur l'ambiance des soirées espagnoles... Je peux comprendre que cela plaise à certains mais clairement je n'étais pas le public cible pour cet ouvrage.

     

    L'avis d'Ingannmic.


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    Anne-Marie Garat, L'enfant des ténèbres, BabelLa petite Millie/Camille a grandit depuis Dans la main du diable. Elle a 24 ans en 1933 quand elle vient s'installer à Paris. Pendant ce temps ses parents, Pierre et Gabrielle Galay, passent des vacances en Allemagne chez leurs amis Weisser dont le fils aîné est un nazi quand les cadets s'opposent au régime. 20 ans après les personnages principaux de ce roman sont les enfants du précédent. Le lecteur croise aussi Sassette/Elise, la fille de la cuisinière des Bertin-Galay, devenue libraire à Paris et agente de renseignements occasionnelle. La période est propice, en effet, à l'espionnage et aux coups fourrés; agitateurs politiques, aventuriers et agents doubles circulent entre l'Italie fasciste, l'Allemagne nazie, l'URSS de Staline et la Hongrie. J'ai apprécié la description bien documentée du cadre politique de l'année 1933.

     

     

    L'écriture d'Anne-Marie Garat fait la part belle aux sentiments et aux sensations des personnages : les sons, les odeurs, les détails visuels, les contacts et ce qu'on ressent à les éprouver, sont décrits de façon vivante et imagée.Tout le roman est traversé par la nostalgie : nostalgie des amants au souvenir des débuts de leur amour, nostalgie des parents de jeunes adultes qui revoient le petit enfant charmant. Tout cela touche juste et je m'y suis souvent reconnue mais, à la longue, j'ai trouvé que cela faisait répétitif. Je me suis lassée aussi des longues ruminations intimes de certains personnages et des flash-back nombreux. J'ai eu l'impression que cela tournait en rond et que l'action n'avançait guère et j'ai lu le dernier quart des 925 pages en diagonale.

     

     

    Le dénouement est celui d'un roman-feuilleton avec péripéties improbables et réapparition d'un méchant qu'on croyait disparu à tout jamais. Très clairement l'objet est ici d'alerter le lecteur sur le retour toujours possible du Mal. Cela sonne juste par les temps qui courent. Malheureusement, arrivée à ce point de ma lecture, je suis surtout agacée par les défauts que j'ai dis avant et l'avertissement se noie dans les détails annexes. Après le premier tome que j'avais beaucoup apprécié, cet Enfant des ténèbres est pour moi une déception.

     

    Il me permet en tout cas de participer aux défis Pavés et Epais de l'été.

     

    Anne-Marie Garat, L'enfant des ténèbres, BabelAnne-Marie Garat, L'enfant des ténèbres, Babel


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  • Le romancier Milan Kundera est mort le 11 juillet 2023. Il était né en 1929 à Brno, alors en Tchécoslovaquie. Il quitte son pays pour la France en 1975 et prend la nationalité française quelques années plus tard. Par méfiance envers les journalistes, Milan Kundera refusait les interviews. Il estimait qu’une œuvre devait parler d’elle-même, que le roman n’était que roman et que c’était une erreur de l’analyser à l’aune de la biographie de son auteur.

     

     

    La plaisanterie. Ecrit en 1965, ce roman est paru en Tchécoslovaquie en 1967 et en France en 1968. Milan Kundera a découvert plus tard que le traducteur n’avais pas traduit le livre mais l’avait réécrit dans un style « fleuri et baroque » qui n’était pas du tout le sien. Il a donc révisé entièrement la traduction.

    En 1948 Ludvik Jahn est un jeune étudiant d’une vingtaine d’années, membres du Parti Communiste, exerçant un poste important à l’Union des Etudiants. Pour choquer une camarade crédule, il lui adresse une carte postale sur laquelle il a inscrit un message pouvant passer pour trotskiste. Pour cette plaisanterie Ludvik est exclu du Parti, de l’université et envoyé faire son service militaire dans un bataillon disciplinaire. Cinq ans plus tard Ludvik reprend ses études et s’insère dans la société. Cette expérience a néanmoins changé sa façon de voir le monde et lui a donné l’envie de se venger des responsables de sa disgrâce. 15 ans après les faits, au milieu des années 1960, pendant que la Tchécoslovaquie traverse une période de libéralisation, Ludvik se retourne sur son passé alors qu’il entrevoit une occasion de se venger.

     

     

    J’ai apprécié l’analyse psychologique et le regard lucide que ses déboires ont mené Ludvik à porter sur ses propres motivations et celles des autres (en tout cas celles des personnages masculins, j’y reviendrai). J’ai apprécié la belle écriture. Ludvik joue, dans sa jeunesse, de la clarinette dans un orchestre traditionnel morave et l’auteur (lui-même musicien) nous donne plusieurs développements sur ce folklore et sur la façon dont le régime communiste a tenté de le récupérer. Ce n’est pas inintéressant mais ces digressions m’ont longtemps fait me demander où Milan Kundera voulait en venir. En fait exactement à ce qui est écrit en quatrième de couverture de mon édition : à une conclusion pas vraiment optimiste.

     

     

    « Il peut être déroutant de les [ses romans] relire aujourd’hui avec leurs personnages féminins souvent ridiculisés, sinon méprisés ». Libération.

    C’est exactement ce que j’ai ressenti : j’ai été déroutée par la façon dont sont traités les personnages féminins. Ludvik est un misogyne qui plaque ses représentations sur les femmes qu’il fréquente et échoue à les connaître vraiment. A deux reprises il tente de violer une jeune fille dont il se dit épris et qui se refuse à lui malgré ses déclarations d’amour. Pour lui, après 25 ans, les femmes ne sont plus désirables : il est question d’une femme de 35 ans dont la beauté et les formes sont présentées comme flétries. Ludvik doit se faire violence pour coucher avec elle (lui-même a 37 ans). Plus problématique : le personnage n’est pas le seul à traiter les femmes avec violence, à la fin l’auteur ridiculise Helena en la plaçant dans une situation fort humiliante.

     

     

    Je suis de plus en plus sensible à la misogynie ou au sexisme dans les romans que je lis et je dois dire que les supporte de moins en moins. Pour moi ce sont des défauts capables d’occulter les qualités que peut avoir par ailleurs un ouvrage. Par différents aspects la lecture de ce roman m’a rappelé ce que j’avais ressenti en lisant Trésor d’amour. Kundera me paraît cependant bien moins imbu de lui-même que Sollers.

     

    L'avis d'Ingannmic, celui de Patrice.


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